Que se passerait-il si Frank Castle alias le Punisher était possédé par l’esprit de la vengeance ET par le pouvoir cosmique de Galactus ? Cela donnerait le Cosmic Ghost Rider ! Et cette fois-ci, il compte bien mettre fin à la menace de Thanos, en retournant dans le temps pour le tuer alors que ce dernier n’est qu’un bébé ! Retour sur une série assez spéciale mais vraiment sympathique.
■ par Doop
Une série fun et légère… qui parle d’annihilation à grande échelle
C’est un peu le paradoxe de base. Comment ne pas faire une série délirante avec un concept aussi peu sérieux ? On ne peut pas, bien évidement et je trouve que c’est une très bonne idée de prendre une direction assez parodique avec cette mini-série. Encore faut-il que ce soit bien exécuté. Et il faut avouer que c’est le cas sur Cosmic Ghost Rider. Je ne connais pas beaucoup Donny Cates. Ce scénariste arrive à rester sur le mode parodique et délirant sans tomber dans la farce grotesque ou la caricature outrancière. L’histoire est pleine de bons moments, avec des idées rigolotes et une morale plutôt classique (on ne peut pas changer notre nature interne). Le fait de situer Cosmic Ghost Rider dans un univers futuriste et parallèle permet à Donny Cates de s’amuser avec Castle ou Thanos, mais aussi avec une grande partie de l’univers Marvel. On retiendra le traitement comique de Cable, certaines versions alternatives des Gardiens de la Galaxie, avec ce Howard The Duck qui a boulotté la gemme de Cyttorak du Fléau. On ne s’ennuie pas une seconde et on ne tombe jamais dans le grossier ou le vulgaire. Mais le traitement du personnage de Cosmic Ghost Rider reste encore un peu léger à mon goût. Encore une fois, il me paraît difficile de faire mieux avec ce genre de mélange improbable. De plus, le personnage est quasiment omnipotent ! Difficile donc de l’intégrer à une équipe mais je reste quand même intrigué. Après, je trouve toujours plaisant de voir qu’un titre délirant essaye de proposer une réflexion sur la nature humaine. Certains passages entre Frank Castle et Thanos, notamment dans l’avant dernier épisode, sont vraiment touchants. Dommage que le scénariste n’enfonce pas le clou à la fin.
Des dessins dans le ton du récit
Je ne connaissais pas non plus Dylan Burnett, en charge des dessins de Cosmic Ghost Rider. Si c’est loin d’être révolutionnaire, il faut reconnaître toutefois que le style assez rond et clair du dessinateur se prête bien au ton de l’histoire proposée. Les personnages sont très reconnaissables et la narration est fluide. Cosmic Ghost Rider est donc une série plutôt agréable à regarder, ce qui change de la production Marvel actuelle qui nous propose la plupart du temps de nouveaux dessinateurs au niveau assez faible. On pourra juste faire un petit reproche à Cosmic Ghost Rider sur sa réinterprétation des personnages dont le design reste assez classique.
Un ancrage dans la continuité assez trouble
Autant vous prévenir, je n’ai pas lu la série Thanos par Donny Cates (où est introduit pour la première fois le Cosmic Ghost Rider). Je n’avais jamais vu le personnage avant. La question était donc de savoir si la série était compréhensible pour un nouveau lecteur. Et cela surprend quand-même un peu au départ. Je ne m’attendais pas du tout à ça ! Le fait est que les origines de ce Cosmic Ghost Rider sont expliquées rapidement en introduction. Donc on apprend tout sur le personnage en 1 page ou 2, même si ça fait beaucoup d’informations en très peu de temps. Le problème c’est que j’ai vraiment eu du mal à situer la série ! Terre parallèle ? Univers alternatif ? Voyage dans le temps ? Tout cela n’est pas très clair. Si au vu des péripéties racontées lors de ces 5 épisodes, je pense que ce Ghost Rider vient d’une terre parallèle mais je n’en suis pas vraiment sûr puisque ce dernier doit intégrer l’équipe des Gardiens de la Galaxie. Si tout est expliqué au niveau du personnage, le contexte reste quand même assez nébuleux. Une série qui, si elle n’est pas exempte de petits défauts, reste largement au-dessus du panier. ■