Top Comics vous propose aujourd’hui de plonger dans une autre Histoire de France, où Napoléon IV règne en 1895 sur un Empire Electrique qui a conquis l’Europe et s’avance vers l’Asie. Un monde où les chars volent, où la technologie voltaïque créé des androïdes et repousse les limites. Un monde en proie à bien des dangers, révélés dans L’Homme électrique, surprenant et passionnant roman français présenté ici !
■ par Ben Wawe
Steampunk et uchronie, définitions
Il est utile de rappeler les bases des courants dans lesquels s’inscrit L’Homme électrique. Le steampunk correspond à « punk à vapeur » voire « futur à vapeur ». Cela englobe des œuvres qui évoquent un autre monde, animé par une autre technologie que la nôtre. Le steampunk se concentre généralement sur des histoires, événements, habits ou engins issus d’un XIXe différent, où la Révolution Industrielle et l’ère victorienne sont modifiés. La technologie se concentre sur des machines à vapeur fantastiques, qui peuvent voler ou changer le quotidien. Le mouvement steampunk récupère a posteriori les œuvres de Jules Verne ou HG Wells, et bénéficie d’une grande popularité via ses propositions graphiques, basées sur des illustrations fortes ou des redesigns vestimentaires. Le steampunk se couple souvent avec l’uchronie, réécriture souvent détaillée de l’Histoire à partir d’un changement précis du passé. Le comics Watchmen est ainsi une uchronie fidèle, en interrogeant l’état des années 1980 après l’existence de vrais superhéros. Comme L’Homme électrique tente d’interroger le XIXe siècle, à l’aune d’un changement profond quelques décennies avant.
Son Altesse sérénissime le comte d’Artois va bientôt vous recevoir.
Ne sachant que répondre, Franz Anton Mesmer se contenta d’opiner du chef. Il ne parvenait pas à croire qu’il se tenait dans l’antichambre du frère du roi, dans le beauc château de Bagatelle. Le prince avait fait bâtir ce pavillon au milieu du bois de Boulogne pour y tenir ses fêtes somptueuses.
1895 : Napoléon IV règne sur l’Empire Electrique
Le monde est différent de celui que nous connaissons, et son Histoire également. A la fin du XVIIIe siècle, l’Histoire de France change quand certains savants s’emparent d’une puissance étrange et ancienne. Une étrange énergie voltaïque fournit désormais à l’Empire napoléonien ce qu’il lui faut pour vaincre… toujours plus. Napoléon 1er maintient ainsi son règne, et l’Empire français domine l’Europe entière. En cette fin de XIXe siècle, la France dispose de machines dantesques, de chars immenses flottant au-dessus du sol, ou des abeilles, engins volants qui frappent quasiment sans être vus. Napoléon IV, récent sur le trône, emmène l’Empire Electrique à la conquête de l’Asie… même si les inimités demeurent avec la Russie, éternel faux-ami.
Les cheveux longs fouettés par le vent, debout sur sa gondole, il fonçait sur les concurrents les plus maladroits en visant le torse ou la tête : c’était ce malandrin qui avait failli tuer Fante un peu plus tôt, et le vicomte ne le connaissait que trop bien.
L’Homme électrique, jouet des ombres impériales
L’Homme électrique évoque le destin de l’Empire, mais se concentre sur un personnage : le Valet. C’est un androïde, véritable homme électrique, bijou scientifique. Il est utilisé par Stéphane Larsan, Directeur de la Sûreté, pour « remplacer » des victimes-clés, dont il prend le visage et récupère les souvenirs par un procédé terrible. Il est associé de force avec le frère Vacher, brutal et sanguinaire, mais aussi la mystérieuse Comtesse de Cagliostro. Tous mènent des missions d’espionnage pour Larsan, alors que bien des menaces rôdent pour l’Empire. Le Valet est de plus en plus hanté par les souvenirs de ses victimes, alors que sa conscience apparaît entre ses circuits et que les doutes l’assaillent. Le Valet devient central dans le destin de l’Empire et du monde, à son corps défendant…
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