Injustice : Année un – la surprise du chef à 4,90 euros !

Injustice année un 4,90 euros
(image © DC Comics)
Temps de lecture estimée : 5 min.

Dans l’offre promotionnelle d’Urban Comics où l’éditeur propose des comics de 400 pages à un prix de 4,90 euros, on trouve Injustice : Année un. Vraiment pas intéressé par l’histoire et le contexte de ce comics, le prix attractif m’a toutefois donné envie d’y jeter un coup d’œil. Et c’est une sacrée bonne surprise !
■ par Doop

 

injustice année 1
(image : © DC Comics)

 

Un comics avant tout

Traitez-moi de snob, d’intégriste des comics, mais sincèrement, je ne voyais absolument pas l’intérêt de lire Injustice,un comics inspiré d’un jeu vidéo. Tout d’abord parce que je n’aime pas les jeux vidéo et que réaliser une bande dessinée qui s’inspire d’un truc que je ne connais pas, ça sentait trop le truc commercial pour que je m’y penche. Je me disais que cela allait être sans intérêt car je n’allais pas avoir les clins d’œil relatifs au support d’origine. De plus l’équipe affectée sur le titre ne m’enthousiasmait pas beaucoup. Il a donc fallu une offre promotionnelle de 10 comics à 4,99 € à pour que je me risque à m’y intéresser. Car depuis la parution originelle de cette série, le scénariste Tom Taylor a réalisé quelques belles réussites, comme DCeased, son Tony Stark ou encore X-23. Et en me lançant dans la lecture, j’y ai trouvé un véritable comics ainsi qu’une histoire pensée et construite, bien loin des préjugés que j’avais pu y adjoindre. Au fil des pages,  Injustice : Année un développe une réelle tension dramatique et un plan sur le long terme. C’est en tout cas ce qui m’a le plus surpris. Le base de l’histoire est simple : après avoir perdu Loïs et Metropolis lors d’un combat contre le Joker, Superman est devenu fou et développe des prétentions dictatoriales. Il est suivi par de nombreux justiciers. Mais une résistance, menée par Batman et Green Arrow, se développe. Injustice : Année un nous raconte donc les tragiques évènements de départ ainsi que les conditions qui vont permettre à Superman de devenir un tyran planétaire.

 

injustice année 1
(image : © DC Comics)

 

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Le « What if ? » ultime

Ce qui m’a scotché, c’est vraiment la tension dramatique qui évolue au fil des pages. Si l’on excepte le début, où le Joker tue Lois et qui est un peu convenu, le reste est d’une très bonne facture. Plutôt que de livrer un récit bourrin, truffé uniquement de batailles et de combats pour les fans, Tom Taylor distille une intrigue au long cours et pas du tout bas de plafond. Il utilise le caractère réel des personnages et les exagère à peine, ce qui fait que c’est très cohérent avec ce que l’on pourrait attendre des réactions des personnages. Ce qui m’impressionne, surtout dans ce 1er volume, c’est que Tom Taylor arrive toujours à faire que son intrigue avance. Cela ne tourne pas en rond et c’est un réel plaisir de voir ce qui pourrait réellement se passer si Superman devenait fou. Alors que je m’attendais à un comics qui tâche, j’ai droit non seulement à une histoire respectueuse des personnages, plutôt bien troussée et où l’on ne s’ennuie pas une seule seconde. Cela se lit vite et il m’a été difficile de lâcher le livre, tellement j’avais envie de savoir ce qui allait arriver. Une petite réflexion sur le pouvoir et les responsabilités bienvenue en plus. De fait, Injustice : Année un se lit comme une sorte de « what if ? »ultime de l’univers DC. Les antagonismes entre l’équipe de Superman, composée de dieux surpuissants comme Wonder Woman, Green Lantern ou Shazam et celle de Batman, constituée d’humains font sens et sont particulièrement bien définis. Il y a une intrigue, un développement des relations entre les héros, et un sous-contexte finement amené. Que demander de plus ? Peut être des dessins un peu plus consistants.

injustice année 1
(image : © DC Comics)

 

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Injustice vs les maitres de l'univers
(image © DC Comics)

 

L’auberge espagnole des dessins

Les dessins sont peut-être le point le plus faible d’Injustice : Année un. Je sais qu’au départ, c’était un comics numérique, constitué uniquement de demi-pages et recollées ici. L’aspect positif c’est que cela ne se voit pas du tout ! L’agrégation des 2 demi-pages en une seule fonctionne parfaitement. Après, il y a beaucoup de dessinateurs qui œuvrent sur Injustice : Année un et souvent ils ont des styles différents. Cela peut gêner un peu à la lecture. Une grande partie du volume est réalisée par 4 dessinateurs. Le 1er est Jheremy Raapack, dont le trait n’est pas très lisse et les silhouettes assez confuses. Nous avons ensuite droit à du Mike S. Miller, classique mais un peu décevant par rapport à ce que j’avais pu lire de lui dans les années 2000 sur Superman et du Tom Derenick, qui est toujours une valeur sûre. Le dernier dessinateur s’appelle Bruno Redondo et c’est à mon sens celui qui livre les meilleures planches de l’histoire. Son trait est fin et convient parfaitement à tous les personnages. Après, dans la mesure où ce sont avant tout des dessins pensés pour le numérique, il ne faut pas vraiment chercher d’originalité dans les compositions. De fait, Injustice : Année un nous propose des dessins moyens, réalisés par des dessinateurs chevronnés mais avec des styles assez différents. Cela aurait mérité peut-être un peu plus de consistance. En attendant, Injustice : Année un est une excellente surprise, surtout vu le prix ! Pour tout vous avouer, j’ai déjà commandé l’année 2 ! ■

Injustice année un 4,90 euros
(image © DC Comics, Urban comics)

Injustice année un est un recueil publié par Urban comics en juin 2020 au prix de 4,90 €.

 

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(image © DC Comics)




A propos Doop 374 Articles
Doop lit des comics depuis une quarantaine d'années. Modérateur sur Buzzcomics depuis plus de 15 ans, il a écrit pour ce forum (avec la participation de Poulet, sa minette tigrée et capricieuse) un bon millier de critiques et une centaine d'articles très très longs qui peuvent aller de « Promethea » à « Heroes Reborn ». Il a développé une affection particulière pour les auteurs Vertigo des années 90, notamment Peter Milligan et Neil Gaiman.