Harley Quinn Black White Red : une anthologie loin d’être aussi folle qu’on pouvait l’espérer !

Harley Quinn Black White Red
(image © DC Comics, Urban Comics)

Le temps de comics Harley Quinn Black White Red, DC Comics confie Harley Quinn à une floppée d’équipes créatives le temps de petites histoires. Et là où on pourrait s’attendre à un foisonnement artistique, Harley Quinn Black White Red finit par lasser. La faute à des histoires trop anecdotiques et sans réelles surprises. Un comble pour un perso comme Harley Quinn ! Explications.
■ par Stéphane Le Troëdec

 

Harley Quinn Black White Red
(image © DC Comics, Urban Comics)

 

Le principe du comics Harley Quinn Black White Red est simple : une petite vingtaine d’histoires de 8 pages uniquement en noir, blanc et rouge. Pourquoi ces couleurs ? Parce que ce sont évidemment les couleurs emblématiques des costumes d’Harley Quinn. Et parmi les invités, on retrouve des artistes liés à l’histoire du personnage. À tout seigneur, tout honneur : Paul Dini vient revisiter le personnage qu’il a cocréé (avec Bruce Timm). On retrouve aussi Sean Murphy, qui l’a mis en scène dans White Knight et dans son spinoff, White Knight Harley Quinn. Autre invité : l’incontournable Stjepan Šejić, auréolé du succès d’Harleen. Bref, il y a du beau monde pour revisiter le quotidien d’Harley Quinn !

 

Harley Quinn Black White Red
(image © DC Comics, Urban Comics)

 

Une unité graphique qui finit par lasser

Concrètement, Harley Quinn Black White Red respecte son cahier des charges avec 19 courtes histoires de 8 pages, en continuité ou pas. Chaque artiste respecte le principe de n’utiliser que 3 couleurs : blanc, noir et rouge. Sur le papier, le principe semble sympathique. Dans la pratique, le concept pose problème. En effet, l’enchaînement de pages noires, blanches et rouges de Harley Quinn Black White Red finit par lasser. Car aucun artiste ne semble vraiment vouloir utiliser cette contrainte comme un moteur créatif. Les rouges et les noirs sont généralement utilisés pour les tenues d’Harley Quinn. Sauf que tout le monde ou presque suit ce principe ! Oh, il y a bien quelques artistes de Harley Quinn Black White Red pour utiliser le rouge pour marquer la rousseur de Poison Ivy, sauf que comme ils sont quelques-uns a le faire, l’idée principale de Harley Quinn Black White Red se fane rapidement.

 

Harley Quinn Black White Red
(image © DC Comics, Urban Comics)

 

Des histoires anecdotiques

Côté intrigues, Harley Quinn Black White Red ne convainc pas non plus. Oh, il y a bien quelques intrigues intéressantes, on va y revenir. Mais on referme Harley Quinn Black White Red avec l’impression que tout ceci est quand même bien anecdotique. Pourtant, les artistes utilisent leur carte blanche de différentes manières. Stjepan Šejić ou Sean Murphy en profite pour proposer une extension à leur travail sur, respectivement, Harleen ou White Knight. Mais on comprend bien qu’on est dans des ajouts dispensables. D’autres artistes racontent une tranche de vie, du quotidien. Comme quand Harley va récupérer ses hyènes auprès d’un ex, quand elle imagine une équipe (parodique) de superhéros, quand elle part affronter le Père Noël ou qu’elle se livrer à une compétition vestimentaire avec Catwoman et Poison Ivy.

 

Harley Quinn Black White Red
(image © DC Comics, Urban Comics)

 

Le meilleur d’ Harley Quinn Black White Red

Reste tout de même quelques intrigues qui sortent du lot. Je pense à l’histoire où Harley Quinn raconte comment elle éliminerait les principaux superhéros DC Comics, signée Simon Spurrier. Ou bien à une version pulp de Harley et Poison Ivy en mode Indiana Jones par Joe Quinones. Enfin, Sam Humphries se penche avec délicatesse sur la relation entre ces 2 dernières dans un joli récit. Jordie Bellaire, de son côté, est la seule à évoquer la relation toxique du couple Harley-Joker, avec un très beau récit mettant en scène une Harley Quinn touchante.

 

Harley Quinn Black White Red
(image © DC Comics, Urban Comics)

 

À qui est destiné Harley Quinn Black White Red ?

Reste qu’une fois refermé Harley Quinn Black White Red donne le sentiment d’une compilation cacophonique et grosso modo complétement anecdotique. Ce genre d’exercice devrait donner à lire des histoires totalement folles et foisonnantes d’idées, surtout avec un personnage aussi fou-fou qu’Harley ! Bon point de la part d’Urban Comics cependant : chaque histoire commence par une biographie des auteurs impliqués, ce qui permet de mieux connaître leurs travaux (et éventuellement, prolonger le plaisir avec de nouvelles lectures). Hélas, la plupart des artistes sont ici en mode sage et consensuels, sans prise de risques. Du coup, Harley Quinn Black White Red est à réserver aux fondus d’Harley Quinn. Les autres, vous pouvez passer votre chemin. ■

Harley Quinn Black White Red
(image © DC Comics, Urban Comics)

Harley Quinn Black White Red est un comics publié en France chez Urban Comics. Il contient : Harley Quinn Black + White + Red 1-19.

 

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secrets Harley Quinn
(image © DC Comics)




A propos Stéphane Le Troëdec 628 Articles
Stéphane Le Troëdec est spécialiste des comics, traducteur et conférencier. En 2015, il s'occupe de la rubrique BD du Salon Littéraire. Ses autres hobbys sont le cinéma fantastique et les jeux. Enfin, et c'est le plus important : son chiffre porte-bonheur est le cinq, sa couleur préférée le bleu, et il n’aime pas les chats.

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