Vous n’avez jamais lu John Constantine et vous vous demandez si ses aventures sont faites pour vous ? Avec Hellblazer Rise and Fall, initiez-vous à l’univers occulte du sorcier londonien de DC Comics. Pour vous guider dans ce récit complet, Tom Taylor, le papa d’Injustice, et Darick Robertson, celui de The Boys. Autant dire que ça va chauffer !
■ par Stéphane Le Troëdec
Londres, de nos jours. Aisha et Gary forment un duo d’enquêteurs expérimentés et efficaces. Même s’ils sont habitués aux pires crimes, rien ne pouvait les préparer à leur nouvelle « affaire » : des milliardaires de la City sont retrouvés empalés. Leur meurtrier a pris soin de leur coudre des ailes angéliques dans le dos avant de les assassiner sauvagement. L’enquête d’Aisha et Gary patine surtout quand un cambrioleur prélève une aile sur un cadavre de la morgue avant de s’évanouir dans la nature. C’est alors qu’entre en scène un ami d’enfance d’Aisha : un sorcier, un certain John Constantine…
Une vieille affaire qui refait surface
John Constantine est persuadé que les meurtres sont liés à une affaire bien plus ancienne dans laquelle John et Aisha ont été impliqués. Une affaire qui remonte à leur enfance, lorsque John et Aisha flirtaient ensemble. Lorsqu’ils expérimentaient des sortilèges d’invocation de démons. C’est à cette occasion qu’ils ont par mégarde libéré une entité démoniaque, entraînant la mort d’un de leur copain, Billy Henderson. John Constantine est persuadé que les morts des milliardaires londoniens sont liés au retour de Billy. Mais comment le jeune garçon a-t-il pu échapper à la mort ?
Par Darick Robertson, le dessinateur de The Boys
Pour une fois, commençons par parler des dessins. Ceux d’Hellblazer : Rise and Fall ont été confiés à Darick Robertson, le dessinateur de The Boys, que nous avions eu le plaisir d’interviewer. Évidemment, sur le papier, la rencontre entre le scénariste d’Injustice ou de DCeased, Tom Taylor et le coup de crayon de l’artiste était prometteuse : disons-le tout de suite, elle ne déçoit pas, bien au contraire. Darick Robertson sait dessiner des scènes aussi gore qu’absurdes, et de ce point de vue, son talent sert parfaitement l’intrigue de Hellblazer : Rise and Fall. D’autant que le trait parfois volontairement caricatural de Robertson est réellement compatible avec le ton de l’univers d’Hellblazer. Mieux : les visages des personnages sont particulièrement expressifs, et le Billy Henderson s’avère par moment réellement inquiétant. Ajoutez à cela que le grand format de la collection Black Label d’Urban Comics permet de profiter pleinement des dessins, et vous obtenez un album graphiquement très réussi.
John Constantine pour les nuls ?
Hellblazer : Rise and fall, c’est un peu l’essentiel de John Constantine en 150 pages. Tom Taylor s’efforce de reprendre les éléments qui ont fait le succès d’Hellblazer. L’intrigue en elle-même n’est pas spécialement remarquable, mais Tom Taylor compose un récit complet et totalement accessible aux néophytes de l’univers du sorcier anglais. En réalité, Hellblazer : Rise and fall est le récit idéal pour faire ses 1ers pas dans l’univers de John Constantine. Disons que si vous appréciez cet album, il y a de fortes chances que vous apprécierez les autres aventures du sorcier londonien. On y retrouve le ton parfois grave parfois ironique d’Hellblazer, le cynisme de John Constantine, le supporting cast habituel, la critique du pouvoir établi et les coulisses poisseuses du Londres occulte. Et si vous ne vous y retrouvez pas avec Hellblazer : Rise and fall, vous aurez au moins lu une histoire complète.
« Sympathy for the Devil »
Évidemment, comme souvent dans les aventures de John Constantine, les démons ne sont jamais bien loin. C’est encore le cas avec Hellblazer : Rise and fall. L’intrigue met en avant 2 entités démoniaques, dont le Diable lui-même. Satan vient semer le trouble dans l’enquête de Constantine, mais Tom Taylor décide rapidement de lui donner un rôle inattendu : celui du sidekick. C’est peut-être ce qu’il y a de moins réussi dans cet album : on attendrait du Diable qu’il ne soit pas réduit à des apparitions humoristiques… et encore moins au rôle d’amant ! Car oui, comme d’innombrables autres références discrètes de cette histoire, Tom Taylor s’appuie sur les runs de ses prédécesseurs. Rappelons donc que Brian Azzarello avait révélé la bisexualité de John Constantine. Dans Hellblazer : Rise and fall, Tom Taylor s’en est souvenu, et imagine un couple aussi inattendu que sulfureux ! Et avouons que voir le Diable et John Constantine partager le même lit, ça fait son petit effet…
Les brouillards de Londres
Tout dépend de vous ! Si vous êtes déjà un familier d’Hellblazer, Rise and fall vous donnera peut-être l’impression d’être un Hellblazer « light », comme le soulignait déjà Ben Wawe dans sa review du 1er épisode. Il n’en reste pas moins agréable et a le bon goût de ne pas trop s’étaler avec ses 3 parties bien rythmées. Si vous ne connaissez pas ou très peu John Constantine, Hellblazer : Rise and fall est un récit idéal pour vous initier à ce monde très particulier. Vous saurez en refermant l’album si vous êtes prêt à suivre John Constantine dans d’autres enquêtes plus démentes encore. ■
Hellblazer : Rise and fall est un comics publié en France chez Urban Comics. Il contient Hellblazer: Rise & Fall 1-3.
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