Mike Carey présente Hellblazer, tome 3 : mission suicide en enfer pour John Constantine ! [avis]

(image © Vertigo, DC Comics)
Temps de lecture estimée : 4 min.

Avec Mike Carey présente Hellblazer, tome 3, le scénariste conclue son run sur John Constantine. L’occasion de clore certaines intrigues et de proposer un oneshot intéressant.
■ par Stéphane Le Troëdec

 

(image © Vertigo, DC Comics)

 

John Constantine est au plus mal. À force de bluffer et de tromper son monde, le sorcier a fini par se planter. Et le prix à payer est terrible puisque sa sœur vient de mourir. Pour rattraper ses erreurs, John Constantine n’a plus qu’une solution. Voyager jusqu’en enfer pour retrouver l’âme de sa sœur et la ramener sur Terre. Seulement, cette opération s’annonce des plus délicates, même pour le plus puissant des magiciens. Car l’épouse de Constantine et ses « enfants » maléfiques sont à ses trousses, sur Terre comme en Enfer. Et le seul guide sur lequel il va devoir compter n’est autre qu’un de ses anciens pires ennemis : le démon Nergal…

 

(image © Vertigo, DC Comics)

 

Descente aux enfers

Pour Mike Carey, cette ultime saga infernale est l’occasion de conclure son cycle sur Hellblazer. Depuis plusieurs numéros, le scénariste a organisé un fil rouge autour de John Constantine qu’il lui faut maintenant démêler. Et après tout, quoi de plus emblématique pour Constantine qu’un voyage en enfer ? Mike Carey s’éloigne donc un peu plus de ce qui faisait le charme d’Hellblazer : ce côté « sorcier urbain », l’occultisme au coin de la rue, presque au détour du fait divers. On pourra certes regretter le manque d’originalité dans la représentation de l’Enfer. Comme beaucoup d’autres comics, on met en scène des stéréotypes : les paysages rouges, les démons cornus, le pont constitué de corps décharnés, etc. Disons qu’ici le decorum n’a rien de folichon ni de surprenant (mais c’est raccord avec ce qu’on a pu connaitre dans les épisodes précédents). Évidemment, cette expédition infernale parait mission suicide. Mais comme toujours, Constantine n’a pas abattu toutes ses cartes et il réserve à ses adversaires et au lecteurs quelques surprises. De plus, Mike Carey met en avant le personnage de Nergal, prenant même le temps de creuser son histoire, ce qui s’avère agréable. Comme souvent, l’histoire se termine sur une pirouette, un dernier coup que personne n’a vu venir.

 

(image © Vertigo, DC Comics)

 

Les derniers coups de bluffs

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Les épisodes 213 à 215 sont l’occasion pour Mike Carey d’achever son travail sur Hellblazer par des récits mineurs, car sans conséquences, mais efficaces et enthousiasmants. « Un Talent unique » est un flashback racontant un épisode de l’enfance de John Constantine. Dans un récit très noir, on y découvre que, même enfant et sans pouvoirs magiques, le petit John était déjà une enflure. Dans « Confirmation obligatoire », John Constantine est invité à un livrer un discours devant une assemblée d’occultistes admirateurs. L’occasion d’un dernier doigt d’honneur fort bien vu. L’épisode 229, dernier de Mike Carey sur la série régulière, montre que les démons sont parfois prêts à tout pour manipuler les humains. Classique et plaisant.

 

(image © Vertigo, DC Comics)

 

Toutes ses machines

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L’album Mike Carey présente Hellblazer, tome 3 se termine sur la saga « Toutes ses machines ». Un épisode particulier puisqu’il ne fait pas partie de la série régulière Hellblazer. En effet, en 2005, le film Constantine sort en salle. DC Comics demande alors à Mike Carey un épisode spécial et indépendant pour accompagner la sortie du film. Devenu un classique, « Toutes ses machines » inspire en 2018 un film d’animation, Constantine : City of Demons. Mais revenons au comics. Cet épisode spécial est intéressant à plus d’un titre. En quelques sortes, il est la quintessence d’Hellblazer puisqu’on y retrouve tous les stéréotypes du comics. La fille du meilleur ami de John, Chaz, est enlevé par un démon qui a trouvé un moyen de s’installer discrètement sur Terre. John et Chaz partent donc pour Hollywood traquer le démon… Dans « Toutes ses machines », comme à son habitude, le style de Leonardo Manco fait des merveilles. L’artiste soigne les décors et l’expression de ses personnages. Le dessinateur restitue parfaitement l’ambiance poisseuse qu’on attend. Il capte l’esprit de John Constantine et le personnage gagne encore en charisme. ■

(image © Vertigo, DC Comics, Urban Comics)

Mike Carey présente Hellblazer, tome 3 est un comics publié en France chez Urban Comics.




A propos Stéphane Le Troëdec 631 Articles
Stéphane Le Troëdec est spécialiste des comics, traducteur et conférencier. En 2015, il s'occupe de la rubrique BD du Salon Littéraire. Ses autres hobbys sont le cinéma fantastique et les jeux. Enfin, et c'est le plus important : son chiffre porte-bonheur est le cinq, sa couleur préférée le bleu, et il n’aime pas les chats.