Dead of Night featuring Man-Thing

L’Homme-Chose, ce bon vieux molosse semi-comique qu’on a appris à aimer ? Oubliez. Dead of Night remet les pendules à l’heure et nous rappelle que ce personnage était à l’origine un véritable cauchemar sur pattes. Avec Robert Aguirre-Sacasa au scénario et une palette d’artistes – Brian Denham, Nick Percival, June Chung et Nic Klein – cette mini-série MAX Comics explore la monstruosité brute qu’est devenu Ted Sallis. Ici, chaque pause narrative n’est qu’un prélude à une explosion de tension et d’horreur viscérale. Et oui, c’est aussi dégueulasse que captivant.
L’Homme-Chose n’a rien d’un héros ou d’un copain sympa. C’est une force de la nature, amorale, qui attend patiemment qu’on fasse un faux pas avant de répondre par une violence implacable. Ce n’est pas de la méchanceté, juste une mécanique imparable. Les artistes de la série dépeignent la créature comme une bête titanesque, une sentence de mort lente et inévitable qui semble peser sur ses victimes bien avant qu’il n’entre en scène. Dead of Night, c’est L’Homme-Chose comme on ne l’a pas vu depuis longtemps : impitoyable, terrifiant et absolument inoubliable.
Ghost Rider (2005) : Road to Damnation

Road to Damnation est graphiquement chargé à donner des migraines, mais étonnamment… ça marche. Avec son ombrage dynamique et ses éclats de lumière ambiante, cette série Ghost Rider regorge d’ombres épaisses, constamment brisées par l’aura flamboyante du motard infernal. Les images, si saturées, semblent presque en 3D, donnant l’impression que les horreurs sur la page se frayent un chemin jusqu’à vous. Et croyez-moi, c’est aussi troublant que fascinant.
Le scénario de Garth Ennis plante un décor bien plus cruel que ce qu’on voit d’habitude avec Ghost Rider, mais c’est l’art de Clayton Crain qui propulse cette série dans une autre dimension. Son travail, à la fois réaliste et terriblement dérangeant, ne ressemble à rien d’autre. Avec ses tons adultes assumés – tant dans l’écriture que dans les visuels – cette série de 2006 s’impose presque comme une œuvre indépendante, loin des conventions habituelles de Marvel. Dans la lignée des labels Marvel Knights et MAX Comics, qui osaient des directions plus sombres et audacieuses, Road to Damnation repousse les limites de ce qu’on pensait possible dans un comics Marvel. C’est brut, et c’est intense
Immortal Hulk

La brutalité du Hulk, on connaît. Mais Immortal Hulk, signé Al Ewing et Joe Bennett, va bien plus loin. Avec cette série, Marvel plonge dans l’horreur la plus viscérale. Le trait de Joe Bennett transforme chaque mutation gamma en une monstruosité organique à la David Cronenberg, où les corps se tordent en visions grotesques. Tandis que l’histoire explore l’immortalité des mutants gamma et leur lien avec une entité cosmique aux accents démoniaques, l’horreur devient de plus en plus abstraite et dérangeante. Ici, pas de demi-mesure : Immortal Hulk brise les standards modernes avec une intensité glaçante.
Visuellement, la série est le miroir parfait de l’état psychologique de Bruce Banner. Sa lutte contre ses dissociations, ses traumatismes et son esprit éclaté se traduisent par des formes de chair déformées et tourmentées. Si Al Ewing maîtrise l’écriture des douleurs intérieures de Banner, c’est Joe Bennett qui leur donne vie dans toute leur abomination. Chaque page est une plongée dans la psyché fracturée de Banner, faisant de cette série une œuvre à la fois dérangeante et magistrale, où l’horreur devient un outil d’exploration humaine. [PASSEZ A LA PAGE SUIVANTE POUR LIRE LA SUITE]