Critiques doopiennes, le marathon comics : Semaine 15

The Resistance

(J.M. Straczynski/Mike Deodato jr)

Critiques Doopiennes
(image : © AWA, J.M. Straczynski, Mike Deodato)

The Resistance : ça raconte quoi ?

Une pandémie mondiale tue environ 300 millions de personnes. Celles qui ont survécu, environ 5% de la population infectée, commence alors à développer des pouvoirs inimaginables. Face à des gouvernements qui essayent à tout prix de contrôler et de capturer ces millions de super-humains, un groupe s’organise : la résistance. Et ils sont très puissants.

Une synthèse de ses travaux précédents

Bien évidemment, lorsqu’on parle d’un évènement qui donne à de nombreux humains des pouvoirs extraordinaires et qu’on y accole le nom de J.M. Straczynski, on pense évidemment à Rising Stars. Et le début est vraiment ressemblant à ce comics. Mais au fil des épisodes, on se sent compte qu’en fait, le scénariste intègre dans The Resistance de nombreux concepts qu’il a déjà traités dans de nombreux autres supports de divertissement. Car en dehors de Rising Stars, on peut retrouver aussi tout un contexte militaire et politique, une volonté des gouvernements de contrôler ces nouveaux surhommes, ce qui peut faire aussi penser à certains aspects de Supreme Power. Et si vous y rajoutez une personne capable de communiquer et de coordonner à distance des êtres qui ne se connaissent pas et qui habitent aux 4 coins du globe, eh bien vous êtes carrément sur les terres de Sense 8, la série que J.M. Straczynski a développé avec les sœurs Wachowski. On le voit bien, le scénariste reste dans ses thèmes favoris, à savoir l’impact du surhomme sur la planète, tout cela dans un cadre qui se veut réaliste. Et comme c’est un très bon écrivain, forcément, c’est très agréable à lire. Même s’il y a quelques problèmes sur la longueur.

Des soucis de rythme ?

Si The Resistance commence particulièrement bien, le fait de vouloir intégrer une intrigue mondiale, avec des millions de personnages pose toutefois quelques soucis lorsqu’on décide de ne proposer que 6 épisodes. En effet, j’ai trouvé que le récit manquait au fil du temps de structure. On ne sait pas trop où l’on va en fait. Est-ce que le récit s’attache à quelques personnages ? À une intrigue mondiale, à de la politique ? Eh bien c’est un peu tout mélangé. Et de fait, les circonvolutions de point de vue peuvent être fatigantes pour le lecteur, qui finira peut-être par trouver le manque de direction ennuyeux. Et pourtant c’est loin d’être mauvais. C’est parfois un peu trop rapide et même si le scénariste fait quand-même l’effort de s’intéresser à quelques personnages particuliers, je trouve qu’il n’a pas réussi à les développer pleinement. Mais il y a des passages assez intéressants, comme la « fabrique » de héros ou encore la fin, avec l’intrusion de la Resistance dans les affaires mondiales.

Deodato correct sans plus

Mike Deodato est un dessinateur qui a connu une évolution assez fulgurante. Il est passé d’un style classé très années 90 à un style ultraréaliste en quelques années, changeant sa manière de dessiner de manière radicale. Le souci, c’est qu’on a souvent tendance à reconnaître tel ou tel acteur qui a servi de modèle, et que le style réaliste peut causer de réels problèmes dans les scènes d’action. Après, c’est agréable à lire, mais, en étant gentil, ce n’est pas son meilleur travail.  Pour conclure, si vous prenez The Resistance comme une mini-série, vous risquez de connaître des désillusions. En revanche, si vous le prenez comme une grande introduction à une série plus large (un one shot et un volume 2 sont quand-même prévus), cela fonctionne mieux.

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The Resistance est une série en 6 épisodes publiée aux USA par AWA et en France par Panini Comics

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(image : © AWA, J.M. Straczynski, Mike Deodato)

 

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A propos Doop 374 Articles
Doop lit des comics depuis une quarantaine d'années. Modérateur sur Buzzcomics depuis plus de 15 ans, il a écrit pour ce forum (avec la participation de Poulet, sa minette tigrée et capricieuse) un bon millier de critiques et une centaine d'articles très très longs qui peuvent aller de « Promethea » à « Heroes Reborn ». Il a développé une affection particulière pour les auteurs Vertigo des années 90, notamment Peter Milligan et Neil Gaiman.