Avec Cognetic, ça fait la 2e fois que James Tynion IV et Eryk Donovan décrivent la fin du monde. La 1re, c’était dans Memetic et on aurait pu penser que ça leur aurait suffi. Et pourtant, voilà qu’ils remettent le couvert. Même thème, mêmes enjeux. Aura-t-on droit à un récit aussi original que Memetic ? La réponse est… plutôt oui.
■ par Doop
Une simple redite de Memetic ?
Il faut vous avouer que j’ai eu assez peur en entamant la lecture du 1er épisode de Cognetic, qui ressemble en tout point à Memetic. Nous avons une menace d’envergure qui se propage comme un virus, une utilisation des réseaux sociaux en toile de fond, des personnages isolés et sans rapport direct avec le problème. Comble du comble, l’héroïne principale, Annie, forme un couple lesbien avec Mel. On pouvait donc légitimement penser que l’on allait assister à une redite du précédent volume. Et pourtant, dès la dernière page du 1re épisode, James Tynion IV nous surprend avec une simple phrase (« Hello Brother »). Cela suffit largement à relancer le récit dans une toute nouvelle direction.
Du suicide de masse
Annie est l’assistante du directeur du FBI. Alors que ce dernier entame toute une suite de réunions plus ou moins importantes, un événement d’ampleur apparaît sur les écrans du monde entier : une foule nombreuse commence à se jeter du toit de l’Empire State Building ! À raison de 10 sauteurs par minute, les autorités comprennent bien que ce n’est ni du hasard, ni le fait d’une secte aux penchants suicidaires. On pense immédiatement au terrorisme. Sauf qu’Annie sait exactement de quoi il s’agit. Elle demande à Mel de quitter immédiatement la ville et se dirige sans hésiter dans le bâtiment. Pourquoi ? Quel est le lien avec des hommes des cavernes ayant découvert un cerveau extraterrestre 10 000 ans plus tôt ? Vous le saurez en lisant Cognetic !
Un mélange entre l’Échiquier du mal et Akira
Dans Cognetic, les auteurs envisagent encore une fois une menace planétaire qui va s’attaquer à la conscience des habitants de la terre, cette dernière devient collective dans tout le récit. Nous ne sommes plus dans de l’individualité mais dans une sorte de méta-concience, celle qui d’après les auteurs résonne au plus profond de chaque être humain. Tynion IV et Donovan s’attaquent cette fois-ci au fait que tous les êtres (humains ou non) sont liés par une sorte de télépathie et que toutes les formes de vie de l’univers n’attendent qu’une seule chose : vivre collectivement et à l’unisson, en totale harmonie. Le contrôle collectif fait bien évidemment penser à ce que l’on a pu lire dans l’Echiquier du mal de Dan Simmons, mais la dernière partie du récit nous offre toutefois une vision plus organique de la chose, une manifestation physique de cette emprise qui emprunte parfois à Akira. D’ailleurs, la fusion des corps était déjà quelque chose de présent dans Memetic. Il faut croire que le dessinateur Eryk Donovan aime bien cette idée. Ce dernier nous offre d’ailleurs une très bonne prestation, peut-être un peu plus maîtrisée que celle qu’il nous avait livrée dans Memetic. Après, il reste quand même quelques points à améliorer, notamment en ce qui concerne le mouvement et l’échelle, mais c’est satisfaisant. L’utilisation des couleurs dans les bulles de dialogue afin d’identifier les différents protagonistes de l’histoire fonctionne plutôt bien et permet une lecture fluide et une bonne compréhension de l’intrigue. Le principe de départ de la série est certes un peu moins accrocheur, mais il se passe finalement beaucoup plus de choses que dans leur première bande dessinée. On y trouve plus de rebondissements. Et ce n’’est pas fini ! Les 2 auteurs vont compléter leur trilogie apocalyptique avec Eugenic, qui sera bientôt chroniqué sur Top Comics ! ■
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