Des dieux extraterrestres menacent d’envahir la planète. C’est une Ligue de Justice affaiblie et divisée qui leur fait face. A quel prix nos héros pourront-ils les empêcher de dévaster la Terre ? Un indispensable pour les lecteurs de l’Aquaman de Dan Abnett. En revanche, les amateurs de la Ligue de Justice auront peu à se mettre sous la dent.
■ par JB
New Justice tome 2 : Terre noyée propose le crossover Drowned Earth qui réunit la Ligue de Justice, Aquaman ainsi que les Titans pour un tie-in. Dans le précédent volume de New Justice, la Légion Fatale a assassiné Poséidon. Dans ces derniers instants, il a chargé Aquaman de retrouver un navire légendaire, celui d’Arion. Alors qu’Arthur Curry s’y rend avec Firestorm et Wonder Woman, l’équipe découvre une créature aquatique monstrueuse. Celle-ci parvient à transformer Firestorm en monstre marin. 3 entités divines, emprisonnées par Arion et Poséidon dans un lointain passé, reviennent se venger. Ils contaminent les océans, qui changent les humains en créatures à leurs ordres. Une armada de vaisseaux empêche toute aide extérieur. Aquaman est capturé, la Ligue affaiblie et le monde submergé. Et ce n’est que le début !
A la croisée des chemins
Ce volume peut être lu en tant que tel mais est très ancré dans l’actualité des séries DC. Dans le précédent volume de New Justice, la Ligue de Justice a subi l’attaque de la Légion Fatale. Les héros ont réussi à préserver la Totalité, un morceau du Mur Source, mais Batman est immobilisé par ses blessures. De son côté, Aquaman a abdiqué le trône de l’Atlantide en faveur de Méra. C’est également une fin de règne pour l’auteur de la série Aquaman. Dan Abnett signe le dernier chapitre de son run avant sa reprise par Kelly Sue DeConnick. Aquaman 42 lui permet de faire ses adieux avec Arthur. Ce numéro voit le héros faire la paix avec son passé et le souvenir de son père dans ce que je pense être la meilleure partie de ce crossover. Aquaman y effectue un voyage intérieur durant lequel il croise amis, amour et ennemis. De son côté, Mera est confronté à la chute de son royaume et à la perte de ses sujets. Prise entre sa loyauté à son peuple et son engagement dans la Ligue, elle doit faire appel à un vieil ennemi pour sauver les siens.
Un crossover prétexte
Si Aquaman et Mera s’offrent la part du lion dans ce crossover, la Ligue de Justice en fait les frais. Martian Manhunter, Hawkgirl et Green Lantern apparaissent le temps d’une page qui justifie leur absence. Batman, sans l’usage de ses membres, reste au QG de la Ligue. Adam Strange et Firestorm sont immédiatement mis de côté. Hors Mera et Aquaman, il ne reste que Superman, Wonder Woman et Flash. La Légion Fatale elle-même est peu présente. Elle apparaît surtout lors d’un assaut contre le quartier général des héros pour reprendre la Totalité. Comme pour les héros, c’est ici Black Manta qui profite à plein de l’histoire. Les Titans s’avèrent très dispensables à l’intrigue. Tempest mène une attaque contre les envahisseurs sans connaître les enjeux. Les jeunes héros doivent fuir en urgence dès qu’ils croisent l’un des Dieux responsables de la catastrophe.
Une qualité inégale
En refermant l’album, j’ai eu l’impression d’une histoire schizophrène. Dan Abnett rend intéressante la quête tant physique que spirituelle d’Aquaman et la pression que subit Mera. James Tynion IV, habitué aux récits apocalyptiques avec Memetic, Cognetic et Eugenic, parvient parfois à retranscrire un désastre biblique. C’est peut-être Snyder qui déséquilibre l’histoire. On retrouve en effet dans New Justice: Terre Noyée les mêmes défauts que dans Batman: Metal, c’est-à-dire une histoire épique mais confuse. Le problème majeur est l’absence de tension, paradoxale dans une histoire de fin du monde. Flash est contaminé, l’Atlantide tombe, Batman est seul et brisé face à la Légion Fatale, le monde entier est sous l’eau. Cependant, à aucun moment je n’ai cru à des répercussions permanentes. L’avis sur le précédent volume de New Justice s’ouvrait sur cette question : Scott Snyder écrirait-il mieux seul qu’à plusieurs ? Ce crossover confirme qu’il est meilleur seul.
Des fulgurances graphiques trop rares
Au niveau graphique, on retrouve cette même disparité. Dans les quelques scènes qu’il illustre, Frazer Irving parvient à évoquer le côté infernal du Cimetière des Dieux ou à donner à une créature une dimension lovecraftienne. Ces scènes sont cependant trop rares. Un exemple de cette timidité graphique : les dieux galactiques sont très humanoïdes. Un comble quand on voit que l’un des peuples adorant ces Dieux est celui de Tellus, membre de la Légion des Superhéros au design original. L’histoire est surtout prétexte à filer des tatouages fluos à Aquaman et un bandeau pirate à Superman.
New Justice, tome 2 est un comics publié en France chez Urban Comics.