Les Tortues Ninja, tome 7 : une fin de cycle apocalyptique et jouissive [avis]

(image © IDW)

Pour les Tortues Ninja, ce tome 7 marque la fin d’une époque. C’est surtout une nouvelle réussite pour une saga ambitieuse, avec des héros passionnants et cohérents.
■ par Ben Wawe

 

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Le général Krang est sur le point de ravager la Terre, alors que Splinter se concentre sur sa haine envers Shredder. Les Tortues Ninja sont perdues au milieu. Des combats croisés autour du Technodrome concernent ces 4 épisodes riches et intenses. Mais les Tortues vont hélas découvrir qu’une réussite éclatante préfigure une chute brutale… avec une perte terrible.

 

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L’apocalypse en marche

Le plan du général Krang est arrivé à maturation : la terraformation de la planète peut commencer. Le supervilain d’une autre dimension entend transformer l’atmosphère de la Terre pour recréer celle de son monde, anéanti par son propre père, et rien ne semble pouvoir arrêter son Technodrome. Rien, sauf nos chères Tortues Ninja – enfin, si elles arrivent à retrouver leur cohésion et à apaiser la vengeance de leur maitre ! Splinter est rongé par sa haine de Shredder et rejette la menace de Krang ; Donatello fait sécession et tente une alliance impossible avec le Clan Foot.

 

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Maîtres ninja, maîtres manipulateurs ?

Léonardo, Raphael et Michelangelo veulent ramener Splinter à la raison, alors que ce dernier organise l’attaque contre Shredder en dépit du bon sens. Le groupe réunit quelques alliés, et semble compter dessus dans ce combat… à moins que tout soit faux. À moins que nos héros manipulent autant leurs ennemis que Splinter pour tromper leur monde. Et réussir un coup de billard à 3 bandes en stoppant tous leurs adversaires.

 

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Mêlée générale

La série des Tortues Ninja est riche, et ce 7e tome conclue de nombreuses intrigues. Les Tortues ont rencontré beaucoup de personnages dans les épisodes précédents, qui réapparaissent tous ici, même s’ils n’ont pas tous la même importance. April et Casey sont juste croisés, mais les « Mutanimals » (le chat Old Hob, l’immense tortue Slash, Herman le bernard-l’hermite, Mondo Gecko) sont dans l’action. Eux veulent s’en prendre à Shredder avec un Splinter acharné, alors que Donatello collabore avec le scientifique Harold contre Krang. Qui est lui-même trahi par Baxter Stockman et Myrmimon, le scientifique coincé dans un corps de robot. Tous ces personnages se croisent, s’attaquent, se piègent dans une mêlée générale réjouissante. L’ambiance guerrière et apocalyptique est très bien rendue, avec des rebondissements agréables.

 

(image © IDW)

 

Une saga ambitieuse et accessible

Tom Waltz rédige le script de l’intrigue, mais l’histoire est imaginée avec l’éditeur Bobby Curnow et Kevin Eastman, cocréateur des Tortues avec Peter Laird. Kevin Eastman n’est cependant pas juste la caution morale de cette série, il intervient beaucoup dans l’avancée des intrigues. Son talent et celui de Tom Waltz expliquent le plaisir de lecture procuré par ce tome, qui est l’aboutissement de beaucoup d’avancées. Plus rien ne sera comme avant après ces 4 épisodes très denses, mais qui restent très accessibles aux novices. Les Tortues sont proches de leurs fondamentaux, et si leurs nouveaux alliés sont méconnus, quelques répliques permettent de les identifier. La lecture n’est pas gênée, belle réussite d’une saga qui « change tout » sans perdre sa lisibilité. L’ambition de régler le sort de Krang et de redistribuer les cartes de la série est réussie, mais avec des conséquences terribles.

 

(image © IDW)

 

Chocs et tragédies joliment illustrés

Cory Smith illustre avec sérieux et application cette attaque du Technodrome. Son style n’est pas révolutionnaire, il est dans une veine classique mais très efficace. Ses pages sont dynamiques, claires et souvent jolies ; les personnages sont identifiables, et les looks rappellent autant les comics que les grandes heures télévisées des Tortues (oui, j’adore Bebop et Rocksteady). Il réussit autant les phases d’action que les moments d’émotion, et la saga en livre plusieurs. On relève notamment la discussion difficile des frères avec leur père, qui subit une leçon de ses enfants. Mais c’est surtout le final, d’une brutalité terrible, qui choque et happe le lecteur. Le choc du prix de la réussite des héros est total, et Cory Smith illustre ce moment avec l’émotion qu’il faut ; c’est beau, simple et déchirant. Magnifique. On attend la suite avec impatience. ■

(image © IDW, Hi Comics)

Les Tortues Ninja, tome 7 : L’attaque du Technodrome est comics publié en France chez Hi Comics.