Un roman bondissant et intense
L’Homme électrique est une œuvre puissante, qui capte et garde l’attention du lecteur. L’auteur parvient à créer une dynamique forte entre les pages, avec beaucoup de voyages dans de nombreux endroits. Le roman multiplie les scènes mais aussi les décors, pour un plaisir évident : on passe de Venise à plusieurs passages en France, mais aussi Transylvanie, Russie et même Asie ! L’Homme électrique utilise également des flashbacks, pour aérer entre les phases d’action, très bien animées. Le lecteur est au plus près du Valet, perdu dans les événements, pour être en 1ère ligne dans le déluge d’événements. L’Homme électrique est ainsi fluide et agréable, avec peu de temps mort et un style abordable, pensé pour plonger dans la lecture, sans effet inutile.
Elle défit rapidement les lambeaux de vêtements du jeune homme, mettant ses bras à nu. Eux aussi étaient recouverts de plaques d’acier enchevêtrées. Entre les jointures, des mécanismes complexes tournaient rapidement, permettant l’articulation parfaite des membres.
Une œuvre bien pensée
Victor Fleury, connu également comme Vyl Vortex, livre avec L’Homme électrique un 1er roman solide, qui « pense bien » son idée de départ. Beaucoup veulent souvent écrire du steampunk, mais se projettent sur les effets sans chercher la cause du bouleversement, de l’uchronie. Victor Fleury veille ici à évoquer dès le début la raison du changement initial, et rend crédible sa nouvelle Histoire mondiale. Il ne détaille pas scientifiquement le dispositif voltaïque qui fonde la nouvelle technologie, mais pose suffisamment les éléments pour que cela « sonne » juste. Il n’a alors plus qu’à dérouler l’imaginaire steampunk, et s’amuser avec un Empire napoléonien évidemment terrifiant avec une technologie. Efficace et prenant.
Un roman aux références pertinentes et amusantes
L’Homme électrique, sorti en 2019, semble être l’œuvre aboutie de Victor Fleury sur cet univers, qu’il établit sérieusement depuis de nombreuses années. 2 ans plus tôt, l’auteur sort L’Empire électrique, également chez Bragelonne. Il s’agit d’un recueil de nouvelles dans le même univers, dont la 1ère date de 2011, avec beaucoup de personnages connus repris différemment ici, comme un Sherlock Holmes résistant aux Français ou un Zorro âgé. Bien que L’Homme électrique soit situé en toute fin de son XIXe siècle voltaïque, Victor Fleury s’amuse toujours du jeu des références, véritable sel de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires ou d’Anno Dracula. Le Valet croise ainsi un Gentleman Cambrioleur (légitime, vu l’alliée du Valet !), mais aussi un noble particulièrement sanguin et un roi guerrier de l’Âge Thurien, qui inspire plus tard Conan le Barbare. Des personnages qui ne font pas juste des apparitions, mais servent le récit ; un apport autant amusant que solide au récit.
Une œuvre prenante, pour un auteur à suivre
Victor Fleury débute sa carrière il y a 4 ans, et lance en 2019 et 2020 sa nouvelle série de Fantasy : La Croisade éternelle. Son roman L’Homme électrique mérite, lui, un beau coup d’œil au vu de son approche dynamique du récit, et du soin pour créer l’univers et en jouer. Victor Fleury préfère « voltapunk » au steampunk si connu pour définir son autre monde, où il nous plonge avec plaisir. S’y perdre semble alors un bon moyen de s’amuser des références et de l’imaginaire steampunk… via un focus et un auteur français, pour une fois ! ■
L’Homme électrique est un roman publié en France par Bragelonne.
