Marvel réactive sa gamme The End, numéros sur la « mort » des personnages populaires. Venom étant devenu un incontournable de l’éditeur, le personnage bénéficie d’une dernière aventure dans un avenir cosmique surprenant. Attention spoilers.
■ par Ben Wawe
Dans un futur lointain, Venom vit pour mener une guerre – la dernière guerre ; la vie biologique contre la vie informatique. En effet Venom : The End est en effet un récit cosmique dans un avenir terrible, 1,8 milliard de milliards d’années dans le futur. Le symbiote Venom vit toujours, et affronte avec son camp la « Team Godminds », des Super Intelligences Artificielles. Venom : The End revient en arrière, pour montrer le moment terrible où Eddie Brock meurt… à plus de 500 ans. Le symbiote a constamment soigné chaque blessure, remplaçant chaque organe affaibli par son propre tissu ; mais l’essence d’Eddie finit par disparaitre. Rongé par la douleur, le symbiote le laisse s’évaporer quand Eddie Brock n’est plus qu’une ombre. Venom prend conscience de ce qui l’entoure, dont l’affrontement total qui s’est enclenché.
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La guerre cosmique
Les Super Intelligences Artificielles s’affrontent dans l’espace, anéantissant peu à peu toute forme de vie biologique. On voit ainsi les Phalanx face à Starkware, une Super Intelligence Artificielle basée sur l’esprit de Tony Stark ; elles finissent par s’unir, pour chercher les réponses aux mystères de l’univers. Venom prend conscience que tout cela va anéantir les formes de vie avec qui il aime tant se lier, et il veut agir. Hélas, les autres symbiotes refusent de s’unir, et Venom en vient à les éradiquer. On apprend qu’il a en mémoire l’ADN, la mémoire et les pouvoirs de ceux avec qui il s’est uni, même temporairement. Le symbiote reprend l’ADN de Jamie Madrox, pour se reproduire. Il réutilise l’ADN du mutant Elixir pour manipuler la biologie, et créer de la diversité dans ces nouvelles générations. Venom se construit des planètes entières pour former sa propre armée, à qui il donne des bouts de symbiote. Un Venomverse encore plus grand, donc.
La fin de Venom
Le symbiote réutilise plusieurs autres ADN dans sa guerre contre les Super Intelligences Artificielles, qui refusent de voir que leurs quêtes tuent la vie biologique. Venom se donne le pouvoir de détruire des planètes, mais ça l’affaiblit. Il utilise l’ADN de Vif-Argent pour penser et agir aussi vite que les ordinateurs, mais cela tue ses hôtes. Venom récupère l’ADN de voyageurs temporels comme Tempus, et file dans le Temps pour obtenir de nouveaux pouvoirs, contenir en lui la trace de toutes les vies biologiques. Mais les Super Intelligences Artificielles ont vaincu et absorbé les Célestes ; la défaite est inévitable. Venom demeure alors la seule forme de vie biologique, et son hôte meurt. Le symbiote comprend qu’il a dans sa mémoire tout l’ADN de toute la Vie elle-même… et il agit, alors. Venom utilise ses pouvoirs pour créer un univers de poche, pour injecter tout l’ADN collecté. Il recréé entièrement la Vie, et meurt avec ce cadeau. Les Super Intelligences Artificielles ne s’en préoccupent pas, toujours concentrées dans leur quête cosmique. Mais elles admettent avoir de l’estime pour un tel acte, une telle réussite pour le symbiote.
Une « fin » surprenante et étrange
Adam Warren est un auteur complet, essentiellement connu pour ses Gen13 et Empowered. Son style est beaucoup sur l’humour et le fun, et il tente d’en injecter beaucoup dans son scénario de Venom : The End. En effet beaucoup d’éléments sont présentés de manière drôle, avec 2nd degré et comique de situation. Mais, si cela fonctionne globalement, il faut avouer que ça surprend dans un récit sur Venom. Le personnage n’est pas vraiment connu pour son versant humoristique, même s’il a plusieurs moments drôles. Cela parait presque un peu hors-de-propos pour la « fin » de Venom… tout comme, un peu, le cœur du récit. Le symbiote a une actualité cosmique depuis quelques années, notamment dans la série de Donny Cates. Mais une « fin » sans Spider-Man, et si loin de la Terre, ça surprend. Notamment dans une guerre contre des Super Intelligences Artificielles, elles aussi loin du Venom habituel.
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Un numéro déroutant mais fluide
Venom : The End est bien la dernière aventure de Venom, mais le fond et la forme peuvent troubler les lecteurs. Les thèmes évoqués ne sont pas ceux qu’on attend, et il faut avouer que le traitement de Venom interroge. On sait que le symbiote absorbe les capacités de ses hôtes, d’où le transfert des capacités de Spider-Man à Eddie Brock. Mais l’utilisation de tous les hôtes rend Venom surpuissant, et finalement déconnecté de toute réalité. Adam Warren écrit une grosse histoire cosmique, où Venom est finalement plus un moyen qu’une fin en soi. L’absence de dialogue et une narration uniquement en voix-off confirment une approche déroutante, même si la lecture est dynamique. Jeffrey « Chambra » Cruz offre des planches correctes, avec un symbiote bien croqué mais des humains assez simples. Un ensemble cohérent, efficace, mais sans grande folie. Venom : The End apparait en conclusion comme une véritable fin du personnage ; pas celle qu’on attendait, mais, celle qui surprend et interroge. Ce qui, en soi, reste une réussite pour cette collection The End, aux numéros trop souvent prévisibles ! ■
Venom The End n°1 est un comics publié aux USA par Marvel Comics.
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