Spawn n°301 : Un record d’enfer pour une série qui se réinvente encore une fois

Spawn 301
(image © Image Comics)

Spawn n°301 entre au Guiness des records comme le comics indépendant ayant eu le plus de numéro en continue. Mais pour Spawn, c’est surtout l’occasion d’un nouveau statu quo qui commence puisqu’Al Simmons expose son identité civile au grand jour tout en devenant le Roi des morts.
■ par Fletcher Arrowsmith

 

En mai 1992 paraissait Spawn n°1 par Todd McFarlane. 27 ans et quelques mois plus tard, le co-fondateur d’Image est toujours au commande de sa création qu’il a su mener au-delà du 300e numéro. Par la même occasion il bat le record du plus grand nombre de numéro pour un comics indépendant, record détenu jusqu’à présent par Cerebus. Pour la petite histoire Dave Sim a également écrit Spawn, le numéro 10 avec Cerebus comme invité surprise…

 

Spawn 301
(image © Image Comics)

 

Changement de cap

Spawn fait une nouvelle fois face au Ciel, à l’Enfer et leurs représentants sur Terre. Mais Spawn décide cette fois ci de changer la donne. Devenu le Roi des morts, il se débarrasse des forces du Ciel et de l’Enfer dans une explosion aux répercutions planétaire. De nouvelles menaces avancent dans l’ombre et promette de mener la vie dure à Spawn. Al Simmons va alors partir à la recherche de nouvelles armes tout en levant son armée des morts. En parallèle, il se dévoile au monde dans une croisade contre la corruption et l’injustice.

 

Spawn 301
(image © Image Comics)

 

Spawn est enfin un superhéros

Todd McFarlane assure l’ensemble du script. Réminiscence du 1er numéro, il projette son héros dans une nouvelle direction, celle qu’il aurait pu embrasser il y a 27 ans. Al Simmons est Spawn et désormais le monde entier est au courant. Les autres Image boys avaient presque tous créés des personnages superhéroïque en 1992 alors que Todd McFarlane lançait un antihéros. Désormais, à l’heure où le genre superhéroïque se fait rare chez Image, Todd McFarlane joue à nouveau à contre courant en faisant de Spawn un superhéros.

 

Spawn 301
(image © Image Comics)

 

301 numéros au compteur mais étonnamment d’actualité

Avec cette nouvelle donne, et à travers Al Simmons désormais démasqué, Todd McFarlane se permet de glisser un message à l’encontre des gouvernements actuels. Via une série d’interviews télévisées dont une avec une des présentatrices récurrentes de la série, Al Simmons dénonce la corruption au plus haut niveau. L’équilibre des forces s’étant déplacé, le rejeton de l’Enfer souhaite peser dans la balance, en prenant les devants et le fait avoir. Comme pour le ciel et l’enfer, il est temps que les puissants rendent des comptes. Certes, le message peut paraître grossier voire naïf mais il a le mérite d’exister et surtout amène la série dans une ère nouvelle et inexplorée jusque là.

 

Spawn 301
(image © Image Comics)

 

Spawn est mort, vive Spawn

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Pas de panique pour les fans de la 1re heure, Spawn évolue toujours dans un monde glauque, horrifique où anges, démons et enfer tiennent le haut de l’affiche. Mais Todd McFarlane assume les codes des superhéros, tout du moins lisse son approche de la série. À l’exception de Jason Shawn Alexander, les dessins sont plus en rondeurs. Spawn rechigne à utiliser ses pouvoirs, à les gaspiller comme diront certains se rappelant le dilemme de Al Simmons pendant les 50 premiers numéros. Même l’allure du vilain que combat Spawn tire vers un personnage mainstream comme extrait des années 90 avec sa pseudo armure. Cette nouvelle approche surprend, peut même décevoir dans une 1re approche pour finalement épater au vu des risques pris avec une série qui doit son succès sur cette anti thèse. C’est un retour aux sources où les clins d’œil au début de la série se multiplient. Spawn préfère utiliser des armes plutôt que ses pouvoirs. La jauge de pouvoir fait une nouvelle apparition avec un compteur à zéro. Sa relation avec Marc rappelle également celle qu’il a eu avec Terry Fitzgerald quand ils affrontaient ensemble Jason Wynn un autre puissant corrompu.

 

Spawn 301
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Une continuité depuis 301 numéros

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Spawn n°301 montre que l’on peut encore écrire des comics avec une certaine cohérence sur presque 3 décennies. Todd McFarlane renouvèle mais n’oublie pas de convier de vielles connaissances qui ont fait le succès de la série. Ainsi à l’instar d’un Magneto, d’un Joker ou d’un Docteur Fatalis, le Violator fait partie de la sauterie (au sens propre comme au figuré). Jim Downing et son copain journaliste Marc également. Al Simmons, Roi des morts, lève son armée et recrute parmi ses anciens ennemis décédés. Ainsi, Clayton Crain dessine un segment où apparaissent Overt Kill et Freak nouvelles recrues pour l’équipe dirigée par Spawn après Curse et Cy Gor. Le coup d’éclat de Spawn amène également le réveil d’une nouvelle génération de Spawn à travers le monde à l’instar du Gunslinger Spawn (rencontré précédemment dans la série) ou bien un Spawn Ninja que l’on retrouve dans le segment dessiné par Jerome Opena.

 

Spawn 301
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Graphiquement exceptionnel

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Ce numéro record est découpé en 5 parties comme le déjà exceptionnel numéro 300. Cela donne l’impression de ne pas lire 1 mais 5 comics différents pour un numéro qui dépasse les 70 pages. Pour l’occasion, Todd McFarlane en plus d’assurer une grande partie de l’encrage a convié des amis comme Greg Capullo, (X-Force, Batman), Jason Shawn Alexander, Clayton Crain (X-Force) et Jerome Opena (Avengers, Uncanny X-Force). Les récits tiennent compte de la diversité des styles des différents artistes dans leur déroulé. Enfin comment ne pas oublier de saluer bien bas, Tom Orzechowski, lettreur de la 1re heure et ayant œuvré de façon remarquable sur les 301 numéros. Chapeau l’artiste. ■

Spawn 301
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