Après une année d’attente, Sabrina la petite sorcière et ses amis reviennent pour une 3e saison. Et si tout n’est pas encore parfait, il y a pas mal de progrès. Bonne surprise cette saison 3 de Sabrina est la plus aboutie même si certains aspects continuent de me hérisser le poil (de chat). Explications…
■ par Doop
Souvenez-vous : le bilan de la saison 2 de Sabrina nous avait laissé mitigé. Problèmes de jeux d’acteurs, de direction, épisodes trop longs et trop nombreux… Ces nouveaux épisodes de la saison 3 redressent-ils la barre d’une série qui cherche son style depuis le début ?
Point fort : une intrigue resserrée
Première remarque : si les épisodes de Sabrina font toujours 1 h environ, il y en a beaucoup moins dans cette saison 3. Huit épisodes, cela permet de resserrer les liens de l’intrigue et de garder en haleine le spectateur d’un épisode à l’autre. Hormis les tout 1ers épisodes, la saison 3 des Nouvelles Aventures de Sabrina ne comptent pas de temps morts. L’intrigue fonce à 100 à l’heure : un rythme agréable qui change des 2 premières saisons. Cette fois, Sabrina doit composer avec ses obligations de princesse de l’enfer, tout en essayant de protéger ses amis et sa famille d’une invasion d’ancien dieux. Il va aussi lui falloir faire le point avec son nouveau petit ami, un peu trop torturé. Difficile de mener de front une vie lycéenne et un rôle majeur dans l’univers. Sabrina est d’ailleurs tiraillée entre ses devoirs infernaux et sa volonté de passer du temps avec sa famille et ses amis qui ont besoin d’elle… Car certains ennemis que l’on croyait définitivement disparus sont de retour. Cela ne vous rappelle vraiment rien ?
Point fort : une thématique que ne renierait pas Buffy contre les vampires !
Oui, j’ose la comparaison. Car cette saison 3 des Nouvelles Aventures de Sabrina me fait penser à Buffy ! On y retrouve en effet les mêmes thématiques : le passage de l’âge adolescent à l’âge adulte, la sexualité sous-jacente qui y correspond, mais aussi le rôle des femmes dans la série ou le sens du devoir. On a même droit au petit ami maléfique possédé par son côté noir et le choix cornélien entre sa famille et son destin. Si on reste encore assez loin sur la forme de la maestria de Buffy, le fond est similaire et le traitement est assez réussi. Ces nouveaux épisodes de Sabrina sont beaucoup plus nuancés que ce que l’on a pu voir jusque-là, notamment sur tous les sujets traitant de la différence et du sexisme. Et quelle surprise : cela fonctionne nettement mieux ! Comme quoi quand on ne nous assène pas des vérités à coup de marteau, le message passe encore plus efficacement. Que le message soit un peu plus malin et la thématique un peu plus adulte, c’est bien, mais encore faut-il le destiner au public concerné. En effet, Les Nouvelles Aventures de Sabrina Saison 3 étant diffusé sur Netflix, les producteurs pouvaient proposer ce qu’ils voulaient. Ils n’ont pas osé tenter une approche plus mature pour ne pas rester dans le giron sans ambition des séries pour adolescents.
Point faible : une forme plombée par un soap mielleux
L’intrigue de la saison 3 des Nouvelles Aventures de Sabrina est réussie. Et certaines idées sont plutôt bonnes avec d’ancien dieux qui font leur apparition dans une sorte de cirque de l’enfer qui atterrit en ville. Tout ce qui tourne autour de la régence des enfers est là aussi plutôt bien trouvé. Bref, c’est une intrigue haletante. Malheureusement, tous les efforts de mise en place de l’intrigue, vraiment adulte, prennent l’eau à cause de ce que l’on peut appeler « l’effet Riverdale » : à savoir, une succession de « romances » sans aucun intérêt, qui ralentissent l’intrigue et n’apportent finalement rien. On nous rabâche encore le triangle amoureux entre Sabrina et ses 2 (voire 3) prétendants. La « descente aux enfers » de Nick Scratch est assez ridicule et précipitée. En gros, si Les Nouvelles Aventures de Sabrina Saison 3 réussit son intrigue globale et propose parfois quelques bons éléments dans son scénario, la série réduit presque ses efforts à néant par une volonté de plaire aux téléspectateurs les plus adolescents en proposant les pires clichés du genre. On a même le passage obligé et devenu ridicule des épisodes chantés ou dansés. C’était brillant dans Buffy ou Ally Mc Beal, cela devient juste redondant dans Les Nouvelles Aventures de Sabrina. Tout ce côté soap fait donc penser à Riverdale, qui est à mon avis la référence de ce qu’il ne faut pas faire dans une série destinée au jeune public. C’est rageant quand on pense que si les scénaristes avaient décidé de pousser le côté horrifique et adulte jusqu’au bout, on aurait eu un équivalent à American Horror Story, tout du moins dans le thème. Il faut dire aussi que l’on n’est pas aidé par la performance des acteurs.
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