Dans Man Of Steel, Bendis fait table rase du passé de Superman [Man Of Steel #1-6, la critique]

Bendis fait table rase du passé de Superman [Man Of Steel #1-6, la critique]

Avec Man of Steel, DC Comics relance un titre à la dérive depuis plusieurs années, et pour cela, il emploie les grands moyens : laisser les clefs de son héros à l’un des derniers grands noms du comics, à savoir Brian Michael Bendis. Le scénariste livre sa vision du personnage dans une mini-série de 6 épisodes. Man Of Steel est vraiment sympathique et permet de relancer Superman en évitant toutes les complications liées aux différents reboots. Et quels dessins !
■ par Doop

 

 

Les vraies raisons de l’arrivée de Brian M. Bendis

Superman est un titre indéchiffrable depuis le New 52. Alors que le personnage était intéressant avant 2011 (on pense à World of Krypton ou au run de Geoff Johns et de Kurt Busiek), le New 52 a tout bousculé. Histoires incohérentes, personnages détestables et inutiles, héros principal sans aucun intérêt, une amourette mièvre avec Wonder Woman pour faire du buzz… Tout était foiré depuis le début ! La volonté de faire revenir le personnage à ses bases historiques n’a pas arrangé les choses, le retour du Superman historique avec femme et enfant lors du DC Rebirth complexifiant encore plus la continuité inhérente. Les lecteurs disparaissant mois après mois, il faut revenir aux bases, simplifier le récit et montrer que DC Comics décide de reprendre l’Homme d’Acier en main. Et cette mission est confiée à Brian M. Bendis, tout juste débarqué de chez Marvel.

 

Bendis fait table rase du passé de Superman [Man Of Steel #1-6, la critique]

 

Une arrivée qui fait écho à celle de John Byrne

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Ne nous y méprenons pas : l’arrivée de Brian Michael Bendis sur Superman est un réel évènement. En tout cas, elle est vendue comme tel. On se rappelle le slogan « Bendis Is Coming ! » qui fait écho à l’arrivée de Jack Kirby dans les années 70. DC Comics a demandé à Bendis de travailler sur une mini-série intitulée Man Of Steel avant de lui laisser les rênes des séries régulières Superman. Ce déroulement est exactement le même que celui qui avait vu John Byrne reprendre les origines du personnage dans les années 80. Si on ne demande pas à Bendis de redéfinir stricto sensu la continuité établie, la mission est claire : rendre le titre accessible.

 

 

Le choc de simplification

Pour l’instant, l’objectif de simplification est atteint. On pouvait avoir peur de l’arrivée de Brian M. Bendis, souvent décrié. Le scénariste a connu de grandes réussites mais aussi écrit de nombreux récits discutables. Pourtant, force est de reconnaître que sur ces 6 premiers épisodes, le style verbeux et parfois un peu trop comique de l’auteur est très discret. Une seule scène m’a fait tiquer : celle avec la Justice League où Bendis retombe dans ses travers. Mais pour le reste, Brian M. Bendis est concentré sur le récit et sur sa volonté de simplifier. Et cela fonctionne. J’ai vraiment eu l’impression de lire une histoire de Superman, ce qui ne m’était pas arrivé depuis très longtemps. Avec un style encore un peu trop décompressé, il redéfinit tout de même un casting agréable composé de Jimmy, Perry, la chef des pompiers nouvellement arrivée à Métropolis… Il introduit une nouvelle menace ayant un lien avec la destruction de Krypton. Certes, il se débarrasse peut-être facilement des éléments issus des précédentes continuités qui compliqueraient la relance (avec une idée qui m’a beaucoup fait penser à l’arrivée d’Askani pour se débarrasser de bébé Cable dans les pages de X-Factor). Mais cela fonctionne bien puisque Bendis arrive à créer un réel suspense sur cet aspect tout au long des pages.

 

Bendis fait table rase du passé de Superman [Man Of Steel #1-6, la critique]

 

Des dessins réussis et harmonieux

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Pour faire de la série une réussite, Brian M. Bendis est accompagné de la crème de la crème des dessinateurs. Ivan Reis pour le 1er épisode, Evan Shaner et Steve Rude pour le 2ème, Ryan Sook, Kevin Maguire, Adam Hughes et Jason Fabok pour les épisodes 3 à 6. Et c’est vraiment impeccable. Le plus surprenant, c’est que le changement de dessin d’un épisode à l’autre n’est pas du tout pénible, surtout dans une lecture en singles. Mention spéciale au trop rare Steve Rude et à un Kevin Maguire totalement méconnaissable qui fait vraiment une bonne transition entre Sook et Hughes. ■




A propos Doop 374 Articles
Doop lit des comics depuis une quarantaine d'années. Modérateur sur Buzzcomics depuis plus de 15 ans, il a écrit pour ce forum (avec la participation de Poulet, sa minette tigrée et capricieuse) un bon millier de critiques et une centaine d'articles très très longs qui peuvent aller de « Promethea » à « Heroes Reborn ». Il a développé une affection particulière pour les auteurs Vertigo des années 90, notamment Peter Milligan et Neil Gaiman.