Famille, je vous hais
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La bonne idée développée dans La vie de Captain Marvel consiste à nous raconter la vie de la femme derrière le masque. Et pour cela, quoi de mieux qu’observer une capitaine qui a été de toutes les batailles avec les plus grands héros face à son plus grand défi : sa famille. De retour au bercail Carol va faire face aux affres du passé et du temps présent. La violence ne s’exprime plus dans des êtres fantastiques aux super pouvoirs mais dans la relation avec les hommes que cela soit son père, son frère ou encore l’éternel prétendant. Les femmes endossent la culpabilité telle Carol confrontée à l’accident de son frère ou sa mère devant sa relation avec son mari. Cette approche rend Carol très humaine. En 5 épisodes, Margaret Stohl revient aux origines de Carol Danvers, nous dévoilant la femme extraordinaire qu’elle est. Récit touchant, renvoyant le lecteur à sa propre expérience, La Vie de Captain Marvel n’oublie pas d’accélérer quand s’approche le moment des révélations, du niveau de celles qui chamboulent une vie. Et la menace vient de l’intérieur, de la famille mais une autre cette fois ci, nous rappelant que les liens du sang sont sacrés mais également sanglant.
Des artistes complémentaires
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Dans La Vie de Captain Marvel, la mise en image des déboires familiaux de Carol Danvers est confiée à 3 artistes très complémentaires. Artiste principal Carlos Pacheco (Arrowsmith, Avengers Forever, X-Men) s’occupe de l’ensemble des planches, encré par Rafael Fonteriz pour les scènes se déroulant dans le présent. Marguerite Sauvage dessine les flashbacks, permettant un éclairage différent face aux événements, sur un découpage de Carlos Pacheco donnant du liant à l’intérieur d’une même planche. On passe d’un style à l’autre très facilement. Le trait plus léger associé à des couleurs pastelles de Marguerite Sauvage s’accommode avec la nostalgie du passé. Les planches fouillées de Carlos Pacheco se fondent dans l’ambiance de la campagne américaine. Cela fait longtemps que je n’avais pas vu Carlos Pacheco si inspiré. Son approche graphique sur La Vie de Captain Marvel peut se comparer à celle d’Arrowsmith. D’ailleurs le dessinateur espagnol explique son implication particulière dans ce comics à la fin de l’album.
Une édition soignée de la part de Panini
Publié dans la collection 100%, je tenais à souligner la qualité de l’édition présentée par Panini Comics. Les 5 épisodes sont introduits par un article de 2 pages présentant le personnage dans l’univers Marvel depuis sa création. Et puis, une fois n’est pas coutume, on a le droit à un véritable sommaire avec les crédits de chaque numéro. En guise de dessert, Margaret Stohl y va de son billet pour nous expliquer ce que représente pour elle l’écriture de ce récit. Enfin cerise sur le gâteau, Carlos Pacheco nous convie à une master class sur son travail créatif à travers une dizaine de planche. La traduction est assurée par Jeremy Manesse que l’on ne présente plus, gage de qualité supplémentaire. Les différentes couvertures publiées aux Etats Unis sont présentées à la fin de l’album, prolongeant ainsi le plaisir des yeux. La vie de Captain Marvel n’est pas le récit ultime ni parfait sur Carol Danvers, mais le fait de recentrer son histoire sur les relations familiales en font une lecture originale, introspective et surtout surprenante. En ces temps où les comics ont tendance à empiler les morceaux de bravoure, il serait dommage de passer à côté de La Vie de Captain Marvel, comics dévoilant un véritable focus sur les personnages. ■
La Vie de Captain Marvel est un comics publié en France par Panini Comics.
