Shirtless Bear Fighter ou l’homme qui bifflait les ours ! [critique]

(image © Image Comics)

Nous vous avons déjà parlé des comics barrés. Eh bien l’œuvre que nous propose Hi Comics à toute sa place dans cette merveilleuse galaxie des récits qui partent méchant en glaouis. Mais attention, de la bonne, de la très bonne glaouis !
■ par Dragnir

 

On a menti : le héros ne biffle pas les ours ! (image © Image Comics)

 

Pour quelques pancakes de plus

Les gens des grandes villes ont depuis peu un problème : des ours sanguinaires et surpuissants viennent tout saccager façon charge de la brigade légère. C’est bien simple, il n’y a plus un policier ou un militaire à qui il reste une prémolaire attachée à la gencive tant les bestiaux collent des bourre-pifs à tout ce qui bouge et même à ce qui ne bouge pas. Quand il n’y a plus d’espoir avec les plantigrades, il n’y a plus qu’un seul être qui peut leur faire face : le Shirtless Bear Fighter ! Des agents du FBI vont donc essayer de convaincre ce gars qui protège sa forêt les grelots aux vents avec la seule monnaie qu’il accepte, c’est-à-dire les pancakes. Refusant d’abord d’aider les Citadins, le protecteur sylvain surmembré va finalement rejoindre le combat aux commandes de son « avion-ours » et en ayant pris soin de passer un falzar, histoire de ne pas effrayer le bourgeois.

 

Le Monde a besoin de vous, Shirtless Bear Fighter ! (image © Image Comics)

 

Du bon nanar en comics

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Il y a une grande tradition de ce qu’on appelle les nanars au cinoche et qui sont parfois devenus cultes. Eh bien, je reste persuadé que ce Shirtless Bear Fighter va faire partie du même courant dans les comics. Alors attention, je ne dis pas ici que les auteurs ont voulu faire un truc sérieux et qui finalement est daubé du fion. Non, là, c’est volontairement du gros nawak mais version dérapage contrôlé à la Sébastien Loeb ! La marque des belles œuvres, celles qui laissent une trace au fond du calbute mais dont on est fier. Sérieusement, notez que les auteurs, Jody Leheup et Sebastian Girner, arrivent à nous pondre une histoire avec un archimage qui veut se faire beurrer les mamelles, un industriel démoniaque à l’intestin fragile qui a fait fortune en vendant des chiottes et un héros qui perd ses pouvoirs s’il porte un t-shirt ! Dis comme ça, on dirait une causerie de Jojo « dent du fond qui baigne » un soir de murge au Balto mais je vous assure qu’une fois couché sur le papier, ce cogneur d’ours torse nu tient ses promesses.

 

Un archimage qui aime se faire beurrer les mamelles (image © Image Comics)

 

De l’humour gras mais qui colle pas

Alors soyons clair, Shirtless Bear Fighter  n’est pas du Will Eisner et on ne va pas crier au chef-d’œuvre. Mais bordel qu’est-ce que c’est bon ! Un bon petit livre aux dessins cartoony qui vous feront marrer à chaque page. Il est clair qu’il faut être sensible à l’absurde et aux trucs un peu gras mais je vous rassure : ce n’est pas du Bigard non plus ! Même si côté subtilité, on est plus dans de la technique de débourrage chevalin que sur les cours de maintien de la baronne de Rothschild, ça vous colle une ambiance à vous mettre le noyau de la cerise à l’air et franchement c’est jouissif. Le choix d’éditer cette série est franchement une prise de risque et je tiens à saluer Hi comics dont je suppose qu’il faudra aussi un paquet de pixels pour cacher les ovaires et autres roustons tant ce n’est pas gagné de vendre un tel OVNI en France. D’ailleurs mention spéciale pour la couverture qui est juste une tuerie, Hi Comics fait vraiment bien les choses ! Ami lecteur, jettes-toi sur ce Shirtless Bear Fighter ! ■

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Dragnir , c'est 120 kilos d'amour des comics ! Lecteur depuis plus de 40 ans, il est désormais muni d'un cal au pouce de plus de 9 cm a force de tourner les pages des comics indépendants voire underground US ou UK dont il s'est fait une spécialité.