Legion Trauma : ouvrez le crane du fils de Charles Xavier ! [avis]

(image © Marvel Comics)

Avec Legion : Trauma, Peter Milligan vous invite à trépaner le cerveau du fils du Pr Xavier. Et si vous n’avez rien lu sur le personnage de Legion depuis la Saga de l’Île de Muir, pas de soucis !
■ par Doop

 

(image © Marvel Comics)

 

David Haller alias Legion, le fils du professeur Xavier, est l’un des mutants les plus puissants et les plus instables de l’univers Marvel. En effet il possède plus d’une centaine de personnalités, qui ont toutes un pouvoir mutant différent. « Lord Trauma », une de ses personnalités, essaye de prendre le contrôle de l’esprit et du corps de Legion. Celui-ci n’a pas d’autre choix que de demander de l’aide à Hannah Jones, la psychothérapeute des stars. Il va entrainer cette dernière dans les méandres de son esprit pour un voyage aux confins de la folie…

 

(image © Marvel Comics)

 

Peter Milligan, expert en folie

Après avoir fait l’objet d’une série régulière très réussie, X-Men Legacy, le personnage de Legion a débarqué sur nos écrans de télévision en 2018, connaissant un réel succès critique. Il semble logique que Marvel propose Legion : Trauma, une minisérie en 5 parties scénarisée par Peter Milligan. Le scénariste est un familier du thème de la folie puisqu’il en a fait le tour (avec des dizaines d’autres thèmes) dans la série Kid Lobotomy ou bien encore Shade The Changing Man. Pour ceux qui ne connaitraient pas ce dernier comics génialissime (et inédit en France), c’est aussi le scénariste d’Enigma ou encore de la série controversée X-Force/X-Statix. Autant dire que voir cet auteur s’occuper de Legion a de quoi réellement éveiller l’intérêt. Surtout qu’il est accompagné aux dessins de Wilfredo Torres. Son style très clair et classique peut permettre de coucher sur papier les idées les plus folles du scénariste !

 

(image © Marvel Comics)

 

Un air de Vertigo

En lisant Legion : Trauma, j’ai vraiment eu l’impression de me replonger dans le style des années Vertigo, avec des textes très caractéristiques de l’auteur et des dessins simples mais efficaces. Peter Milligan et Wilfredo Torres ne tiennent pas en compte l’évolution du personnage depuis 20 ans. En fait, ils prennent uniquement comme postulat de départ les évènements de la Saga de l’Ile de Muir datant du début des années 90. Les anciens ne seront donc pas du tout décontenancés, tandis que les nouveaux lecteurs pourront partir sur des bases très simples, qui ne nécessitent aucune connaissance particulière de l’histoire de Legion. Après, ceux qui ne connaissent le héros uniquement par la série télévisée ou les fans de X-Men Legacy risquent d’être assez surpris. Le fait d’introduire un personnage du show business, Hannah Jones, permet de plus de traiter le sujet de la célébrité ou de la recherche de la célébrité, un thème récurrent chez l’auteur.

 

(image © Marvel Comics)

 

Dans le cerveau de Legion

Si Legion : Trauma déborde un peu moins de folie que certaines autres œuvres du scénariste, elle est toutefois agréable à lire. On se laisse entrainer sans aucune difficulté dans l’esprit tourmenté de David Haller, accompagné de certaines de ses personnalités plutôt attachantes. Je pense notamment à Tami ou encore à Wounded Boy. L’intrigue se déroule à la fois dans l’esprit de David et à l’extérieur. Cette histoire est prenante et les dessins vraiment très bons (même si j’aurais peut-être encore préféré un peu plus de folie). On aurait pu s’attendre à une fin cynique, habituelle chez Milligan mais l’auteur nous offre une conclusion assez triste et touchante. En réalité, les problèmes de Legion servent surtout à développer le personnage d’Hannah, particulièrement réussi. Une bonne mini-série qu’on attend de lire en France. ■

(image © Marvel Comics)




A propos Doop 374 Articles
Doop lit des comics depuis une quarantaine d'années. Modérateur sur Buzzcomics depuis plus de 15 ans, il a écrit pour ce forum (avec la participation de Poulet, sa minette tigrée et capricieuse) un bon millier de critiques et une centaine d'articles très très longs qui peuvent aller de « Promethea » à « Heroes Reborn ». Il a développé une affection particulière pour les auteurs Vertigo des années 90, notamment Peter Milligan et Neil Gaiman.