
Ah, les années 90… Une époque bénie pour les vestes à épaulettes, les coupes mulets et les poches à gogo sur les costumes de super-héros. Mais pour les lecteurs de comics, c’est un peu plus compliqué. Marvel et DC, les deux mastodontes du secteur, ont eu la lumineuse idée de « rafraîchir » leurs personnages emblématiques. Résultat ? Des décisions éditoriales à la tronçonneuse, des héros relookés comme des figurines McFarlane sous acide, et des intrigues qu’on aurait parfois préféré qu’elles restent à l’état de brouillon !
Et c’est justement ce que les éditeurs ont fini par faire : retcon par-ci, reboot par-là, on a tenté d’étouffer les erreurs éditoriales. Certaines histoires sont aujourd’hui soigneusement rangées au fin fond d’un tiroir (verrouillé, scellé et jeté au fond de la mer), mais d’autres ont laissé une empreinte indélébile. Voici donc les 10 comics les plus controversés des années 90. Attachez vos ceintures, ça va piquer.
Teen Titans Vol. 2 : le jour où les ados ont disparu

Dans les années 80, les Teen Titans version Wolfman/Perez, c’était la crème de la crème. Robin, Wonder Girl, Cyborg, Raven… Une dream team d’acolytes transformée en stars. Mais le problème, c’est qu’à force de traîner dans les pages des comics, les jeunes ont vieilli. Pas pratique pour un titre qui s’appelle Teen Titans, du coup on a changé le nom en New Titans, puis on a tout annulé comme des lâches. Classique.
Quand DC relance la série en 1996, c’est le drame : aucun des membres historiques n’est invité. Fini Robin, exit Donna Troy, à la trappe Wally West. À la place, on a droit à une brochette de jeunes persos menés par… Ray Palmer, alias Atom, rajeuni pour l’occasion (on ne sait toujours pas pourquoi). Le résultat ? Deux ans d’indifférence polie et un titre dont plus personne ne parle. Sauf ici. Parce qu’on est un peu masochistes.
Wolverine #75 : des griffes faits d’os et des fans en PLS

Dans les années 90, les X-Men n’étaient pas là pour rigoler. Preuve ultime : ce jour où Magnéto a littéralement arraché l’adamantium du corps de Wolverine. Un moment traumatique pour Logan, mais aussi pour les lecteurs. On pensait avoir tout vu… jusqu’à ce que Larry Hama et Adam Kubert viennent en rajouter une couche : surprise, les griffes de Wolverine n’étaient pas en métal. Non, non. Elles avaient toujours été en os. L’adamantium ? Juste un enrobage.
Le souci ? Cette révélation reconfigurait tout ce qu’on savait du programme Weapon X. C’était le genre de modification à vous faire lever un sourcil en mode « pardon ? ». Certains ont applaudi la prise de risque. D’autres ont vu ça comme le début de la fin : Logan devenait plus bestial, plus sauvage, limite primate, avec un look façon loup-garou du pauvre. Heureusement, tout ça a été effacé en 1999. Aujourd’hui, on préfère faire semblant que cette période n’a jamais existé. Et franchement, on les comprend.
Superman #75 : la mort (provisoire) du siècle

1992 : DC annonce la mort de Superman. Et là, c’est l’hystérie. Les médias généralistes s’en mêlent, des gens pleurent dans les kiosques, certains achètent le numéro en triple pour le revendre un jour à prix d’or (spoiler : mauvaise idée). L’Homme d’acier affronte Doomsday dans une baston aussi épique que tragique, et finit les bras ballants, raide comme un panneau STOP, dans les bras de Lois. Sauf que voilà : dans les coulisses, tout le monde savait que Sup allait revenir. Dès le départ. C’était écrit. Littéralement.
Le plan, c’était : le tuer, vendre des palettes de comics, et le ressusciter quelques mois plus tard dans un costume noir avec une coupe mulet du plus bel effet. Certains fans ont trouvé ça cool. D’autres, moins. Le retour du héros a eu un effet secondaire fâcheux : il a décrédibilisé l’idée même de la mort dans les comics. Depuis, tuer un perso, c’est aussi banal que changer une ampoule. On sait qu’il va revenir. Même s’il vient de Krypton. Même s’il a été réduit en poussière. Même s’il a changé d’éditeur.
