Marvel : 10 couvertures polémiques qui ont choqué les lecteurs !

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Spider-Woman : l’anatomie féminine selon Marvel

On commence à les connaître, ces couvertures où les héroïnes prennent la pose comme si elles venaient de s’échapper d’un calendrier Pirelli. Sexy ? Parfois. Ridicule ? Souvent. Malaisant ? Trop souvent. Et dans le top 3 des couv’ qui font grincer des dents chez les lectrices, on trouve la fameuse Spider-Woman façon contorsionniste sous acide, signée Milo Manara.

Manara, pour ceux du fond qui n’auraient pas suivi, c’est une légende de la BD érotique européenne. Un type doué, mais pas franchement connu pour sa finesse anatomique réaliste. Marvel, dans un moment d’égarement, lui confie une couverture variante pour le relaunch de Spider-Woman. Et là, c’est le drame : Jessica Drew, fessier en l’air, rampe sur un toit. La pose est au mieux très inconfortable au pire impossible, le rendu flirte avec le grotesque, et le tout donne une vibe plus “club libertin bizarre” que super-héroïne badass.

Évidemment, l’affaire fait un tollé. Même ceux qui ont un poster de Vampirella dans leur salon trouvent ça chelou. Marvel, pris la main dans la toile, ne retire pas la couverture mais tente une pirouette : l’image sera partiellement planquée par un bandeau sur le haut de la couv’. Un cache-misère, en somme. Résultat : Manara est remercié en douceur, ses futures collaborations mises au placard, et Spider-Woman aura gagné un triste record : être l’une des héroïnes les plus malmenées des comics.

Quand Marvel a voulu ressusciter la princesse Diana (et s’est pris un tollé mondial)

Ah, 2003. La mort de la princesse Diana restait un sujet ultra-sensible au Royaume-Uni. Alors imaginez un peu le choc quand les lecteurs découvrent que Marvel, dans sa série X-Statix, avait prévu de ramener Lady Di à la vie… en super-héroïne mutante. Oui, vous avez bien lu : Diana, de retour d’entre les morts, avec des pouvoirs d’empathie, intégrée à une équipe de freaks costumés. Une brillante idée signée Peter Milligan et Michael Allred, duo aussi talentueux qu’inconscient du tsunami diplomatique qu’ils étaient sur le point de déclencher.

Le projet, au départ, avait reçu le feu vert de Marvel. L’idée ? Satiriser la célébrité, le culte de l’image, et la nécrophilie médiatique, dans une série déjà connue pour son humour noir bien poivré. Sauf qu’au moment de publier les previews, c’est l’explosion. La presse anglaise s’enflamme, le public hurle au blasphème, et même la famille royale s’invite à la fête pour dire que non, vraiment, ça ne va pas être possible. La couv’ avec Diana en mode X-Men provoque un tollé digne d’un épisode de The Crown sous acide. Résultat : Marvel force Peter Milligan à réécrire le scénario fissa, exit Diana, bonjour « Henrietta Hunter », une pop-star fictive qui remplace la princesse au chausse-pied. L’histoire reste quasiment la même, juste repeinte en mode damage control. Mais la leçon est claire : jouer avec la royauté, c’est comme invoquer Méphisto, ça finit toujours mal.




A propos Stéphane 764 Articles
Stéphane Le Troëdec est spécialiste des comics, traducteur et conférencier. En 2015, il s'occupe de la rubrique BD du Salon Littéraire. Ses autres hobbys sont le cinéma fantastique et les jeux. Enfin, et c'est le plus important : son chiffre porte-bonheur est le cinq, sa couleur préférée le bleu, et il n’aime pas les chats.