Une dernière danse contre le Joker ?
L’antagoniste de départ, la compagnie d’usuriers Defeo, devient secondaire après le 1er numéro. Les Defeo ne servent qu’à justifier le retour de Harley à Gotham et l’implication de Huntress. Cette histoire est d’ailleurs résolue en 2 pages entre 2 affrontements contre les supervilains de Gotham. Le véritable conflit se joue entre Harley et le Joker. Afin de faire reconstruire son hôtel, Harley vide les planques du Joker et rend le butin aux forces de l’ordre. Et empoche au passage une récompense conséquente… Mais elle devient ainsi la cible des supervilains qui avaient confiés leurs biens mal acquis au Joker, et voit sa tête mise à prix ! La confrontation finale contre le Joker est particulièrement intense et s’écarte de l’humour qui caractérisait la série jusque là… Ce qui rend la réponse d’une certaine rouquine est d’autant plus jouissive ! Mais cette bataille pourrait bien être la dernière pour notre héroïne…
Une satire du DCEU ?
Depuis les New52, Harley Quinn est un personnage qui brise régulièrement le 4e mur. Harley Quinn & Birds of Prey semble être l’occasion pour les auteurs de balancer quelques tacles à l’intention de DC Comics et plus particulièrement de l’univers cinématographique. Ainsi, le Joker donne à sa nouvelle égérie, Harley Sinn, une tenue qui couvre ses tatouages. Il explique que si les tatouages étaient attirant à un moment, ils sont devenus agaçants. Référence au design du Joker incarné par Jared Leto, avec entre autre son peu subtil Damaged sur le front ? Une autre scène reflète ce même rejet du design de Harley Quinn lorsqu’Harley montre 2 costumes à Huntress en lui demandant de choisir celui qu’elle préfère. Le look Rebirth d’Harley Quinn ou son costume des films du DCEU… La décision est sans appel ! Mais cette satire s’étend à un méta-commentaire sur le Black Label. Lorsque Harley se retrouve nue, les parties sensibles de son anatomie sont recouvertes de nuages. Elle s’étonne de la censure et rappelle qu’il s’agit d’un comics Black Label. Le lecteur averti se rappellera alors du scandale autour du pénis de Bruce Wayne dans Batman : Damned…
Un Black Label bien timoré
Pourtant, malgré cette critique de la satire du label censément adulte, Harley Quinn & Birds of Prey tombe dans les mêmes travers. Le comics reste très prudent en ce qui concerne le sexe, le sang ou la religion. Pas de nudité, on n’a que les réactions des personnages (dont le seul mot prononcé par Cassandra, zozio !). Un peu de sang, même si les scènes les plus violentes se déroulent généralement hors champ. Et dans les dernières pages, Dieu et le Diable tentent de se refiler mutuellement Harley Quinn. Mais si Harley tente d’allumer Dieu, on a déjà vu des représentations moins timides du divin. Lobo’s Back, avec une idée similaire, était plus transgressif il y a 30 ans ! Pour le côté adulte à défaut d’être mature, le lecteur se contentera de blagues plus vulgaires qu’à l’habitude. Je pense aux matriques, des matraques aux formes suggestives. Ou encore au castor empaillé qui est l’occasion de phrases à double sens. Mais la traduction évacue pas mal de cette vulgarité. Un « Fuck » est ainsi remplacé par l’exclamation « Flûte » ! Au final, Harley Quinn & Birds of Prey donne surtout l’impression d’une histoire bien sympathique sortie des séries régulières sur Harley Quinn et pimentée de quelques références osées. Un peu faible au regard des ambitions du Black Label, mais je craque pour le trait d’Amanda Conner et une représentation enfin fidèle d’un de mes personnages préférés : non pas Harley, mais Cassandra Cain ! ■
Harley Quinn & Birds of Prey est un comics publié en France par Urban comics dans la collection DC Black Label. Il contient les épisodes suivants : Harley Quinn and the Birds of Prey n°1 à 4.
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