15 morts les plus traumatisantes des comics… et les raisons qui ont poussé les éditeurs à sacrifier ces personnages !

morts superhéros
(image © Marvel Comics, DC Comics)

La mort d’un personnage dans les comics est souvent traitée à la légère. Certains personnages sont même morts plus d’une demi-douzaine de fois. S’il s’agit essentiellement d’un gimmick pour relancer les ventes d’une série moribonde, la disparition d’un personnage, bien traitée, peut rester un moment fort de l’histoire. Retour sur les morts les plus bouleversantes de l’histoire des comics ainsi que les raisons qui ont entraîné ces décisions.
■ par Doop

 

Alexandra DeWitt

(image © DC Comics)

Alexandra DeWitt est certainement le personnage le plus méconnu de cette liste, tout du moins en France. La publication d’Emerald Knight chez Urban Comics va peut-être permettre de mieux le faire connaître. Si Alexandra DeWitt n’est apparue que dans une demi-douzaine de comics, sa mort reste d’une importance capitale dans la mesure où elle a lancé, bien avant les mouvements féministes actuels, une vague de protestation sur le traitement des femmes dans les comics. Reprenons depuis le début. Hal Jordan est devenu fou et a disparu durant les évènements de Final Night. Il faut désormais lui trouver un remplaçant et les Gardiens choisissent de confier le dernier anneau restant au jeune dessinateur Kyle Rayner. Ce dernier retourne alors voir son ex-petite amie Alexandra DeWitt afin que cette dernière puisse l’aider. C’est avec elle qu’il va apprendre à maitriser les capacités de son anneau et se créer un nouveau costume. Malheureusement, 4 épisodes après sa 1re apparition, Alexandra DeWitt est tuée par le méchant Major Force, qui en veut à Green Lantern. Ce dernier va littéralement l’encastrer vivante dans un réfrigérateur, causant sa mort immédiate. Cette scène est particulièrement atroce et a déclenché de nombreuses protestations. Notamment celle de Gail Simone, qui n’était pas encore une scénariste à succès et qui a consacré tout un blog sur la maltraitance faite aux héroïnes dans les comics. Le titre de son blog est assez explicite : Women in Refrigerators (littéralement : « Femmes dans le réfrigérateur »). La polémique a entraîné d’ailleurs une réponse du scénariste de Green Lantern Ron Marz, qui justifie la mort gratuite d’Alexandra DeWitt par le fait de donner au héros une motivation pour combattre le crime. De plus, Ron Marz précise que le personnage a été créé dans le but de mourir atrocement et qu’il a soigné la description de ce personnage pour que justement sa mort soit importante. Contrairement aux idées reçues, Alexandra DeWitt n’a pas été découpée avant d’être introduite dans le réfrigérateur. C’est ce que révèle le scénariste dans un droit de réponse. En revanche, la page devait être beaucoup plus explicite et a été censurée par le Comics Code alors en vigueur. De fait, on ne voit pas grand-chose, la porte de l’appareil étant quasiment fermée et beaucoup de lecteurs ont imaginé qu’elle avait été découpée. Alexandra DeWitt est devenue, en dépit de la bonne volonté de son auteur, le symbole de toutes les femmes maltraitées dans les comics. (Green Lantern vol 2 n°54)

 

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Jason Todd

(image © DC Comics)

Au début des années 80, après que Dick Grayson se soit émancipé de Batman et soit devenu le justicier Nightwing, DC Comics demande au scénariste Gerry Conway et au dessinateur Don Newton de donner un nouveau sidekick à Batman. Le rôle est donc dévoué à Jason Todd, qui voit très rapidement ses origines réécrites en 1986 après le crossover Crisis on Infinite Earths. Après la publication de Dark Knight Returns, l’éditeur Denny O’Neil veut donner un ton plus sombre à la série et malheureusement, ce Robin ne rentre pas dans ses plans. De plus il confie le scénario de la série à Jim Starlin, qui ne supporte pas le personnage. Le scénariste veut faire de Jason Todd le 1er superhéros atteint du SIDA, mais cela lui est refusé. Jason Todd est écrit comme un personnage désinvolte à la morale douteuse. Au fil des mois, les actions de Robin déclenchent l’ire des fans, qui demandent sa disparition via de nombreux courriers. C’est en regardant le show Saturday Night Live et son sondage téléphonique que Denny O’ Neil a l’idée de faire de même auprès des lecteurs pour savoir si Jason doit mourir ou pas. Dans Batman n°427, battu à mort par le Joker, Jason Todd son se trouve dans un building qui explose. On donne alors aux lecteurs la possibilité de choisir via 2 numéros de téléphone : l’un où il vit, l’autre où il meurt. Ce « gimmick » est un succès mais le vote des lecteurs est assez surprenant : 5 343 pour sa mort contre 5 271. C’est très très serré mais le sort de Jason Todd est scellé ! La mort du personnage va pourtant déclencher un véritable retour de bâton pour DC Comics. En effet, en dépit du succès de l’opération, il faut admettre que les histoires de Jim Starlin sont tout simplement catastrophiques et que la mort de Jason Todd se fait sans vraiment de subtilité. Accusé de montrer la mort d’un enfant (Jason n’a alors que 13 ou 14 ans) pour faire grimper les ventes, DC Comics vire Jim Starlin qui s’en va raconter sa Saga de l’Infini chez Marvel Comics. Jason Todd quant à lui reviendra au début des années 2000 après le crossover Infinite Crisis. Il prend alors l’identité de Red Hood et devient un personnage incontournable de l’univers DC actuel. (Batman vol 1 n°428)

 

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(image © Disney, Warner Bros.)

 

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A propos Doop 374 Articles
Doop lit des comics depuis une quarantaine d'années. Modérateur sur Buzzcomics depuis plus de 15 ans, il a écrit pour ce forum (avec la participation de Poulet, sa minette tigrée et capricieuse) un bon millier de critiques et une centaine d'articles très très longs qui peuvent aller de « Promethea » à « Heroes Reborn ». Il a développé une affection particulière pour les auteurs Vertigo des années 90, notamment Peter Milligan et Neil Gaiman.