Batman : Terre-Un (2012), Origines revisitées, cape refaite à neuf

Batman : Terre-Un nous raconte donc, une fois de plus, comment le petit Bruce a perdu ses parents (classique, mais toujours efficace), puis comment il a enfilé un costume sans trop savoir ce qu’il faisait. Un Batman jeune, maladroit, encore plein de rage mais pas forcément très futé. Et pendant qu’il essaie de faire tomber le maire corrompu de Gotham (un certain Cobblepot, tiens donc), il doit aussi stopper un tueur en série. Ambiance poisseuse, ville au bord du gouffre, et petit à petit, les visages familiers apparaissent : Alfred, version ex-militaire musclé ; Bullock, loin du flic bedonnant qu’on connaît ; et Gordon, pas encore commissaire mais déjà au bord de l’épuisement moral. Un Gotham crade, réaliste, brutal. Et un Batman qui n’a pas encore tout compris, mais qui va apprendre. À la dure.
Avec Terre-Un, DC tente un pari un peu fou : sortir du rythme infernal des publications mensuelles pour proposer des récits complets, directement en format graphic novel. Un tome, une histoire. Moins de stress pour les auteurs, plus de qualité pour les lecteurs ; sur le papier, c’est l’idée du siècle. Et quand on confie Batman à Geoff Johns (le roi des réinventions) et Gary Frank (le roi des visages tendus), on sent bien qu’on va nous servir quelque chose de sérieux. L’idée ? Reprendre tout depuis le début. Premier costume, premiers échecs, premières gifles dans la tronche.
Batman Vol. 3 (2012) : début d’une saga monumentale (et un peu casse-gueule)

Nouvelle ère, nouveau relaunch. Avec Rebirth, DC remet une pièce dans la machine, et Batman repart une fois de plus au numéro 1. Cette fois, c’est Tom King au scénario et David Finch aux crayons. Une équipe solide pour lancer un run… de 75 numéros. Autant dire qu’il avait des choses à raconter. Entre « The War of Jokes and Riddles », « Superfriends », et « I Am Bane », King construit une fresque à la fois ambitieuse, émotive et ; disons-le franchement ; parfois clivante (perso, je déteste). Certains adorent, d’autres ont décroché. Mais une chose a mis tout le monde d’accord : Bruce et Selina. Oui, pendant un moment, l’idée d’un Batman enfin prêt à se poser, à construire quelque chose, à aimer (vraiment), a touché les fans en plein cœur. Jusqu’au twist de trop : DC recule sur le mariage au dernier moment, et là, c’est l’émeute sur le net.
Mais tout ça, on n’en voit rien dans le premier numéro. Là, c’est plutôt une entrée en matière musclée : Batman découvre, à la dernière seconde, qu’un avion bourré d’explosifs va s’écraser sur Gotham. Et bien sûr, qui c’est qui s’y colle pour l’arrêter ? Bruce. Avec quelques gadgets de haute volée et une volonté suicidaire bien dans son style, il tente de détourner l’avion… au prix de sa vie. Sauf que (plot twist !), deux nouveaux venus débarquent de nulle part pour sauver la mise : Gotham et Gotham Girl. Deux super-héros ultra-puissants qui veulent aider leur ville. Batman les observe. Nous aussi. Et on sent que ce run ne va pas être une balade de santé.
