
Avec cette intégrale, la série Les Tortues Ninja prend un virage radical. Splinter a pris la tête du Clan Foot et se retrouve soudain à gérer une organisation criminelle. Ambiance ! C’est l’occasion pour Tom Waltz d’interroger ses personnages : est-ce que toutes les méthodes sont bonnes pour protéger la ville ? Ce basculement moral donne une profondeur étonnante à l’univers TMNT, surtout quand Mikey décide de prendre ses distances pour se réfugier chez les Mutanimaux. Ajoutez à ça de nouveaux protagonistes attachants et une ambiance urbaine toujours aussi forte, et vous obtenez un volume où rien n’est jamais acquis.
Graphiquement, cette intégrale est un peu en dents de scie : Ken Garing livre deux chapitres plus rugueux, qui rappellent les débuts de la série, avant que Michael Dialynas ne reprenne la main avec un trait plus organique et séduisant. Mais l’essentiel est ailleurs : la densité du récit, les dilemmes moraux et le souffle narratif. Après 6 tomes, Les Tortues Ninja surprennent encore, et c’est presque euphorisant. Oui, on parle bien des tortues mutantes qui aiment les pizzas, et elles n’ont jamais été aussi humaines.

Leatherhead, un mutant qui marque Les Tortues Ninja
Cette intégrale fait débarquer un nouveau colosse dans la série : Leatherhead, le mutant crocodile. Et son arrivée ne passe pas inaperçue. Envoyées en mission sur l’île de Burnow, les Tortues Ninja se retrouvent plongées dans une ambiance suffocante digne d’un huis clos. Les auteurs maîtrisent leur récit comme une enquête policière, où chaque recoin de l’île peut cacher un danger. L’apparition de Leatherhead, massif et inquiétant, devient l’un des moments les plus mémorables de la série.
En parallèle, Splinter doit composer avec Jennika, l’ancienne assassin, à qui il confie la garde du tombeau de Shredder. Là encore, la série surprend par sa capacité à renouveler ses enjeux sans jamais perdre de vue ses personnages. Le dessin de Mateus Santolouco, énergique et détaillé, sublime les combats et rend hommage à la puissance brute de Leatherhead. À ce stade, Les Tortues Ninja ont clairement trouvé un équilibre : mêler action spectaculaire et drame intime. Pas mal pour des reptiles en carapace.

Chasse aux fantômes : Les Tortues Ninja dans la tourmente
La dernière partie de l’intégrale met les Tortues Ninja au cœur d’une guerre de gangs impitoyable. Le Clan Foot, désormais dirigé par Splinter, affronte les Fantômes des rues. Et c’est là que la série frappe fort : ce n’est plus une simple lutte contre des super-vilains mais une vraie guerre de territoire, où les héros se demandent s’ils ne sont pas devenus ce qu’ils combattaient. Les conflits internes déchirent la famille, et chaque Tortue réagit à sa manière, entre entraînement obsessionnel, bricolages, colère et… pizzas.
Splinter, ambigu et presque machiavélique, est au centre de toutes les interrogations. Le lecteur, lui, se retrouve partagé entre empathie et colère face à ce maître devenu chef de clan. Dave Wachter et Mateus Santolouco livrent un travail graphique solide, alternant bastons de rue et moments plus intimistes. Et quand Mikey tente de maintenir un semblant de convivialité en organisant une fête, l’émotion est au rendez-vous. Même dans les heures les plus sombres, Les Tortues Ninja rappellent qu’elles sont avant tout une famille.

Les Tortues Ninja, une série qui ne faiblit pas
Les Tortues Ninja, l’intégrale tome 7 offre aux lecteurs une plongée dans une période charnière de la série. Entre bouleversements politiques, dilemmes familiaux et arrivée de nouveaux personnages mémorables, on a là des rebondissement qui prouvent que la licence est plus vivante que jamais. Le rythme est soutenu, les surprises constantes et la psychologie des personnages toujours aussi juste.
Alors oui, il y a parfois des faiblesses graphiques ici ou là, mais franchement, ce serait chipoter. L’essentiel est ailleurs : Les Tortues Ninja n’ont jamais été aussi passionnantes, imprévisibles et modernes. Comme les X-Men de la grande époque, elles réussissent à mêler action, humour et questionnements profonds. Et quand un comics vous donne à la fois envie de réfléchir et de dévorer une pizza quatre fromages, c’est qu’il a tout compris !
