Les Gardiens de la galaxie, l’intégrale 1992 : un comics qui sent bon les années 90 ! [avis]

Gardiens de la galaxie
(image © Marvel Comics)

Grâce aux succès des films Les Gardiens de La Galaxie, Panini continue de publier l’intégrale de la série de Jim Valentino, artiste peu connu en France. Et au vu de ces épisodes, on comprend pourquoi ce dernier a été choisi pour faire partie des fondateurs d’Image tellement ces épisodes accumulent tous les clichés des années 90 !
■ par Doop

 

Des scénarios assez faibles et une partie graphique médiocre, Les Gardiens de La Galaxie, l’intégrale 1992 est essentiellement réservé aux fans de la 1re heure des titres Image. Jim Valentino compense ces défauts par une énergie et une générosité qui font qu’on déroule malgré tout ces épisodes avec un certain plaisir.

 

(image © Marvel Comics, Panini Comics)

 

Jim Valentino, cet inconnu des lecteurs français

À la création d’Image Comics, Todd Mc Farlane, Marc Silvestri, Jim Lee, Erik Larsen, ou Rob Liefeld sont connus des lecteurs. Mais Jim Valentino, lui, est quasiment inconnu du public français ! Son travail chez Marvel n’a en effet presque jamais été publié au sein des revues comme Strange ou Titans. La plupart de ses travaux Image n’ont pas été non plus édités en VF. Du coup, Jim Valentino est donc passé sous les radars du lectorat français, même aujourd’hui. Il a fallu attendre le succès des Gardiens de la Galaxie pour que Marvel puis Panini décident de publier la série qui lui avait à l’époque apporté cette notoriété. N’ayant quasiment rien lu de cet auteur, cette intégrale 1992 est pour moi le moyen de le découvrir. Lorsqu’on lit les épisodes en question, on se dit que Jim Valentino méritait en effet son intégration à Image Studios.

 

(image © Marvel Comics)

 

Du pur Image Comics

En effet, les Gardiens de la Galaxie de Jim Valentino préfigurent véritablement tout ce que seront les comics des années 90. Une équipe de « guerriers » assez sommairement définis et qui entretiennent des relations assez peu détaillées, des scènes de bagarre qui durent un épisode entier contre des équipes où les méchants sont génériques. Tout ressemble à du Youngblood ou du Brigade. Il y a même un « guerrier » félin qui peut lancer ses griffes sur les gens tels des dagues ! À la différence que c’est Jim Valentino qui réalise tout seul (scenarios et dessins) environ les 2/3 de cette intégrale. Il est donc l’unique responsable de ce qui se passe dans sa série, qui, disons-le clairement n’est pas non plus une bouse abominable. Certes ce n’est pas très bon, et on sent l’auteur en fin de course, qui n’a plus vraiment grand-chose à dire, mais en toute honnêteté j’ai lu des récits contemporains nettement plus mauvais. L’histoire manque de liant : les héros passent d’une intrigue A à une intrigue B sans explications, certains rebondissements qui auraient mérité des éclaircissements sont éludés voire carrément oubliés (ce qui se passe sur Starhawk est incompréhensible). Les personnages donnent l’impression d’être tout le temps sous l’emprise de drogues qui leur donnent des réactions proche de l’hystérie à chaque fois qu’ils doivent prendre une décision. Certes. Mais ça se lit. Ce n’est pas du grand scénario, on ne voit pas où Jim Valentino cherche à nous emmener, je pense qu’il ne le sait pas non plus, mais il y a une énergie et une bonne volonté qui compensent (un peu) ces défauts.

 

(image © Marvel Comics)

 

Des dessins bancals

Si le scénario de ces Gardiens de la galaxie manque un peu de cohésion, on peut dire la même chose des dessins. Dès l’introduction, le rédactionnel de Panini affirme que les Gardiens de la Galaxie « auraient mérité d’avoir un bon dessinateur » et que les planches de Valentino sont « trop simplistes ». On comprend alors qu’on va devoir se farcir 300 pages de dessins assez médiocres. Et bizarrement, je m’attendais à pire. Il est clair que Jim Valentino n’est pas un grand dessinateur mais il est plutôt bien aidé par l’encrage de Steve Montano. Si la plupart du temps, sa mise en page est foireuse, il dessine plutôt bien le Silver Surfer (dont il avait réalisé 2 épisodes publiés dans Nova). Les scènes de combat sont assez confuses, mais encore une fois, on a vu pire. Et d’ailleurs, lorsque Valentino est remplacé par un Herb Trimpe en mode « Rob Liefeld » avec des muscles et des dents partout, on en vient presque à le regretter. Ce n’est pas meilleur lorsque JJ Birch ou Kevin West prennent le relais. La fin de l’album est d’ailleurs complètement bizarre : Jim Valentino passe le relais à Michael Gallagher qui n’a, à mon sens, pas eu le temps de préparer quoi que ce soit. Cela donne une histoire encore plus hachée et sans grand intérêt. On a l’impression que le scénariste joue la montre avec des épisodes de bagarre vraiment mauvais. Il restera pourtant avec le dessinateur une bonne quarantaine d’épisodes sur la série ! ■

(image © Marvel Comics)

Les Gardiens de la galaxie, l’intégrale 1992 est un comics publié en France chez Panini Comics.




A propos Doop 374 Articles
Doop lit des comics depuis une quarantaine d'années. Modérateur sur Buzzcomics depuis plus de 15 ans, il a écrit pour ce forum (avec la participation de Poulet, sa minette tigrée et capricieuse) un bon millier de critiques et une centaine d'articles très très longs qui peuvent aller de « Promethea » à « Heroes Reborn ». Il a développé une affection particulière pour les auteurs Vertigo des années 90, notamment Peter Milligan et Neil Gaiman.