Triomphe et tourment : le cœur brisé du Docteur Fatalis

Sous son masque de fer, le Docteur Fatalis cache un cœur d’homme. Froid, calculateur, mais pas de pierre. Dans Triomphe et tourment, Victor Von Fatalis fait équipe avec le Docteur Strange pour délivrer sa mère, piégée en enfer par Méphisto. Sur le papier, c’est presque noble : un fils prêt à tout pour sauver celle qu’il aime le plus au monde. Sauf que, comme toujours avec Fatalis, rien n’est jamais simple. Au moment décisif, il tente d’offrir Strange en sacrifice à la place de sa mère. Un geste odieux… mais révélateur. Car en rejetant ce marché, sa mère prouve sa pureté et échappe à l’enfer.
Stephen Strange lui demande alors si tout cela faisait partie de son plan : provoquer le rejet de sa mère pour la libérer. Fatalis répond qu’il était prêt à tout pour elle, même à être haï. Une déclaration tragique, à la fois monstrueuse et bouleversante. Mike Mignola illustre le récit avec son trait gothique et oppressant, donnant à cette descente en enfer une puissance visuelle rare. Triomphe et tourment reste, encore aujourd’hui, l’un des récits les plus marquants du Docteur Fatalis, celui qui prouve qu’il n’a pas seulement soif de pouvoir… mais aussi d’amour.
Le Livre de Fatalis : la naissance du Docteur Fatalis selon Ed Brubaker

À l’origine, Stan Lee et Jack Kirby avaient déjà raconté les débuts de Victor Von Fatalis dans Fantastic Four Annual n°2, mais Ed Brubaker reprend cette histoire à zéro pour la densifier, la moderniser et la rendre plus humaine. Il y explore notamment la figure de Cynthia Von Fatalis, la mère de Victor, adepte des arts occultes bien avant que son fils ne suive la même voie.
Ed Brubaker livre un portrait fascinant : Fatalis n’est plus seulement l’ennemi des Quatre Fantastiques, mais un être brisé, forgé par la douleur et l’orgueil. Il relie chaque fragment de son passé (la persécution de son peuple, son exil, sa soif de savoir) en un récit cohérent et tragique. Le résultat ? Une mini-série brillante, subtile, qui offre aux fans du MCU une véritable porte d’entrée dans l’esprit torturé de l’homme derrière le masque. Le Livre de Fatalis, c’est la genèse d’un mythe… mais aussi le point de départ parfait pour comprendre pourquoi, chez Fatalis, la monstruosité n’est jamais loin de la grandeur.