Incredible Hulk (2023)

Avec Incredible Hulk, Phillip Kennedy Johnson, Nic Klein et Matt Wilson offrent une véritable suite spirituelle à l’iconique Immortal Hulk. Cette fois, le Géant de Jade s’aventure dans une toute autre forme d’horreur. Ici, exit les monstruosités informes : place aux créatures directement sorties des contes populaires et des légendes urbaines, avec un retournement de situation cosmique terrifiant. Le résultat ? Une série qui réinvente l’Horreur avec un grand H, en mêlant folklore inquiétant et grandeur oppressante.
Nic Klein joue intelligemment sur la taille pour amplifier la peur. Habituellement, Hulk est le monstre le plus massif dans une pièce. Mais dans cette série, les ennemis semblent taillés pour écraser même le Géant de Jade, leur gigantisme transformant Hulk en un être minuscule face à leur menace. Et il serait injuste de ne pas mentionner Matt Wilson, le coloriste talentueux derrière cette série. Avec son style proche de la peinture, il insuffle aux pages une patine vieillie, presque intemporelle, qui reflète à merveille l’atmosphère antique et sinistre des horreurs auxquelles Hulk est confronté. Une œuvre d’horreur magnifiquement exécutée, où chaque page te rappelle que même Hulk peut se sentir tout petit.
Marvel Zombies (2005)

Avant les suites, spin-offs et même la série animée sur Disney+, il y a eu Marvel Zombies, la toute première mini-série qui a lancé la contagion. Publiée au milieu des années 2000, à une époque où les zombies étaient partout, cette œuvre de Robert Kirkman, Sean Phillips et June Chung a prouvé que Marvel pouvait s’aventurer dans des tons résolument sombres, là où les tentatives mainstream des années 90 avaient souvent échoué. Ici, pas de héros luttant pour survivre à l’horreur : les héros sont l’horreur.
Visuellement, la série conserve une unité impressionnante malgré la putréfaction omniprésente. Chaque page est un mélange savamment dosé de décomposition et de familiarité, qui renforce l’impact de ce cauchemar macabre. Et naturellement – pour ne pas dire fatalement – cette mini-série a cartonné. Avec le succès populaire de The Walking Dead sur AMC, également scénarisé par Robert Kirkman, Marvel Zombies n’a pas eu l’air d’une tentative opportuniste de surfer sur la mode des morts-vivants, mais plutôt d’un prolongement naturel de cette obsession zombie des années 2000.
Hellstrom : Son of Satan

Daimon Hellstrom, c’est un personnage que personne n’arrive vraiment à dompter. Chaque scénariste, chaque dessinateur semble vouloir le réinventer. Mais Hellstorm : Son of Satan d’Alex Irvine, Russell Braun et Giulia Brusco change la donne. Avec la liberté offerte par MAX Comics, cette mini-série s’affranchit des standards de Marvel et offre un spectacle brutalement adulte, pensé pour ceux qui aiment leur horreur sans filtres.
Ce qui fait mouche ici, c’est l’ambiance visuelle : Russell Braun et Giulia Brusco manient l’ombre et la lumière comme personne. Les ombrages dynamiques, couplés à une lumière ambiante subtile, donnent une profondeur presque palpable à chaque scène. On n’est pas dans les aplats classiques des comics de l’époque, mais dans quelque chose de viscéral, de texturé, qui te fait ressentir chaque page comme un coup de poing. C’est sale, intense, et ça colle parfaitement à l’univers d’un personnage comme Hellstrom.
The Darkhold

Quand Marvel mise sur des anthologies, on sait qu’on peut avoir droit à un beau mélange de talents, avec des récits variés qui restent liés par un fil conducteur. The Darkhold est une collection de six histoires, chacune dotée de son propre style visuel et narratif, explore les nombreuses formes que peut prendre l’horreur chez Marvel. Bien que chaque numéro ne soit pas égal en intensité, l’ensemble offre suffisamment de matière pour satisfaire tout fan de comics horrifiques. Mention spéciale à “Tales of Suspense” par Ryan North, Guillermo Sanna et Ian Herring, ainsi qu’à “Tensile Strength” par Alex Paknadel, Diógenes Neves et Jim Charalampidis, qui livrent des expériences particulièrement glaçantes.
“Tales of Suspense” joue la carte du style rétro-futuriste des années 1960. Son esthétique simple mais efficace accentue parfaitement la montée en tension vers un dénouement choquant. De l’autre côté, “Tensile Strength” s’attaque frontalement à l’horreur corporelle et zombie, avec des visuels modernes et grotesques qui instaurent une ambiance macabre dès la première page. En résumé, The Darkhold est une vitrine réussie du potentiel horrifique de Marvel, et une preuve supplémentaire que la Maison des Idées tient sa promesse de nous offrir des frissons de plus en plus intenses.