WildCATS/X-Men : un crossover oublié et étonnant entre les « enfants » de Jim Lee !

Les lecteurs l’ont un peu oublié mais, dans les années 90, la popularité des X-Men est concurrencée par celle des WildCATS, fleurons du label WildStorm de Jim Lee chez Image Comics. Une rencontre entre les 2 équipes est organisée en 1997-98, maintenant un peu oubliée mais pleine de qualités, notamment graphiques. (Re)Découverte.
■ par Ben Wawe

 

 

La rencontre des enfants de Jim Lee

WildCATS/X-Men est publié par WildStorm, un label créé chez Image Comics par Brandon Choi et surtout le dessinateur Jim Lee. Cette structure est formée en 1992 par le départ d’auteurs stars de Marvel, qui veulent plus de liberté créative et de revenus de leurs productions. Par la suite, Jim Lee et WildStorm gagnera en indépendance et succès, jusqu’à finalement former une alliance directe avec DC Comics en 1998. En 1996-97 WildStorm travaille déjà pour Marvel et la relance Heroes Reborn des Avengers et 4 Fantastiques. Une rencontre entre WildCATS, 1^ers héros de WildStorm, et X-Men est une suite logique. En effet, dès 1989, Jim Lee connait la gloire sur les mutants et son X-Men n°1 de 1991 est un succès énorme. Dans ces années 90, un crossover entre les « anciens » et « nouveaux » enfants du dessinateur parait comme une évidence.

 

 

Deux équipes de superhéros craints et haïs

Nul besoin de présenter les X-Men, les superhéros mutants de Marvel Comics qui protègent un monde qui les rejette, pour s’y intégrer. En 2019, ils bénéficient d’une relance ambitieuse par Jonathan Hickman, mais WildCATS/X-Men en est loin. La saga est issue de ces années 90 régulièrement rappelées par les auteurs contemporains. Les WildCATS (Wild Covert Action Teams en anglais) ont maintenant disparu, alors que WildStorm est bâti autour d’eux. L’équipe réunit des extraterrestres, les Kherubims, et leurs proches et descendants. Leur planète mène une guerre cosmique contre les Daemonites, similaires aux aliens du cinéma. Il y a plusieurs siècles, un vaisseau de chaque camp s’écrase sur Terre, et la lutte s’est poursuivie. Les Kherubims aux corps divins sont en apparence angéliques (comme des « chérubins »), les Daemonites ont une allure démoniaque. Les WildCATS sont des superhéros aux vies troublées, qui mènent une guerre secrète dans un monde de complots et terrorisé par leur existence. Les liens entre équipes servent ce crossover, concentré sur les 4 périodes de l’histoire des comics.

 

 

« L’Âge d’or », par Scott Lobdell et Travis Charest

Durant la 2^e Guerre mondiale, le futur Wolverine est en Europe pour récupérer un parchemin ancien et mystérieux. Il affronte des Nazis mais aussi des Daemonites, qui font de certains gradés leurs hôtes. Logan rencontre la Kherubim Zaelot, super ninja et femme fatale, et ils tentent d’empêcher ensemble la résurrection d’une déesse Daemonite. Scott Lobdell, scénariste phare des X-Men après Chris Claremont, orchestre une rencontre nerveuse et intense entre 2 personnages mystérieux et mortels. L’ambiance oscille entre film d’espionnage et de guerre, avec un zeste de Lovecraft sur la fin. Un récit sec et très réussi, relevé par la puissance du graphisme de Travis Charest. Le dessinateur qui réalisera par la suite une prestation terrible sur Wildcats V2 livre ici des planches superbes, dans des tons magnifiques et une atmosphère envoutante. Un feu d’artifices graphique éblouissant, une véritable leçon. Le chapitre magnifique de WildCATS/X-Men.

 

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« L’ère des merveilles », par Scott Lobdell et Jim Lee

Les X-Men sont encore composés de Cyclope, Marvel Girl, Angel, Iceberg et du Fauve, déjà autonomes. Jean Grey les quitte temporairement pour devenir modèle photo, mais tombe dans un combat entre le SHIELD et l’alliance des Daemonites et des Broods, la version Marvel Comics des aliens. Nick Fury recrute le futur Grifter pour stopper cette alliance qui veut infecter des puissants pour dominer le monde. Marvel Girl et Grifter s’allient, flirtent, et stoppent l’attaque avec l’aide de la cavalerie : les X-Men masculins. Scott Lobdell s’amuse à singer le style « détendu » de James Bond, dans un récit fun et léger. L’humour est parfois trop présent, mais l’ensemble est réussi. Surtout, le chapitre fait feu de tout bois sur les clins d’œil et références : on voit Gambit, Mr Sinistre, mais aussi l’hybride Daemonite Pike et Savant, sœur de Zaelot, également présente. Jim Lee illustre en grâce et sensualité cet épisode bon enfant, avec une Jean Grey superbe. Le chapitre fun de WildCATS/X-Men. [suite de l’article page suivante]

 

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