Royals se veut la série phare de Marvel Heroes, le magazine king size. Je l’avoue, je n’ai aucun intérêt pour les Inhumains et leur histoire depuis leur récente mise en avant par Marvel. La profusion des personnages génériques et des séries liées à cet univers a été décevante car trop rapide. Pourtant, le scenario recèle un réel potentiel. Mais la série est plombée par ses dessins, qu’on qualifiera au mieux d’indigents. Aïe.
De bonnes idées pour Royals, le retour de la famille royale des Inhumains
Al Ewing est plutôt un bon scénariste même s’il ne m’a jamais vraiment transcendé. Dans Royals, il raconte les aventures de la famille royale des Inhumains, partie dans l’espace pour rechercher de nouveaux cristaux et permettre à la race des Inhumains de continuer à vivre. Al Ewing réussit à livrer un semblant d’histoire et un développement des personnages intéressant. Se concentrer sur la famille royale des Inhumains, la seule qui soit véritablement digne d’intérêt, est bien vu. Quant aux enjeux, ils sont encore assez peu définis. Mais on sent qu’Al Ewing a une idée derrière la tête (contrairement à Secret Warriors). C’est d’un autre niveau et les premières pages, situées dans un lointain futur, le font comprendre rapidement. J’ai bien aimé aussi l’idée du lien entre Flèche Noire et Maximus. Ce concept n’avait pas été encore développé sous cet angle et s’avère crédible. Après, la bataille contre les Chitauris est tout juste anecdotique. Mais, en tout cas, tous les membres de la famille ont droit à leur petit moment spécial. Ewing a manifestement envie d’en faire quelque chose en les coupant de la continuité Marvel.
Royals : des dessins décevants et trop hétéroclites
Le premier épisode commence bien car il est dessiné par Ryan Sook. Malheureusement, le dessinateur change au bout de quelques pages seulement, et on assiste alors au pire de ce qu’on peut trouver dans la production actuelle. Royals est carrément plombée par ses dessins. Aucun des dessinateurs désignés ne peut tenir le rythme : chacun d’entre eux est remplacé au bout de 10 pages. Ce qui ne serait pas vraiment un problème s’ils étaient de bonne qualité… Mais là, c’est tout simplement ignoble. Je ne comprends pas comment on peut confier le lancement d’une série à un dessinateur tel que JonBoy Meyers. Ce dernier réussit à faire en quelques pages la synthèse du pire des années 90. Il a ses amateurs, semble-t-il, mais sincèrement, ce genre de dessins me semble tellement clichés et datés que cela ressemble à une mauvaise blague. Proportions dégueulasses, visages déformés à la dentition exagérée, traits en trop. Alors oui, il y a un style mais c’est le seul point positif. Le reste est à l’avenant, des dessinateurs au style cartoony succèdent à d’autres au style déformé. Résultat : une incohérence graphique assez impressionnante. C’est dommage car l’histoire est prometteuse.
