Intégrale Spider-Girl (1998-1999) : Et si l’héritière de Spider-Man était encore plus cool que son père ? (critique)

intégrale Spider-Girl 1998-1999
Temps de lecture estimée : 4 min.

Quand Panini Comics publie l’intégrale Spider-Girl (1998-1999), on se demande forcément si ça vaut le coup d’y jeter un œil. Après tout, des dérivés de Spider-Man, on en a vu passer un paquet : des clones à gogo, des alter ego par dizaines, des mondes parallèles en veux-tu en voilà… Ce ne sont pas les Spider-Men qui manquent dans nos librairies, et même les Spider-Women sont déjà légion chez Marvel. Bref, on pouvait légitimement craindre la redite ou pire, l’overdose arachnéenne. Mais soyons francs, May « Mayday » Parker possède clairement un truc en plus : elle est drôle, attachante et surtout, elle ne se contente pas d’être juste « la fille de » !

Spider-Girl ou l’ado qui voulait marcher dans les pas de son père

Tout démarre sur un bon vieux concept « Et si ? » bien connu des fans de comics : et si l’enfant de Peter et Mary Jane Parker avait survécu ? On débarque ainsi dans un futur alternatif, le MC2, particulièrement cool où Peter Parker, après avoir perdu une jambe suite à un combat épique et tragique contre le Bouffon Vert, a définitivement remisé ses collants au placard. Papa Parker passe donc le relais à sa fille, la dynamique May Parker. Au début hésitante, elle finit par marcher dans les pas de son père et décide de poursuivre l’aventure héroïque. Entre responsabilités familiales pesantes, les galères habituelles de la vie lycéenne (bah oui, être ado, c’est pas toujours la joie), et ses nouvelles aventures héroïques, Mayday s’avère vite être un cocktail explosif de fraîcheur et de charme.

Ce qui est vraiment plaisant dans ce concept, c’est qu’on ne tombe pas dans l’écueil classique de la simple imitation. May Parker possède une vraie personnalité et des dilemmes propres à elle. On sent rapidement qu’elle ne se résume pas simplement à son héritage familial. On s’attache très vite à son quotidien mouvementé, ses hésitations et surtout sa détermination à faire honneur à l’héritage paternel tout en vivant sa propre vie. Bref, Mayday Parker est loin d’être une Spider-Girl fade : elle a du caractère, et ça fait clairement du bien.

Ambiance vintage et plaisir immédiat

Ce qui marche vraiment fort avec Spider-Girl, c’est l’ambiance rétro totalement assumée et ultra bien maîtrisée. Les créateurs, Tom DeFalco au scénario et Pat Olliffe aux dessins, savent parfaitement recréer la magie des vieux Amazing Spider-Man de Stan Lee et Steve Ditko. Ça sent bon l’âge d’or, avec ce qu’il faut de nostalgie pour séduire les anciens lecteurs, mais aussi suffisamment de nouveautés pour capter les nouveaux fans. Résultat, ça bouge tout le temps, c’est fun, plein d’action et de petites touches humoristiques franchement réussies.

Les histoires de lycée sont particulièrement efficaces : les amitiés qui se font et se défont, les premiers émois amoureux, les conflits entre camarades… tout ça sonne juste et authentique. Ça rappelle même par moments la qualité des excellents comics modernes d’Archie, et ce n’est franchement pas un petit compliment. Et puis soyons honnêtes, le format intégral, c’est le pied total : plus besoin d’attendre un mois pour connaître la suite, tout s’enchaîne naturellement, et on dévore les pages sans même s’en rendre compte.

Des méchants pas vraiment au niveau

Évidemment, tout n’est pas parfait dans ce Spider-Girl. Le gros défaut, c’est clairement la galerie de vilains proposés ici. Autant être franc : Killer Watt ou les autres adversaires du même acabit ne risquent pas de rentrer dans l’histoire du comics. On est très loin des Electro, Dr Octopus ou autres ennemis iconiques qui faisaient le sel des aventures de papa Parker. C’est d’autant plus dommage que ça retire un peu d’enjeu dramatique aux affrontements et limite parfois l’intensité des histoires.

Autre petite critique, mais franchement anecdotique : certains gags et références très années 90 passent moyennement aujourd’hui. On se demande par exemple pourquoi on continue à faire des blagues sur Bill Clinton dans un univers censé se dérouler plusieurs années après. Mais bon, on pardonne facilement tant le reste du récit reste agréable.

Verdict : Spider-Girl, une intégrale 1998-1999 qui vaut clairement le détour

Alors, faut-il se procurer Spider-Girl (1998-1999) ? La réponse est un grand oui. Malgré ses petits défauts, cette intégrale reste une excellente surprise, bourrée de charme, d’humour et d’action à la pelle. May Parker est une héroïne ultra-attachante, parfaitement à la hauteur du patrimoine familial, et la lecture se révèle être un vrai plaisir coupable qui plus est accessible aux néophytes. Donc foncez sans hésiter, car franchement, vous risquez fort de passer un excellent moment en compagnie de cette ado sympa, drôle et qui, surtout, reprend le flambeau familial avec panache et fraîcheur !

L’intégrale Spider-Girl 1998-1999 est un comics de 320 pages publié en France par Panini Comics. Il contient : Spider-Girl #0 à #12.




A propos Stéphane 734 Articles
Stéphane Le Troëdec est spécialiste des comics, traducteur et conférencier. En 2015, il s'occupe de la rubrique BD du Salon Littéraire. Ses autres hobbys sont le cinéma fantastique et les jeux. Enfin, et c'est le plus important : son chiffre porte-bonheur est le cinq, sa couleur préférée le bleu, et il n’aime pas les chats.