En plus d’imaginer des parodies délirantes ET subtiles, Gerry Duggan dévoile aux lectures un souvenir douloureux du Mercenaire Disert. Un album très drôle, bourré de clins d’œil et très important pour la suite des aventures de Deadpool. Probablement un des meilleurs albums du héros.
■ Par Stéphane Le Troëdec
Huit aventures délirantes de Deadpool à travers le temps ! Dans les années 50, Deadpool vole au secours de Nick Fury attaqué par un Adolf Hitler voyageant dans le temps… Fin des années 60, au Wakanda, le Maître de la Terre confie à Deadpool la mission de rassembler les éléments d’un puzzle cosmique… 1977. New York. Deadpool, persuadé qu’il est lui aussi un héros à louer, veut rejoindre à tout prix le duo Power Man et Iron Fist…
Des parodies à travers le temps
Dans ces épisodes flash-back, Gerry Duggan et Brian Poshen s’amusent à pasticher les différentes époques de Marvel. Les scénaristes y déploient un humour absurde et ravageur. Deadpool est un personnage iconique de Marvel relativement « neuf ». Ils peuvent s’amuser à le propulser dans le passé sans craindre les problèmes de continuité. Libérées de toute entrave, les intrigues distillées dans ce Deadpool – Flash-back sont d’un raffinement qu’on attend à priori pas. Gerry Duggan, Brian Poshen et leur complice Scott Koblish se lâchent et parodient ainsi Jack Kirby ou David Michelinie (période Iron Man) ou bien encore les Heroes For Hire. Quant au dernier épisode, « Le Gammaz de schiste », c’est une petite merveille d’humour et de caricature. Gerry Duggan s’y moque ouvertement de la propagande des entreprises énergétiques américaines. Une pépite.
Un dessin qui s’adaptent aux époques
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Si ces pastiches font mouche, c’est aussi parce qu’ils sont appuyés au dessin par un Scott Koblish enthousiaste. L’artiste livre des planches incroyables où il capte les clichés d’une époque pour mieux s’en moquer (et aussi rendre hommage). Jack Kirby, on l’a déjà dit, dans le 2e épisode. D’autres clins d’œil sont moins évidents mais tout aussi savoureux. Comme cet épisode intitulé « Celui qui a une couverture 3D super rare ! » (1) se déroulant au Canada qui s’amuse du style de Tom Morgan, un temps dessinateur d’Alpha Flight. Véritable caméléon graphique, Scott Koblish s’adapte à chaque époque et en retire la quintessence humoristique. N’hésitez pas à prendre le temps de parcourir les arrières plans parfois truffés de références et de gags.
Un drame familial
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Parmi ces épisodes hilarants, il y a un numéro très important pour les lecteurs réguliers de Deadpool. « Celui qui a une couverture 3D super rare ! » livre une information importante sur le sort des parents de Deadpool et l’implication du super-vilain Dents de Sabre. Ce numéro aura des conséquences par la suite, notamment dans l’album All-New Deadpool (Vol. 2) : Deadpool contre Dents de sabre. Cela fait de Deadpool – Flash-back un album qu’il ne faut pas négliger sous prétexte que l’humour y est omniprésent. ■
(1) Vous aviez noté le clin d’œil à Friends ?
Deadpool – Flash-back est un comics de 96 pages écrit par Gerry Duggan et Brian Poshen, et dessiné par Scott Koblish. Cet album est publié en France par Panini Comics au prix de 18,00 €. Les épisodes originaux (Deadpool (2013) #26, 20, 13, 7, 27, 45, 34, 40) sont parus aux USA chez Marvel Comics. La traduction de ces épisodes est signée Jérémy Manesse.