Le Club des Damnés
Lorsque Chris Claremont et John Byrne créent le Club des Damnés, ils s’inspirent énormément d’un épisode de de Chapeau melon et bottes de cuir intitulé « A touch Of Brimstone »/« Le Club de l’enfer ». Celui-ci désigne un club bien réel, le Hellfire Club, aux pratiques décadentes qui regroupent l’élite du Royaume Uni. Dans cet épisode, Emma Peel et John Steed infiltrent le club; Emma devient pour l’occasion la « Reine du péché » dans un costume conçu par l’actrice Diana Rigg elle-même : corset, collier de chien… Chris Claremont et John Byrne font de cette tenue sexy le vêtement standard des femmes membres du Cercle Intérieur du Club des Damnés, sans distinction de leur personnalité : Emma Frost, le Phénix ou Séléné sont plutôt dominatrices alors que Tessa, assistante de Sebastian Shaw, lui est apparemment soumise. Parmi les hommes, seul l’un des membres est clairement un soumis. Friedrich von Roehm, la Tour Noire, a des pouvoirs de lycanthrope. Lorsqu’il change de personnalité, Selene le tient en laisse pour le contrôler.
Wonder Woman
La 1re place ne pouvait revenir à un autre personnage que Wonder Woman. Son créateur, William Moulton Marston, a imprégné le comics de thématiques fétichistes en lien avec son outil d’analyse des relations humaines, le DISC pour Dominance, Influence, Stabilité/Submission, Conformité). Je ne prétendrai pas analyser ici sa philosophie. Je soulignerai en revanche une dichotomie intéressante sur sa version de Wonder Woman. Sur l’île paradisiaque des Amazones, la culture des femmes guerrières est construite autour de jeux BDSM, pet play ou simple bondage, dans lesquels les Amazones sont tantôt dominantes ou soumises. En revanche, dans le monde normal ou « monde patriarcal », lorsque l’héroïne est capturée et attachée par un homme, elle perd tout pouvoir. Le bondage s’avère ainsi positif lorsqu’il est consenti et devient négatif lors qu’il s’effectue contre la volonté de l’individu, qui devient victime. Wonder Woman alterne elle-même de soumise à dominante. Deux couvertures permettent d’illustrer ces différentes facettes. Dans Wonder Woman : Hiketeia, la couverture montre un Batman couché sous le pied de l’Amazone, illustrant la pratique du trampling ou piétinement érotique. A l’inverse, Yannick Paquette dessine une Wonder Woman recouverte de chaines mais impassible, presque souriante, dans l’album Wonder Woman : Earth One qui voit l’héroïne revenir sur son île. ■
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