X-Men #700 : hommage à Krakoa… sans les mutants racisés, merci bien

La saga Krakoa, c’était un vrai tournant pour les X-Men. Une ère mutante ambitieuse, barrée, utopique, parfois brillante, parfois bordélique, mais qui a osé redéfinir les règles. Cinq petites années à peine, et déjà une place au panthéon des grandes époques de la franchise. Et pour marquer le coup ? Marvel sort X-Men #700 avec une belle grosse couverture commémorative. L’intention est là. Le problème, c’est ce qui manque.
Dès la publication, les fans tiquent : où sont passés les mutants racisés qui ont pourtant porté toute cette ère à bout de bras ? Synch, Solar, Jubilee, Monet, Sunfire, Psylocke (la vraie), disparus. Oubliés. Zappés du visuel. Et pour rajouter une couche d’absurde, certains persos présents n’ont pourtant joué aucun rôle majeur durant Krakoa. Un peu comme si on faisait un album photo de famille en virant tonton et tata pour coller le voisin du troisième.
Pepe Larraz, l’artiste, s’est excusé en ligne et a admis que c’était une erreur d’inattention. Très bien. Mais ce qui pique, c’est que personne chez Marvel n’a levé le petit doigt pour relire, corriger, suggérer. Pas un mot. Pas un “les gars, on a oublié un continent, là”. Résultat : un hommage censé célébrer la diversité et la richesse d’une ère… qui vire au whitewashing involontaire. Un fail triste, évitable, et révélateur du fait que, parfois, chez Marvel, le mot “inclusif” reste une idée plus qu’un réflexe éditorial.
Captain America : quand mettre une droite à Hitler déclenchait des gauches

Avant que Captain America ne devienne une icône Marvel vendue en LEGO et en mugs, il a commencé sa carrière avec un sacré crochet du droit en pleine mâchoire… d’Adolf Hitler. Captain America Comics #1, 1941. Contexte : la Seconde Guerre mondiale fait rage, et Jack Kirby, recalé de la conscription mais pas du crayon, veut participer à l’effort de guerre. Avec Joe Simon, ils balancent Steve Rogers dans l’arène, un héros blond, musclé, patriote jusqu’à l’os… et surtout anti-nazi avant même que ce soit “mainstream” aux États-Unis.
La couverture ? Un uppercut légendaire. Cap en train de coller une mandale à Hitler. En pleine face. Un visuel qui deviendra culte… mais qui, à l’époque, n’a pas plu à tout le monde. Parce que oui, surprise, même en 1941, y’avait des pro-nazis aux States. Des petits groupes de sympathisants venus grogner direct dans les locaux de Timely Comics (l’ancêtre de Marvel), outrés qu’on ose s’en prendre à leur Führer de pacotille. Et là, anecdote mythique : Jack Kirby, le colosse du Bronx, descend affronter la bande de baltringues… qui détale aussitôt. Des grandes gueules façon IIIe Reich qui fondent comme neige au soleil dès que le combat devient réel.
Bref, une couv’ qui a déclenché les bonnes polémiques, et posé les bases d’un héros qui, dès sa naissance, foutait des baffes aux pires types de l’histoire. Une tradition que Cap n’a jamais vraiment abandonnée, et tant mieux.
Marvel et l’art de foutre le feu à ses couvertures
Chez Marvel, la couverture n’est pas qu’un bout de carton pour protéger les pages. C’est une vitrine, une provocation, une promesse. Et parfois… un sacré boulet de canon dans la mare. Qu’il s’agisse d’un Cap qui cogne Hitler, d’une She-Hulk en mode corde à sauter naturiste, ou d’une Spider-Woman qui semble avoir perdu une bataille contre la gravité, Marvel a prouvé qu’elle savait comment marquer les esprits ; pour le meilleur, comme pour le pire.
Mais derrière chaque scandale, il y a une leçon : sur les limites de la représentation, sur l’évolution du regard des lecteurs, sur ce qu’on accepte ou non dans l’iconographie super-héroïque. Ces couvertures polémiques sont les cicatrices visibles de l’histoire des comics, dérangeantes parfois, ridicules souvent, mais jamais anodines.
Alors la prochaine fois que vous verrez une couverture un peu « osée », un peu « too much« , demandez-vous : est-ce que Marvel tente encore un coup de poker ? Ou est-ce juste une bourde de plus à ajouter à la collection ? Dans tous les cas… on en parlera encore dans vingt ans.