Wolverine fait son retour en librairie en solo, avec Wolverine Black, White & Blood, un comics sanguinolent au format géant. Avec 12 courts récits, une ribambelle d’artistes livrent leur version de Logan. Et c’est réussi. Explications.
■ par Stéphane Le Troëdec
Avant même d’ouvrir Wolverine Black, White & Blood, on sent que ça va être quelque chose. Car le comics en impose avec son grand format king size ! Avec ses 24 × 33 cm, vous ne pouvez pas le louper dans les rayonnages. Le principe de Wolverine Black, White & Blood est simple puisqu’il s’agit d’un recueil de 12 histoires courtes en noir et blanc et rouge consacrée à Wolverine, imaginée par des artistes invités, ou qui ont parfois marqué la franchise mutante comme Chris Claremont, Adam Kubert, Salvador Larroca ou Chris Bachalo. Chaque historiette est indépendante, et peut se situer à des moments variés de la chronologie de l’histoire de Logan, ce dont ne se privent d’ailleurs pas les artistes. Mais alors, qu’est-ce qui vous attends dans Wolverine Black, White & Blood ?
Snikt !
Comme moi, vous vous êtes peut-être déjà fait la réflexion que les combats avec Wolverine et ses griffes étaient souvent bien légers, question effusions de sang. Car oui, un type qui se bat avec 6 lames aiguisées comme des rasoirs, ça doit bien être un peu salissant, tout de même. L’idée de Wolverine Black, White & Blood de proposer des récits en noir, blanc et rouge permet justement d’insister sur l’aspect sanguinolent. La plupart des dessinateurs jouent évidemment de ce principe, et si vous aimez la tripaille et les gerbes vermillon, Wolverine Black, White & Blood saura certainement vous ravir. Donc oui, voici un comics à ne pas forcément mettre entre toutes les mains, puisque Logan s’y exprime sans trop de limites. Mais, heureusement, c’est loin d’être le seul attrait de ce Wolverine Black, White & Blood.
Pour faire vibrer les vieux lecteurs
Dans Wolverine Black, White & Blood, l’effet « wow ! » fonctionne à plein régime. Je défie tout fan des X-Men de ne pas dès les 1res pages vibrer un minimum, quand Adam Kubert dessine le 1er affrontement de Wolverine avec Wendigo quand Logan est encore un cobaye aux mains de l’Arme X, dont on vous parle en détail dans notre article consacré aux différents projet Weapon X. On peut y voir une lettre d’intention d’une partie des récits qui suivront : s’appuyer sur un moment symbolique fort de l’histoire des X-Men et achever le lecteur avec des dessins impressionnants. Plus loin, Kelly Thompson et Khary Randolph jouent un peu la même carte avec un affrontement bien tendu entre un Wolverine qui vient d’être largué par Mariko et une Mystique qui vient de « perdre » Malicia, refugiée chez les X-Men. Itou avec Claremont qui réécrit une aventure de Wolverine et qui ne peut s’empêcher d’utiliser Kitty Pryde. Ou bien John Ridley qui utilise Amiko, l’enfant adoptive de Wolverine avec brio. En utilisant la fibre nostalgique (le costume de Wolverine sert souvent de marqueur temporel), ces artistes contenteront presque à coup sûr (et il faut le dire, de manière un peu facile) les vieux routards de la franchise mutante.
Évidemment quelques histoires moins bonnes
Mais n’allez pas croire pour autant que pour apprécier Wolverine Black, White & Blood, il faille connaître l’histoire des X-Men sur le bout des doigts. D’autres duos d’artistes osent le récit minimaliste mais auto-contenu qui fait mouche. Declan Shalvey (pub subliminale : lisez Injection) imagine une histoire émouvante sur la rédemption. Matthew Rosenberg et Joshua Cassara proposent une relecture intéressante de la même scène, opposant Wolvie à Hydra. Évidemment, il y a aussi du moins bon, comme par exemple cette rencontre avec le Cosmic Ghost Rider, que Donny Cates impose au pied de biche à notre héros qui n’avait rien demandé, tout occupé à se battre contre le Fléau. Si le combat contre un grand requin blanc est anecdotique, Ed Brisson nous fait sourire en imaginant une manière originale de « tuer » Wolverine. Autre récit à ranger dans le dispensable : l’affrontement de Wolverine avec un T-Rex en Terre Sauvage. Ça saigne, certes, mais ça ne vole pas bien haut.
Rouge vif
Au final, Wolverine Black, White & Blood fait le job à peu près tous les niveaux. Les vieux fans comme les plus récents y trouveront leur lot de combats et d’effusions de sang. Les récits sont variés (même si, vu le manque de place, beaucoup d’histoires utilisent le procédé de l’embuscade) et intéressants. Mais surtout graphiquement, Wolverine Black, White & Blood en impose, impressionne, sentiment renforcée par le grand format. Difficile d’être déçu, tant on obtient ce pour quoi on est venu : de l’action, du grand spectacle, du gore mais aussi un poil de nostalgie tant les références au passé de Logan sont savoureuses. ■
Wolverine : Black, White & Blood est un comics publié en France chez Panini Comics. Il contient Wolverine : Black, White & Blood 1-3.
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