The Green Lantern 1 : Grant Morrison réinstalle Hal Jordan en policier cosmique [critique]

(image © DC Comics)

Je ne suis pas toujours le plus grand supporter de Grant Morrison. Mais il faut admettre que le scénariste écossais a toujours une idée directrice derrière la tête, aussi barrée soit-elle. Le voir arriver sur Green Lantern et ses possibilités infinies d’histoires cosmiques ne pouvait donc qu’être intriguant. Surtout avec aux dessins un artiste de la trempe de Liam Sharp. Ce 1er numéro pose les bases d’un run d’au moins 12 épisodes et livre quelques indices sur les intentions de Grant Morrison.
■par Doop

 

The Green Lantern 1 (image © DC Comics)

 

Un vaisseau fourgon du corps des Green Lantern s’écrase sur Terre, libérant 3 criminels extraterrestres sans vergone qu’une escouade d’officiers du corps vient à peine d’arrêter après de nombreuses péripéties. Une seule personne peut désormais les arrêter : Hal Jordan alias Green Lantern, le meilleur flic de tout l’univers. Cette arrestation conduit Hal sur Oa, où les Gardiens lui annoncent une nouvelle un peu troublante : un traître se cache parmi eux !

 

The Green Lantern 1 (image © DC Comics)

 

Des dessins peu conventionnels qui sont le point fort de l’épisode

À tout seigneur, tout honneur. Commençons inhabituellement par ce qui me semble être pour l’instant l’aspect le plus impressionnant de Green Lantern : les dessins ! Liam Sharp est un artiste vraiment intéressant, dont le style ne cesse d’évoluer avec le temps. Dans les années 90, on a pu voir ses dessins durs et torturés dans des séries comme Spawn : The Dark age ou encore Swamp Thing. Ils se sont progressivement « lissés » pour pouvoir toucher un plus grand public, notamment sur ses Wonder Woman. Avec ce Green Lantern 1, Il faut croire que les scenarii de Grant Morrison ont redonné un coup de jeune à Liam Sharp ! Certaines de ses planches sont totalement barrées et pas du tout mainstream. L’artiste revient vers un style qu’on pourrait qualifier de croisement entre celui de Kevin O’Neil et de Doug Manhke. Liam Sharp est parfait pour illustrer les idées les plus bizarres de ce 1er numéro, comme un Green Lantern virus, un Green Lantern rayon X ou des monstres à forme arachnoïdes. On peut parfois se demander ce que cela aurait donné si Frank Quitely avait été aux commandes. L’histoire semble faite pour lui. Mais Liam Sharp réussit parfaitement à livrer une synthèse parfaite entre les idées bizarres de Grant Morrison et des dessins plus « sale » et difforme que ce l’on aurait pu penser. J’espère que Liam Sharp va pousser le bouchon un peu plus loin encore. En tout cas, c’est visuellement très approprié et cela change un peu. Attention toutefois à un découpage de planches qui peut parfois être un peu fouillis lors des scènes d’action.

 

Hal Jordan, « Intergalactic Lawman » dans The Green Lantern 1 (image © DC Comics)

 

Grant Morrison, sans surprise pour le moment

Avec ce Green Lantern 1, Grant Morrison propose une introduction qui fait fi de toutes les histoires précédentes. Et cela tombe plutôt bien puisqu’il faut que je vous avoue que j’ai lâché le titre juste un peu avant la fin du run de Geoff Johns. Et je n’ai pas été gêné une seule seconde. Si la narration est parfois un peu confuse, c’est juste parce que Grant Morrison place beaucoup d’idées en quelques cases. À ce titre, le début est assez difficile à appréhender et les transitions entre certaines scènes sont assez abruptes. Cela va nettement mieux au fil des pages, où l’intrigue se met doucement en place. L’idée de base est de refaire d’Hal Jordan un policier cosmique. On a donc droit à pas mal de scènes ou de dialogues qui font référence à un vocabulaire policier. Hal retourne sur Oa pour mettre fin à un complot qui touche le corps des Green Lantern jusqu’à leurs idéaux les plus importants. Un petit bémol : en faisant de Hal Jordan le meilleur policier cosmique de tout le corps, Grant Morrison a tendance à nous livrer une version du personnage omnisciente et surtout très froide. Cette vision du personnage peut ressembler un tout petit peu trop à Batman, en tout cas en ce qui concerne l’intelligence du personnage. Mais après tout pourquoi pas. Grant Morrison reste dans sa zone de confort. On n’est pas vraiment surpris par tous ces Green Lanterns bizarres et les idées développées par le scénariste écossais. Il propose exactement ce qu’on attend de lui. Reste à savoir si l’intrigue va prendre au fil de temps un peu de corps, car pour le moment, on n’a quand même pas vu grand-chose. Les méchants ne me disent pas grand-chose et le personnage de fin m’est totalement inconnu. Cela annonce vraisemblablement la création d’un nouveau corps, nettement moins coloré (Perry Jameson le soulignait dans son récent FlashsVO). ■

Couverture de The Green Lantern 1 (image © DC Comics)




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Doop lit des comics depuis une quarantaine d'années. Modérateur sur Buzzcomics depuis plus de 15 ans, il a écrit pour ce forum (avec la participation de Poulet, sa minette tigrée et capricieuse) un bon millier de critiques et une centaine d'articles très très longs qui peuvent aller de « Promethea » à « Heroes Reborn ». Il a développé une affection particulière pour les auteurs Vertigo des années 90, notamment Peter Milligan et Neil Gaiman.