Une révolution bien achevée
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Marvel a annoncé que Jonathan Hickman allait changer diamétralement les X-Men ; mission accomplie. Ce 12e numéro confirme clairement les immenses modifications opérées par le scénariste, en finalement peu d’épisodes. Les mutants ont désormais leur île, leur nation reconnue mondialement, leur gouvernement, leurs lois. Leurs secrets, aussi, mais surtout une union sacrée jamais vue. Moira a été entièrement repensée, et fait envisager toute l’Histoire X-Men différemment. Les cartes sont rebattues, le lecteur est prêt pour la relance de plusieurs séries qui ne raconteront rien de ce qu’on a connu. C’est bien une révolution.
Moira au cœur de tout
Jonathan Hickman réunit dans Powers of X n°6 des indices précédemment disséminés, avec précision. Oui, Moira guide et manipule Charles Xavier et Magneto depuis 10 ans ; oui, tout ça fait partie de son plan. Moira est désormais le personnage fondamental de la franchise X-Men… sans qu’on puisse définir si elle est « bonne » ou « mauvaise ». Moira devient un personnage qui a tout vécu, tout subi, tout perdu ; prête à tout pour réussir à survivre, enfin. Un terreau d’histoires nouvelles passionnantes, et un flou terrible sur ce qu’elle est prête à faire… et à sacrifier.
Rien de neuf
Powers of X n°6 souffre cependant d’un gros défaut : il n’apporte rien à l’intrigue principale, et c’est dommage pour un épilogue ! On avait compris bien avant que Moira a « tout » montré à Charles Xavier et le manipule depuis des années. On pouvait aussi se douter que les événements de l’Année 1000 étaient une des vies de Moira… car Jonathan Hickman a déjà fait le coup pour l’Année 100, qui est la 9e vie de Moira. Idem sur son refus de ressusciter Destinée, qu’elle voit comme une ennemie : c’est acté depuis House of X n°2. Et le final de Powers of X n°6 n’est qu’une version longue de celui de House of X n°6. Dommage d’achever une telle révolution sur du déjà-vu.
Une nouvelle ère qui interroge
R.B. Silva et Pepe Larraz illustrent ce dernier numéro, et livrent encore une prestation graphique magnifique. C’est superbe, entièrement maîtrisé. Parfait pour le lancement de cette nouvelle ère, où les mutants rejettent le rêve initial de Charles Xavier… pour embrasser celui de Moira. Jonathan Hickman modifie l’équilibre de la franchise, replace les pièces, et lance de toutes nouvelles bases. On s’interroge cependant sur la suite, car les X-Men deviennent une communauté sectaire repliée sur elle-même, agressive envers l’Humanité. On sent qu’il y a plus que ce qu’on voit, mais l’absence totale de remise en question du dogme de Moira par le Professeur X et Magneto surprend. Ils sont les petits soldats de Moira, dans la guerre qu’elle mène contre un destin acharné à lui nuire ; et elle prend les armes. Ça rend la suite passionnante, mais on peut légitiment s’interroger si tout cela correspond encore aux X-Men… ■
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