L’immortalité : quand la vie humaine devient un détail sans importance

L’immortalité, c’est le rêve ultime. Enfin… jusqu’à ce qu’il devienne cauchemar. Parce qu’à force de vivre, tu regardes tous ceux que t’aimes mourir un par un. Encore. Et encore. Et encore. Et puis un jour, tu ne ressens plus rien. T’es juste là, spectateur d’une humanité qui passe, qui trébuche, qui répète les mêmes conneries. Vandal Savage, chez DC, ça fait 50 000 ans qu’il observe. Autant dire qu’il ne fait plus beaucoup de câlins. Et petit à petit, les gens deviennent des pions. De la chair jetable. Des erreurs à corriger ou des outils à exploiter.
Certains immortels essaient de s’accrocher à leur humanité, de donner un sens à l’éternité. Mais beaucoup, franchement, finissent par s’en foutre. Et pire : par en vouloir à l’humanité d’être aussi… passagère. Leur douleur devient colère, leur lassitude devient mépris. Et quand ce mépris s’accompagne de ressources illimitées, d’une mémoire parfaite et de plusieurs siècles de stratégie politique dans la poche… t’as un cocktail explosif. Un mec immortel qui décide que « sauver le monde » est une erreur, et que le remodeler à son image est bien plus rationnel.
Manipuler la réalité : le pouvoir de trop, même pour un héros

S’il y a un superpouvoir qui dépasse tout le reste en termes de dangerosité, c’est bien celui-là : manipuler la réalité. La Sorcière Rouge en est l’exemple ultime. Avec sa Magie du chaos, elle peut remodeler l’univers sur un simple caprice. Et elle l’a fait. Plusieurs fois. « Plus de mutants », House of M, réalités alternatives entières… c’est pas juste changer les règles du jeu, c’est réécrire le jeu en cours de partie. À ce niveau, ce n’est plus un pouvoir, c’est une divinité sans garde-fou.
Le pire, c’est que c’est insidieux. Parce que quand tu peux tout effacer d’un claquement de doigts, tes erreurs n’ont plus de conséquences. Tu peux offrir à chacun ses rêves les plus fous — et quand ça tourne mal, hop, reset. On recommence. C’est ce qu’a fait Wanda. Elle s’est crue généreuse, incomprise… puis elle a disparu en laissant derrière elle un monde en ruines. Ce genre de pouvoir te fait croire que tu as toujours raison, que tu peux tout réparer. Mais personne n’est infaillible. Et ce mensonge-là, celui du contrôle absolu, c’est le plus grand des pièges. Celui qui corrompt même les âmes les plus pures.
Au final, on rêve tous un jour d’avoir un superpouvoir. Voler, guérir, devenir invisible, manier la magie, manipuler le temps… Sur le papier, c’est la promesse d’une vie meilleure. Mais ce qu’on oublie souvent, c’est que le pouvoir ne révèle pas seulement ce qu’on est — il révèle aussi ce qu’on cache. Nos frustrations, nos colères, nos failles. Et il les amplifie.
Parce qu’avoir un superpouvoir, ce n’est pas devenir un héros. C’est surtout devenir une bombe à retardement avec un très mauvais service après-vente moral. La vraie force, c’est peut-être pas de soulever une voiture à mains nues. C’est de rester humain quand plus rien ne t’y oblige. Et ça, même les capes les plus brillantes n’y arrivent pas toujours.