Ce 1er tome de Hellblazer est un retour vers une époque sociale troublée, les années 1980, en compagnie d’un sorcier anglais asocial opposé à des démons sanguinaires. Jamie Delano présente Hellblazer, tome 1 baigne dans une horreur visuelle aux références ancrées dans la culture britannique contemporaine.
■ par Christophe Colin
Hellblazer : de l’horreur so british ?
En plus d’être une capsule temporelle des années 1980, Jamie Delano présente Hellblazer, tome 1 est un roman graphique horrifique comprenant des nombreuses références à la société britannique contemporaine. L’épisode sur les financiers de l’Enfer est intéressant car il montre l’ascension du clan Thatcher dans les années 1980 et des démons et des politiciens anglais, on ne sait qui sont les meilleurs. Aux dessins, John Ridgway, Richard Piers Rayner et Mark Buckingham semblent se complaire dans la description de scènes gore dérangeantes comme cette scène montrant les nombreuses victimes d’une faim particulièrement malsaine. Au début de Jamie Delano présente Hellblazer, la scène du restaurant m’a beaucoup fait penser à une partie du film « Le Sens de la vie » des Monty Pythons avec l’homme s’empiffrant jusqu’à la mort…
John Constantine, un antihéros solitaire bien accompagné ?
Même si l’on n’apprécie peu John Constantine, on ne peut dénier ce qui fait son intérêt et le rend si unique et attirant. Constantine est loin d’être un héros dans le sens traditionnel du terme, car le sorcier est cynique et manipulateur. Il n’en reste pas moins humain car il est sans cesse poursuivi par le poids de sa culpabilité et de ses erreurs, incarné par les fantômes de ses amis proches. C’est pourtant à lui que la Créature du marais fait appel pour enfanter sa progéniture, ce qui nous donne l’occasion de savourer un petit crossover entre les séries Swamp Thing et Hellblazer. Pour un personnage du label Vertigo, il est amusant de le voir rencontrer d’autres figurants importants de l’univers imaginaire de DC Comics comme le baratineur Funky Flashman et le sorcier haïtien Papa Midnite.
« Je me souviens des années 1980… »
Datant de 1988 et 1989, Hellblazer, les aventures de John Constantine, sont typiques de cette décennie socialement troublée car on y parle du gouvernement Thatcher, du SIDA, des golden boys et girls de la bourse anglaise et de l’inévitable souvenir angoissant de la guerre du Vietnam. Cependant, même sans trop connaitre cette époque, on ne peut qu’apprécier ses contes horrifiques. ■
Jamie Delano présente Hellblazer, tome 1 est un comics publié par Urban Comics.