Immortal Hulk, tome 2 : un ton horrifique nouveau et enfin original [avis]

(image © Marvel Comics)

Après un 1er opus très réussi, Al Ewing et Joe Bennett continuent d’explorer de nouvelles facettes du Géant de jade. Le traitement infligé à ce nouveau Immortal Hulk semble définitivement tourné vers l’horreur, ce qui n’avait été, à ma connaissance, que très peu abordé sur ce genre de série. Un 2ème tome encore une fois de haute volée !
■ par Doop

 

(image © Marvel Comics)

 

Du jamais vu

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Ce qui surprend à la lecture de ce Immortal Hulk, tome 2, c’est le genre de l’histoire. Alors que l’on semblait s’orienter vers le run de Bruce Jones sur les 1er épisodes (un monstre solitaire), cette fois-ci on passe carrément dans le camp de l’horreur. Démons, scènes impressionnantes, on se croirait plus dans du Swamp Thing que dans un comics estampillé Marvel. C’est plutôt réjouissant et cela permet enfin de faire quelque chose avec ce héros, qui a été un peu trop baladé de droite à gauche depuis le départ de Peter David. Cet Immortal Hulk répond complètement aux critères des comics d’horreur psychologique. Il y a des scènes qui font mouche, comme ce qui arrive au héros après son combat contre les Avengers ou encore cette impression d’apocalypse lors des dernières pages du volume. Al Ewing n’oublie pas non plus ce qui a été accompli les années passées et fait constamment référence au passé de Bruce Banner et à ses relations tumultueuses avec son père. Tout n’est pas toujours non plus original, comme la force spéciale gouvernementale qui veut attraper le monstre pour l’utiliser mais le traitement est en revanche beaucoup moins superficiel que dans certains autres comics. On ne sait vraiment pas quelle direction va prendre le héros, qui se démarque finalement de plus en plus du Hulk classique et bourrin. Si vous avez adoré le personnage dans les films, vous risquez d’être réellement surpris à la lecture de cet Immortal Hulk, très différent de l’idée que l’on se fait du personnage. Al Ewing nous relate avant tout les aventures d’un concept, celui d’un monstre gamma omnipotent et intelligent, immortel et sans pitié. On ne peut pas être plus éloigné du « Hulk Smash » que dans cette version. Ce qui n’empêche pas de nombreuses scènes de bagarre.

 

(image © Marvel Comics)

 

Hulk Smash Puny Avengers

Car Al Ewing inscrit Immortal Hulk dans une véritable continuité Marvel, avec la présence d’Alpha Flight, de Captain Marvel mais aussi des Avengers qui se voient obligés d’intervenir lorsque Hulk dérape. Nous assistons à une grosse scène de combat entre le Géant de jade et sa toute 1re équipe, qui ne va pas immédiatement tourner à l’avantage du groupe qui se prend une dérouillée totale. Cette bataille, dantesque, permet d’ailleurs d’asseoir le propos de l’auteur, à savoir que ce Hulk est totalement différent des autres. Cette version lamine d’ailleurs en une seule case Thor, qui comprend qu’il a affaire à beaucoup plus fort, beaucoup plus méchant et beaucoup plus vicieux que précédemment. Il va donc falloir toute la puissance de feu de l’équipe pour pouvoir maîtriser le colosse.

 

(image © Marvel Comics)

 

Joe Bennett au top et plutôt bien épaulé.

Il faut dire que sur cette grande scène de bataille, Joe Bennett s’en donne à cœur joie ! J’ai toujours trouvé ce dessinateur très doué, il a réussi à franchir un cap depuis plusieurs années mais je pense qu’il livre ici sa meilleure prestation graphique. On le sent véritablement en phase avec le scénario et le ton de l’histoire, ce qui n’est pourtant pas à priori un choix évident. Pour une histoire d’horreur de ce type, on aurait pu penser à du Kelley Jones, du Kyle Hotz ou encore du Yannick Paquette. Mais Joe Bennett donne le change sans aucun problème, passant d’un style intimiste à des grandes planches de combats ou encore à des scènes d’horreur pure. Il est de plus parfaitement secondé par Lee Garbett, à mon sens le dessinateur le plus sous-côté de l’industrie des comics et qui livre des planches tout à fait remarquables. Il faudrait vraiment l’accoler à un grand auteur pour faire décoller sa carrière à des niveaux stratosphériques. Donc au niveau graphique, c’est du tout bon. Mais il y a quand-même quelques petites choses à améliorer.

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(image © Marvel Comics)

 

Quelques points faibles toutefois

Si Immortal Hulk est une série qui mérite de figurer tout en haut des publications Marvel actuelles et si Al Ewing réussit de nombreuses choses, il y a quelques idées qui restent inexploitées. C’est un récit entièrement centré sur le monstre. Donc on ne voit quasiment jamais Bruce Banner. Je comprends bien que c’est le but de l’intrigue, mais à mon sens l’absence de l’alter ego enlève quelque chose à l’histoire. De même, je trouve la caractérisation de certains personnages secondaires un petit peu faible sur ce volume, notamment Jackie McGee, qui ne sert pas à grand-chose dans l’espace avec Alpha Flight. Les membres de la cellule gouvernementale sont eux aussi un peu trop génériques. Crusher Creel, alias l’Homme Absorbant, ne réussit pas non plus à avoir un traitement qui sort du lot, beaucoup moins que dans Flèche Noire par exemple. Ce qui lui arrive est en revanche assez… surprenant. Mais il ne faut pas s’y tromper : Immortal Hulk est une série qui mérite largement son succès critique. De par son originalité et sa volonté de bousculer les codes préexistants, Immortal Hulk peut devenir rapidement un incontournable. ■

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(image © Marvel Comics, Panini Comics)

Immortal Hulk, tome 2 est un comics publié en France chez Panini Comics.




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Doop lit des comics depuis une quarantaine d'années. Modérateur sur Buzzcomics depuis plus de 15 ans, il a écrit pour ce forum (avec la participation de Poulet, sa minette tigrée et capricieuse) un bon millier de critiques et une centaine d'articles très très longs qui peuvent aller de « Promethea » à « Heroes Reborn ». Il a développé une affection particulière pour les auteurs Vertigo des années 90, notamment Peter Milligan et Neil Gaiman.