D’abord incroyable, puis indestructible, le voici immortel ! El Ewing et Joe Bennett ressuscitent Hulk dans une version très classique qui rappelle beaucoup la série tv. Cela faisait bien longtemps qu’on n’avait pas lu un Hulk aussi intense. Un premier numéro prometteur.
■ par Stéphane Le Troëdec
Un braquage dans une station essence tourne mal. L’agresseur tue une enfant et un inconnu. Seulement voilà : l’inconnu s’appelle Bruce Banner ! Et le monstre qui l’habite étant devenu immortel, il ne tarde pas à se remettre sur pied très rapidement. Avec un seul objectif en tête : faire payer le coupable !
« Is he a man or monster or… is he both ? »
Lisait-on déjà en 1962 sur la couverture de Incredible Hulk n°1. Pour Immortal Hulk n°1, Al Ewing opère comme un retour aux sources. Le monstre est plus fort que jamais, puisque devenu récemment devenu immortel. Ce qui finalement ne pourrait être qu’un simple tour de passe-passe pour faire revenir le Titan de Jade devient ici l’origine de l’horreur. Hulk ne peut plus mourir. Banner n’a donc plus d’espoir de le faire disparaître : il doit le contenir. Il faut dire qu’ici Hulk revient d’entre les morts (la couverture est explicite) plus cruel que jamais, intelligent et cynique. Il faut voir ce qu’il advient du braqueur… Avec Immortal Hulk n°1, Al Ewing parvient à réinstaurer une réelle gravité, une schizophrénie inquiétante. Là encore, dès 1962, il y avait déjà cette ambiance quand Banner s’inquiétait du retour de la créature. Et Al Ewing réactive tout cela de fort belle façon.
« Vous regretteriez de me voir en colère ! »
L’autre aspect évident de ce Immortal Hulk n°1, c’est de réactiver David Banner, c’est-à-dire un concept de la série TV avec Bill Bixby. Le principe est simple : Hulk est supposé mort, et Bruce Banner ère sur les routes. Un concept déjà récupéré par Bruce Jones et qui avait fait mouche. D’ailleurs, toute l’introduction (le braquage) fait écho à une scène similaire développée par Jones. L’histoire de ce numéro d’ Immortal Hulk a beau former un court récit complet, on assiste à la mise en place d’un personnage secondaire qui va probablement vouloir débusquer Hulk.
Un Hulk puissant, mais imparfait
Côté dessins, dans Immortal Hulk n°1, Joe Bennett livre une prestation intéressante mais pas totalement aboutie. D’un côté, il y a son Hulk, qu’on devine qu’il a particulièrement travaillé. Bennett lui donne des expressions très marquées, au point qu’il peut passer du Hulk un peu bête à la brutasse cynique en 2 cases. D’un autre côté, il y a une espèce de surlignage permanent des contours des personnages un peu curieux. Ce n’est pas particulièrement désagréable, mais on ne parvient pas vraiment à comprendre ce qu’il veut en faire. Quoiqu’il en soit, voilà un bon démarrage, puissant et intriguant. ■
À LIRE AUSSI : les critiques VO de la semaine du 6 au 13 juin 2018