Joker/Harley : Criminal Sanity – Harley profiler dans une course-poursuite intense derrière un Joker original

 

Harley/Joker : Criminal Sanity
(image © DC Comics, Urban Comics)

 

Une approche originale, travaillée jusqu’au bout

La scénariste Kami Garcia le dit dans un entretien en préface : passionnée par les serial-killers et la psychologie, elle a cherché à livrer un récit plus dur que ses productions Young Adult. Joker/Harley : Criminal Sanity est en effet une histoire violente, gore visuellement, et avec une orientation glauque, véritable brutalité psychologique. L’idée d’une Harley profiler est particulièrement pertinente ici, et permet de mener une véritable enquête dans la psyché démente du Joker, puis dans l’esprit perturbé de la jeune femme. Jusqu’où peut-on enquêter sur un monstre sans le devenir ? L’on a moins ici une Harleen « charmée » par le Joker, qu’une Harley dont la haine se mue en fascination, en crispation et finalement en fixation troublante. Cela demeure classique dans ce genre de récits mais, avec 9 épisodes pour tout poser, l’ensemble devient pertinent et intéressant. D’autant que Kami Garcia ose également des changements lourds sur le Joker, qui sonnent justes ici et servent le récit. Joker/Harley : Criminal Sanity apparaît ainsi comme une œuvre qui priorise son histoire, non pas le mythe autour de ses personnages, ce qui est également très agréable.

 

Harley/Joker : Criminal Sanity
(image © DC Comics, Urban Comics)

 

Une lecture intense, hélas pleine de maladresses

Joker/Harley : Criminal Sanity se révèle une lecture très fluide, très addictive et haletante ; un véritable « page-turner », comme on peut le dire. Les 9 numéros se dévorent, comme un bon roman policier, pour connaître la fin… mais c’est après avoir terminé que la lecture devient crispante. La fin elle-même se veut un sommet de tension, et elle l’est en un sens, mais la dernière page est particulièrement décevante, dans sa composition ou même l’annonce conclusive, bien en-deçà des attentes. Surtout, le sentiment après lecture est proche de la déception, car l’intrigue haletante est aussi pleine de failles. Le changement de dessein meurtrier du Joker est quand même surprenant, l’explication est trop facile, et c’est un peu gros qu’il réattaque juste quand Harley est bien en poste. Idem pour la transformation d’Harleen en Harley, elle aussi sans fondement clair. L’ambiance générale est addictive, mais autant le serial-killer que la profiler rappellent plus Esprits Criminels que Le Silence des Agneaux. Et si la série TV n’a rien de honteux, cela permet d’acter que Joker/Harley : Criminal Sanity a une grande ambition, qui n’est pas accomplie car l’ensemble reste finalement assez basique et entendu. Cela se parcourt très bien, mais il en reste bien peu après, notamment à cause d’un Joker qui surprend mais reste assez mièvre, loin du Mal Absolu.

 

Harley/Joker : Criminal Sanity
(image © DC Comics, Urban Comics)

 

Un graphisme troublant pour une mini-série qui ne laisse pas insensible

Joker/Harley : Criminal Sanity bénéficie d’une approche graphique particulièrement spéciale. Le récit propose un dessin en noir et blanc au présent, avec des planches colorisées et photo-réalistes pour les flashbacks. Le récit contemporain est dessiné par Mico Suayan, avec un aspect très réaliste, mais une veine artistique agréable ; dommage que la prestation s’affaiblisse au fil des 8 épisodes principaux, pourtant étalés sur 18 mois. Les extraits du passé sont eux initialement réalisés par un Mike Mayhew au style très figé, qui ne laisse pas indifférent ; on aime ou on déteste. Il est cependant très vite remplacé par Jason Badower, dans une approche similaire mais moins réussie. Autant le dire clairement, cela alterne entre le passable et le raté, pour un ensemble graphique hétérogène, qui interroge sur l’intérêt de diverger autant. David Mack et Cat Staggs participent au 9e épisode spécial, un Secret Files sous forme de dossier policier, co-écrit avec le Dr Edward Kurz, spécialiste en psychologie criminelle. Cela confirme la grande implication de la scénariste Kami Garcia pour sa mini-série, extrêmement agréable à découvrir mais finalement décevante sur de nombreux détails, autant dans le fond que la forme. Une frustration, parce qu’il y a tout pour une grande réussite, et donc l’un de ces fameux Top Comics que nous aimons tant mettre en avant ici !

Harley/Joker : Criminal Sanity
(image © DC Comics, Urban Comics)

Joker/Harley : Criminal Sanity est un comics publié en France par Urban Comics.

 

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amours Harley Quinn
(image © DC Comics)




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