Comment résumer 85 ans de mythologie, d’histoires qui se contredisent et d’univers parallèles qui explosent tous les trois crossovers ? Avec « New History of the DC Universe » tome 1, Mark Waid relève le défi : raconter de manière claire l’origine du Multivers DC comme une épopée fondatrice. Urban Comics publie un album qui se pose comme un guide, un « Silmarillion super-héroïque » accessible aussi bien aux vétérans qu’aux lecteurs perdus entre les Crisis, les Rebirth et autres Dark Nights. Dans cet article, on va voir ce que couvre exactement ce 1er tome, pourquoi il fonctionne, où réside sa vraie force, et surtout pour qui il est indispensable. Vous êtes prêts ? C’est parti !

New History of the DC Universe : un projet dément et ambitieux
L’idée derrière « New History of the DC Universe » est simple à énoncer, moins à réaliser : concilier toutes les versions de l’histoire DC. Pas juste Crisis, Flashpoint et Rebirth. Tout. Les origines divines, Sandman, l’Arbre-Monde, les Green Lantern, Atlantis, la JSA, Jonah Hex, Sgt Rock… un puzzle immense que Mark Waid assemble pièce après pièce. Dès les premières pages, il remonte à la Source, façon big bang cosmique, et pose les entités fondatrices : Perpetua, Monitor, ou l’Anti-Monitor. Oui, on attaque fort. Mais le ton reste limpide, porté par un narrateur qui guide sans perdre.

Quand Waid construit une mythologie cohérente
L’album prend son temps pour poser la cosmogonie DC. Après la naissance du Multivers, Destiné, Rêve et Mort (provenant de l’univers de Sandman) apparaissent pour incarner les forces métaphysiques. Une manière de dire : tout ça compte, tout ça coexiste chez DC. Ce n’est pas juste un résumé, c’est une hiérarchie du cosmique. Mark Waid enchaîne ensuite avec la création des Cieux, de l’Enfer, puis l’arrivée des premiers êtres cosmiques liés aux Green Lanterns. Certaines idées sont brillantes, réconciliant des histoire parfois contradictoires. On se surprend même à penser : mais pourquoi DC n’a pas fait ça avant ?

Les origines des royaumes DC : Atlantis, le Vert, Yggdrasil et les autres fondations
Une fois le cadre cosmique posé, New History of the DC Universe déroule. Atlantis, Le Vert, le Parlement des Arbres, Yggdrasil… tout y passe, mais jamais de manière lourde. Le texte fédère des décennies de réinterprétations, retcons, one-shots, runs éloignés les uns des autres. La continuité devient fluide, presque naturelle. C’est là que l’album surprend : débrouillard, synthétique ET (surtout) pédagogique. On ressort avec la sensation rare de comprendre l’univers DC dans son ensemble, ce qui est exploit en soi.

Âge d’or, équipes oubliées, héros fondateurs : une mémoire retrouvée
Plus loin, Marl Waid nous amène à l’Âge d’or. JSA, Seven Soldiers of Victory, Jonah Hex, Sgt Rock… pas seulement les têtes d’affiches, mais ceux qui ont construit le mythe. Il ne s’agit pas de nostalgie : le récit replace chacun à sa juste place dans la ligne temporelle. On retrouve le plaisir de consulter une archive chronologique. Pour les lecteurs de 30-50 ans, ça fait parfois l’effet d’ouvrir un vieil album. Pour les nouveaux, c’est un plan du musée DC avec des petits panneaux explicatifs partout. Bref, c’est nickel.

Visuellement, New History of the DC Universe est une fresque
Graphiquement, Jerry Ordway (Crisis on Infinite Earth, Superman) et Todd Nauck assurent ensemble un travail splendide. Chaque page est pensée comme une splash-page : on pense souvent à un hommage à George Pérez. Il n’y a aucun fouillis. Les personnages sont nets, identifiables, posés dans des compositions lisibles. Les couleurs explosent sans saturer, donnant cet éclat quasi-divin à la cosmogonie. Il y a des planches qu’on veut afficher en poster dans le salon (si on vit seul ou qu’on a un conjoint conciliant, évidememnt).

Une lecture accessible, documentée, référencée
En 48 pages, Mark Waid raconte l’origine du cosmos jusqu’au départ de Superman de Krypton. C’est dense, mais jamais étouffant. À la fin, un cahier réunit l’index des sources qui permet d’aller lire les arcs originaux et donc aller plus loin. On pense au Silmarillion par rapport au Seigneur des Anneaux, et ce n’est pas une comparaison lancée à la légère : c’est un texte fondateur, structurant, référentiel. On sent le respect, la passion et l’envie d’unifier, enfin, ce que DC a trop longtemps éparpillé.
Verdict : indispensable ? Oui, franchement.
« New History of the DC Universe » tome 1 est une synthèse brillante, pédagogique, et magnifique sur le plan visuel. Un livre pour reprendre DC à zéro, pour combler un trou dans sa culture comics, ou juste pour admirer une relecture mythologique ambitieuse. Ce n’est pas un simple guide pour fans : c’est une pierre angulaire, peut-être même un futur classique étudié par les passionnés d’ici 20 ans. L’éditeur français a bien senti le coup, et met en valeur cette série avec un beau coffret avec poster pour réunir les différents tomes. Un travail qui donne envie de voir la suite tout de suite. Ça tombe bien : Urban Comics a publié le tome 2 dans la foulée !

New History of the DC Universe n°1 est un comics publié en France par Urban Comics. Il contient : New History of the DC Universe #1.