Lex Luthor déclare le début de l’Année du crime afin de préparer l’avènement de la Déesse maléfique Perpetua. Que peuvent faire les héros pour lutter contre le chaos ? Justice League : Doom War suit cette lutte cosmique du Bien contre le Mal. Un récit jouissif mais inégal et très demandeur.
■ par JB
Lex Luthor est devenu un croyant. Plus que cela, un véritable prophète annonciateur du retour de Perpetua, malfaisante créatrice de l’univers connu. Depuis que le Mur Source s’est brisé, il a rassemblé la Légion Fatale pour permettre ce nouvel avènement. Il est maintenant l’heure de faire passer un message au monde entier : « Les héros ont échoué à sauver l’univers. Pour survivre, oubliez tout sentiment désuet et embrassez votre véritable nature. C’est le début de l’Année du Crime. » Pour contrer ce message, c’est une lutte aussi physique que philosophique qui s’engage entre la Ligue de Justice et Lex Luthor.
L’apothéose d’une épopée
Doom War est un ouvrage généreux. D’une part par sa taille : 520 pages ! L’ouvrage propose en effet 3 segments. L’histoire « Prédateur Alpha » d’abord, qui suit l’ascension de Lex Luthor. Les tie-ins Year of the Villain ensuite. En effet, Lex Luthor a liquidé sa société et utilise cet argent pour donner un coup de pouce à tous les supervilains. Enfin, la Guerre Fatale, une lutte matérielle et spirituelle entre les héros et Perpetua. Les auteurs Scott Snyder et James Tynion IV augmentent les enjeux au fil du récit. Le maître mot est « Ambition. » Dès le début, Lex Luthor a perverti les esprits de l’humanité et devient pratiquement une légende urbaine. Mais les héros doivent également sauver le passé et l’avenir. Une autre équipe a pour mission de retrouver les enfants de Perpetua : le Monitor et l’Anti-Monitor. Les héros se rassemblent à travers les époques et les réalités pour un ultime affrontement au sommet !
L’ascension de Lex Luthor
En parallèle de cette grande aventure, le lecteur suit donc la quête de Lex Luthor. Dès le premier numéro, Lex Luthor lance une guerre ouverte et embrasse sa vilenie. « Prédateur Alpha » va plus loin : Lex Luthor s’attaque à son passé en la personne du Limier Martien. Il veut que le héros le rejoigne aux côtés de Perpetua. Et tous les moyens sont bons pour s’assurer les pouvoirs de J’onn J’onzz ! Au fur et à mesure de l’histoire, Lex prend une figure mythique. Légende pour le pire de l’humanité, mentor et mécène pour les supervilains, fils de substitution pour la déesse qui a créé l’univers. Luthor devient très littéralement une figure messianique négative. Alors que dans Final Crisis, Darkseid convertissait l’humanité de force, Lex Luthor semble bien sur le point de la convaincre par ses actes et ses paroles. Cependant, a-t-il bien abandonné son individualisme et sa haine de Superman ?
Une récompense pour les fans
Ce récit épique récompense le lecteur fidèle. Il couronne d’une part la série Justice League lancée en 2018 avec New Justice. Cette Guerre Fatale est en effet l’aboutissement des plans de Luthor et voit la juste récompense des membres de la Légion Fatale. Mais elle est également jouissive pour les fans de longue date. Ce récit voit le retour d’équipes perdues de vue depuis Flashpoint et Convergence, mais aussi du concept d’Hypertime, qui permet aux réalités de se croiser. C’est donc un plaisir de voir les retrouvailles entre la Ligue de Justice et des héros passés et à venir, effacés lors des New52. La lecture de Doom War m’a beaucoup rappelé Avengers Forever. Une série pleine d’amour pour cet univers de comics, qui permet également de réparer des erreurs de scénaristes. Pour autant, n’ayez pas peur ! Nous ne sommes pas ici dans du Grant Morrison, et le récit reste lisible quel que soit votre niveau de connaissance de DC Comics : le numéro spécial qui ouvre l’album récapitule les événements qui ont mené jusqu’à cette histoire.
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La suite ? Tout de suite !