Le corps des Green Lantern s’est allié à celui des Yellow Lantern après la disparition de Sinestro. Deux mondes se côtoient avec difficulté et les tensions ne font que s’accroître au fil du temps. Comment maintenir cet équilibre précaire et à quel prix, c’est tout l’enjeu de ce récit, très dense en rebondissements.
■ par Sonia Dollinger
Dans ce 4e volume de Green Lantern Rebirth, on continue à vivre les conséquences de la prise de pouvoir de Soranik Natu à la tête du corps des Yellow Lantern qui a quitté son corps d’origine pour amener la paix entre les différentes factions. Mais elle va devoir lutter contre son propre héritage et dépasser les antagonismes entre les frères ennemis. Un sacré défi !
Green Lantern et Yellow Lantern : une alliance improbable
Au début de Green Lantern Rebirth tome 4, out semble devoir se dérouler sans trop d’anicroches. Malgré quelques tensions, les Lantern des 2 corps apprennent à coopérer et travailler de concert. Certains éprouvent même du respect voire de l’amitié l’un pour l’autre. Le duo de grincheux formé par Guy Gardner et son homologue Ark en est le meilleur exemple et l’un des points forts du récit. Cette cohabitation mise en scène par Robert Venditti est remplie de sous-entendus et de non-dits et on sent bien qu’il suffira d’une étincelle pour que tout s’embrase. Robert Venditti joue avec ses personnages, chacun ayant un caractère presque stéréotypé : John Stewart reste l’homme de devoir avant tout, Hal Jordan est toujours impulsif et imprévisible tandis que Guy Gardner joue toujours son rôle de bougon au grand cœur. L’intrigue tourne principalement autour de Soranik Natu, passée du corps des Green Lantern à celui de son père, Sinestro, dont elle doit assumer l’héritage tout en s’en détachant. La lutte intérieure de la jeune femme, poussée à bout, par la lâcheté de Kyle Rainer, est sans nul doute l’acmé de ce tome 4 de Green Lantern Rebirth parfois un peu prévisible.
Green Lantern et les Néo dieux : un récit sans transition
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Ce 4e tome de Green Lantern Rebirth est un peu surprenant tant il passe sans transition d’un récit à un autre. Robert Venditti fait exploser l’alliance entre les Green Lantern et leurs nouveaux alliés ce qui n’est pas sans conséquences pour certains membres des 2 corps. On aurait donc pu attendre un peu plus de développements et que le scénariste s’attarde davantage sur les différents protagonistes mais il remet cela à plus tard. Robert Venditti préfère faire intervenir des personnages tout droits issus du Quatrième Monde de Jack Kirby, les Néo-Dieux qui débarquent comme un cheveu sur la soupe. Ce n’est pas tant que ce n’est pas intéressant mais on a l’impression d’être laissé au milieu du guet, comme si le drame qui s’est déroulé juste avant n’a guère d’importance.
Green Lantern Rebirth : un univers cosmique explosif
Si Robert Venditti poursuit l’aventure scénaristique, les dessins de Green Lantern Rebirth sont confiés à 2 dessinateurs successifs. Les 1ers épisodes portent la patte puissante d’Ethan Van Sciver, amateur de splash-pages et de gros plans mettant en valeur ses personnages musculeux. La 2nde partie du récit est confiée à l’élégant Rafa Sandoval dont les silhouettes sont plus un peu plus fines mais qui, lui aussi, livre des pages denses en postures héroïques et riches en action avec une mise en page plus imaginative. Les 2 styles conviennent parfaitement à l’univers cosmique dans lequel évoluent le corps des Green Lantern et ses adversaires successifs. Et on sera plus ou moins sensible à la puissance ou à l’élégance selon sa sensibilité. Déjà 4 tomes pour Green Lantern Rebirth avec de réelles bonnes idées comme cette alliance malaisée entre les 2 corps ennemis ou l’apparition un peu surprenante des Néo-Dieux. On a toutefois l’impression que Robert Venditti ne va pas au bout de ses expériences et qu’il passe brutalement d’une histoire à l’autre sans s’embarrasser de transitions. Mais peut-être est-ce pour mieux surprendre son lecteur par la suite et opérer des retournements de situations comme il en a le talent. ■
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