Saviez-vous que Marvel, avant de devenir l’empire des super-héros que l’on connaît, était profondément enraciné dans l’horreur ? Sous son ancienne identité, Atlas Comics, la maison d’édition publiait des centaines d’histoires d’horreur en série, rappelant les classiques du cinéma de monstres ou des récits perturbants jouant sur des situations étrangement familières.
Puis est arrivée l’ère des super-héros, incarnée par des légendes comme Jack Kirby, Stan Lee, et Steve Ditko, qui ont emporté avec eux une partie des séries horrifiques d’Atlas. Mais dans les années 80, Marvel a fini par délaisser ce genre, se concentrant sur des histoires de cape et d’épée modernes.
Cependant, depuis quelques décennies, Marvel Comics renoue avec ses racines effrayantes. Des artistes et scénaristes talentueux, experts dans le grotesque et l’inquiétant, insufflent au catalogue Marvel une touche terrifiante qui bouscule l’image lisse et contrôlée de la Maison des Idées. Ces récits, souvent soutenus par un style artistique glaçant, offrent des visions macabres inoubliables. À tel point que, pour les fans d’horreur, les choix ne manquent pas. Mais parmi toutes ces œuvres, certaines séries se démarquent comme les plus effrayantes de l’histoire des comics Marvel.
Namor : Voyage au fond des mers
Namor : Voyage au fond des mers de Peter Milligan et Esad Ribić est une perle rare parmi les créations de Marvel Knights, une œuvre visuellement glaçante et profondément dérangeante. Imaginez le croisement entre Alien et Underwater : un huis clos oppressant, coincé sous des kilomètres d’eau, où une équipe de sous-mariniers lutte désespérément pour survivre, traquée par un Namor dépouillé de toute humanité, véritable démon des profondeurs.
Et pourtant, Namor lui-même se fait étrangement discret. L’horreur ne repose pas tant sur sa présence que sur l’angoisse qui imprègne chaque recoin de l’environnement confiné. Esad Ribić excelle à capturer cette sensation suffocante : les ténèbres omniprésentes, le silence oppressant, et l’isolation qui se referme sur les personnages à mesure que la tension monte. Quand Namor finit par apparaître, son impact n’est pas celui d’un monstre spectaculaire, mais celui d’une terreur latente, une peur longuement nourrie par l’attente. Une plongée magistrale dans les abîmes, littéralement.
Ghost Rider (2022)
Ghost Rider, c’est le candidat parfait pour des récits terrifiants : démons, soufre, flammes infernales, tout y est. Mais la série de 2022 signée Benjamin Percy, Cory Smith et Bryan Valenza va plus loin, transformant la vie de Johnny Blaze en un véritable cauchemar. Ici, il ne s’agit pas seulement de Mephisto en slip minimaliste, mais d’un quotidien peuplé de cadavres mutilés et de tueurs démoniaques sans pitié.
Dans cette série, Johnny Blaze est poursuivi par un démon né de son propre esprit : Exhaust. Ce monstre impitoyable étouffe ses victimes avant de les infecter avec des progénitures démoniaques. Si l’horreur religieuse classique de Ghost Rider est toujours présente, cette série dépasse ces frontières pour explorer la nature véritablement torturante de l’Enfer. L’enfer que Johnny Blaze porte en lui ne se résume pas à une quête de pénitence : c’est une agonie permanente, un fardeau aussi visuel que littéraire, magnifiquement exécuté dans ce récit infernal.
Dark X-Men
Les X-Men flirtent parfois avec les arts mystiques, mais personne ne mène mieux la danse dans ces recoins sombres que Madelyne Pryor. Dans cette mini-série signée Steve Foxe, Jonas Scharf et Frank Martin, les lecteurs sont entraînés dans une direction bien plus sombre que celle à laquelle l’ère Krakoa nous avait habitués. Le dessin, net et propre, contraste avec une violence visuelle qui fait monter l’horreur à son paroxysme.
Jonas Scharf et Frank Martin ne laissent rien de côté : vagues de sang, masses infectées de champignons et d’insectes, terreurs religieuses… Tout y passe, pour le plus grand plaisir des amateurs d’horreur. L’ambiance est si intense que, lorsque les X-Men classiques finissent par pointer le bout de leur nez, ils paraissent presque incongrus face à une telle brutalité. Une œuvre magistrale qui prouve que l’horreur peut trouver sa place dans les pages des mutants. [PASSEZ A LA PAGE SUIVANTE POUR LIRE LA SUITE]
