Cinquième et dernier tome pour Aquaman Rebirth, ultime segment de la terrible révolution atlante après la chute du roi. De la fureur ! Des ennemis abominables ! Des trahisons ! De l’amour ! Un démon ancestral ! Et même le Suicide Squad ! Tous les bons ingrédients pour la fin d’une ère et le départ du scénariste Dan Abnett.
■ par Ben Wawe
La série Aquaman Rebirth s’achève par ce 5e tome. Kelly Sue DeConnick (Captain Marvel) et Robson Rocha arrivent, et Dan Abnett doit ranger les jouets pour laisser la franchise « propre ». Alors que DC Comics lui a déjà demandé au préalable de changer d’orientation. Aquaman Rebirth est une série orientée géopolitique et superhéros pour les tomes 1 et 2, puis qui par la suite se concentre sur l’Atlantide. Avec son héros déchu, ses mystères et le règne d’un roi fou. Corum Rath a en effet remplacé Arthur Curry, qui n’est qu’un fantôme blessé et esseulé. Les tomes 3 et 4 montrent son retour héroïque et la révolte contre Corum, alors que Mera tente de rejoindre une Atlantide scellée magiquement. Il est temps d’en finir dans ce dernier tome, et Dan Abnett s’attèle à cette conclusion avec sérieux.
Régicide
L’intrigue « Régicide » de ce 5e tome d’Aquaman Rebirth voit Dan Abnett régler la situation abominable de l’Atlantide. Un 1er épisode illustré par Kelley Jones livre l’origine de Corum Rath, nationaliste extrême et nouveau roi. Même si les éléments sont classiques, la présentation est très correcte, humanise légèrement le personnage. Un bon travail de contextualisation, avec toujours le souci de creuser les caractéristiques atlantes. La suite est prévisible, via les rebondissements attendus d’une révolte. Solitude du héros, Mera en danger mortel, roi acculé qui commet le pire pour se défendre… Dan Abnett suit un chemin connu, mais le fait bien. On découvre le Noir Abyssal, démon enfermé jadis par l’Atlantide, et sa libération par Corum nourrit le sentiment épique du récit. Aquaman est héroïque, mais pas sans reproches, et subit bien des épreuves. Dan Abnett creuse bien ses personnages secondaires, pour écrire un portrait solide de l’Atlantide.
Coulons l’Atlantide !
Rob Williams et sa série Suicide Squad participent aux 4 derniers numéros de ce tome, pour la saga « Coulons l’Atlantide ! ». Sans trop spoiler, « Régicide » amène l’Atlantide aux portes des USA. Ce qui crispe les généraux déjà responsables d’attaques secrètes dans les tomes précédents. Et ce qui les amène à faire chanter Amanda Waller, pour qu’elle envoie la Suicide Squad anéantir l’Atlantide. Mais ce n’est jamais une bonne idée de forcer la main d’Amanda… Dan Abnett et Rob Williams gèrent bien leurs personnages, avec même une « Suicide Squad atlante » bien choisie. Le tout est dynamique et agréable, et approfondit encore les caractères atlantes. Mera devient une reine plus efficace qu’Arthur, et le statut d’Aquaman change. Une belle proposition, nouvelle et surprenante.
Une conclusion rapide mais maitrisée
Dan Abnett a lancé un contexte passionnant dans le tome 3 d’Aquaman Rebirth. En se recentrant sur l’Atlantide, il a apporté des éléments surprenants à la cité et à sa mythologie. Si les dessins de Stjepan Seijic puis de Riccardo Federici ont été le 1er principal intérêt de cette orientation, le scénario a surpris et plu. Dan Abnett est très bon pour créer une ambiance, une atmosphère spécifique, en sublimant l’environnement atlante. Corum Rath est une menace classique, mais permet une orientation à part, efficace dans ce fantastique milieu sous-marin. Si Dan Abnett utilise le Noir Abyssal comme « règlement rapide » des obstacles de sa saga, il le fait avec professionnalisme et talent. On aurait bien repris plus de cet Aquaman Rebirth, mais ce 5e et dernier tome offre une conclusion cohérente, solide, avec des moments épiques. L’ultime combat de Mera et Aquaman contre Corum est court mais jubilatoire, et l’implication du Suicide Squad règle les intrigues secondaires.
Des graphismes adaptés
Avec ce tome 5 d’Aquaman Rebirth, Dan Abnett est soutenu dans sa tâche par des artistes de talent. Kelley Jones est loin de Batman Vampire, mais l’atmosphère sombre et étrange de ses planches s’adapte parfaitement aux origines de Corum. Robson Rocha dessine 1 épisode avec sérieux, sans forcer. Riccardo Federici finalise « Régicide », avec une ambiance parfaite pour cette fin de règne glauque et intense. José Luis et Joe Bennett, ce dernier sur tous les fronts en parallèle de la série Immortal Hulk, illustrent « Coulons l’Atlantide ! » dans des styles clairs et précis. De jolies planches, avec moins de personnalité mais adaptées à une saga plus généraliste. Clap de fin pour Aquaman Rebirth, qui n’a cessé de fournir des épisodes dynamiques et riches. Dan Abnett ne coule pas sa conclusion, qui surfe sur les très bons apports de l’auteur sur Aquaman et son univers. Les successeurs ont la lourde charge de suivre une période aussi intense et efficace. Bon courage à Kelly Sue DeConnick et Robson Rocha, et bon vent à Aquaman pour ses prochaines aventures ! ■
Aquaman Rebirth tome 5 est un comics publié en France chez Urban Comics.
