Marvel : 10 couvertures polémiques qui ont choqué les lecteurs !

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La couverture, c’est un peu comme une bande-annonce en papier glacé. Elle doit te donner envie de plonger dans les pages, de poser ton fric sur le comptoir et de dire « ne dites-rien et prenez mon pognon ». Certaines sont devenues cultes, accrochées aux murs, recyclées en posters ou imprimées sur des mugs vendus à prix d’or dans des conventions bondées de cosplayeurs.

Et puis… il y a les couvertures qui dérangent, qui foutent le feu aux forums, qui déclenchent des pétitions, voire qui font titrer la presse généraliste « Marvel va trop loin ». Entre celles qui ont flingué des persos, mis mal à l’aise les fans ou provoqué un sacré malaise dans les rédactions, Marvel a son petit cimetière de couvertures polémiques. Et on va vous le faire visiter. Bouclez votre ceinture.

Miss Hulk joue à la corde à sauter (et tout le monde a vu sa culotte)

Difficile de résumer en un mot le run de John Byrne sur Sensational She-Hulk . « WTF » peut-être ? Ou « culotté », dans tous les sens du terme. Humour en roue libre, cassage de quatrième mur avant même que Deadpool sache marcher, et relooking complet de Jennifer Walters. Un sacré chantier, mais un chantier qui cartonne. Et puis surtout, une Miss Hulk plus sexualisée que jamais. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est les ventes.

Le sommet du malaise ? Sensational She-Hulk #40. John Byrne, mi-génie mi-provocateur, décide de parodier les couvertures trop sexuées de l’industrie. Résultat : une She-Hulk planquant son anatomie avec un tampon du Comics Code Authority, et c’est tout. À l’intérieur, c’est pire : quatre pleines pages de la géante verte à poil, qui fait de la corde à sauter, littéralement. Les lignes de vitesse cachent pile ce qu’il faut. Enfin… jusqu’à ce qu’on découvre qu’elle portait un bikini. Coup de théâtre signé l’éditrice Renée Witterstaetter, venue sauver ce qui pouvait encore l’être. Le mal était fait : Marvel venait de publier une couv’ qui ferait rougir Hugh Hefner. Une curiosité aujourd’hui culte, mais à l’époque… ça grattait fort dans les chaumières.

Daredevil : un flingue, et adieu les dessins animés

Dans les années 80-90, le monde des comics sort de l’adolescence et découvre les joies de l’introspection dark & gritty (hum). Fini les bastons cartoonesques et les onomatopées colorées : place aux ruelles crasseuses, aux traumatismes d’enfance et aux tripes sur le bitume. Et en première ligne de cette révolution, Daredevil, passé entre les mains de Frank Miller et Klaus Janson. Ensemble, ils décapent l’Homme Sans Peur, lui collent une ambiance de polar bien noir, une Elektra pas franchement bien dans sa tête et une tonne de dilemmes moraux. Bref, la classe.

Sauf que pendant que Frank Miller tissait sa toile d’ombres et de sang, Marvel bossait en coulisse sur un projet de série animée Daredevil, avec… accrochez-vous… un chien. Oui, un clébard sidekick. On était à deux doigts du crossover avec Scooby-Doo. Et là, patatras : débarque la couv’ du Daredevil #184, avec Matt Murdock qui te braque un flingue en pleine face, tagué d’un menaçant “No More Mister Nice Guy.” Pour les exécutifs télé, c’est panique à bord. Le message est clair : Daredevil est devenu trop violent pour les mioches. Résultat : le projet passe à la trappe. Pas de chien, et pas de série. Une couverture pas si choquante pour les lecteurs… mais qui a fait fuir les costards-cravates. Comme quoi, un pistolet et tout fout le camp.




A propos Stéphane 735 Articles
Stéphane Le Troëdec est spécialiste des comics, traducteur et conférencier. En 2015, il s'occupe de la rubrique BD du Salon Littéraire. Ses autres hobbys sont le cinéma fantastique et les jeux. Enfin, et c'est le plus important : son chiffre porte-bonheur est le cinq, sa couleur préférée le bleu, et il n’aime pas les chats.