Urban Comics propose un nouveau beau volume sur une saga du fameux DC Black Label, section de prestige et pleine de liberté de son catalogue. Joker/Harley : Criminal Sanity propose ainsi une version originale et personnelle de la rencontre et du lien entre ces 2 personnages. L’orientation choisie, inspirée par les grandes œuvres sur les serial-killers, interpelle dans une lecture pleine de maladresses mais haletante. A découvrir ici.
■ par Ben Wawe
Une nouvelle production DC Black Label qui interpelle
Joker/Harley : Criminal Sanity est une mini-série publiée dans DC Black Label, gamme lancée en 2018 pour des oeuvres « prestige » et hors-continuité. De nombreux auteurs de renom s’y installent, avec beaucoup de libertés créatrices. Mais un retour sur ces 3 années de publication confirme que DC Black Label se concentre essentiellement sur l’univers Batman… et notamment Joker et Harley Quinn. L’on compte en effet 10 (!) récits concernant le duo, voire l’un ou l’autre, dont Harley and the Birds of Prey, Three Jokers ou Joker: Killer Smile. Joker/Harley : Criminal Sanity interpelle notamment par rapport à Harleen, car tous 2 livrent une vision propre de la rencontre entre Harley Quinn et Joker. Mais Joker/Harley : Criminal Sanity détonne, déjà parce que la saga s’étale sur 8 épisodes et 1 numéro spécial, alors que les productions DC Black Label sont souvent bien plus courtes. Cela donne plus d’espace à Kami Garcia, scénariste ici, très connue dans la littérature Young Adult, et très intéressée par les récits de serial-killer. Joker/Harley : Criminal Sanity se révèle dès l’origine comme une proposition surprenante, qui mérite l’attention… notamment par son angle scénaristique.
Harley, psychologue devenue profiler après un drame personnel… lié au Joker
Joker/Harley : Criminal Sanity est un récit sur un autre monde, proche mais différent des comics DC classiques. Il y a bien une Gotham City rongée par le crime et la violence, avec un Batman absent depuis un temps long, malgré quelques rares clins d’œil. Harley Quinn est une profiler de la police de Gotham depuis quelques années, et collabore régulièrement avec Jim Gordon, policier et ami. Elle a pris cette voie après ses études de psychologie, réussies malgré son fort caractère, suite au meurtre brutal et sauvage 5 ans plus tôt d’Edie, colocataire et petite-amie. Edie est ainsi tuée par le Joker, serial-killer qui s’en prend alors aux pères abusifs… et qui disparaît après ce meurtre, intervenu en plus de la mise à mort d’un père abusif, l’étage en dessous. Harley n’oublie rien et continue de chercher le Joker – qui est de retour.
Une poursuite, entre passé et présent, d’un Joker étonnant
Joker/Harley : Criminal Sanity se concentre en effet sur l’étude et la traque du Joker par une Harley crispée, car ce retour signe un changement dans les méthodes et l’objectif du tueur. L’assassin de pères abusifs devient en effet meurtrier artistique, avec des scènes de crime abominables et très travaillées. Harley ne cesse de le poursuivre, de plonger dans sa psyché… au point de flirter elle aussi avec le pire. En parallèle, le récit livre de nombreux flashbacks, d’abord sur la vie difficile d’une Harleen Quinzel maltraitée psychologiquement et qui prend son indépendance en changeant de nom. Mais aussi sur le Joker, dont l’identité et l’origine sont révélées, dans une intrigue qui monte crescendo jusqu’à un final en bruit et fureur. (suite de l’article page suivante)
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Un retour précis sur les qualités et défauts de l'ensemble, sur la page suivante !