Beyond ! : la suite oubliée des Guerres Secrètes [critique]

(image © Marvel Comics)

La mini-série Beyond ! est présentée comme la suite des célèbres Guerres Secrètes de Marvel. En réalité, il s’agit simplement d’un prétexte à faire s’affronter des personnages de moindre envergure. Un plaisir coupable, en somme, avec Scott Kollins aux dessins et Dwayne McDuffie au scénario.
■ par Stéphane Le Troëdec

 

Beyond ! (image © Marvel Comics)

 

La vie est belle pour Greg Willis, alias Gravity ! Mais son destin va changer le jour où un étrange bâtiment surgit à Central Park. Quand il traverse un étrange champ de force, il est téléporté dans une station spatiale pour participer à de nouvelles Guerres Secrètes ! Il rejoint ainsi Medusa, Venom, Kraven, Hood, Spider-Man, Medusa, Firebird, Hank Pym et la Guêpe. Bientôt, une énorme voix retentie : « Terrassez vos ennemis, et vos désirs deviendront réalité ! Vous ne pouvez rien rêver qu’il me soit impossible d’accomplir !! ». Il ne peut en rester qu’un… Que la baston commence !

 

Beyond ! (image © Marvel Comics)

 

Des personnages de seconde zone

Avec Beyond !, Dwayne McDuffie essaie de recréer l’ambiance de la saga des Guerres Secrètes, le gros event Marvel publié entre 1984 et 1985. Sauf qu’au lieu de superhéros prestigieux, il n’a à sa disposition pratiquement que des personnages de seconde zone. Et Spider-Man, alors ? Ne vous réjouissez pas trop vite, le Tisseur ne fait en réalité qu’une rapide apparition. Ne vous attendez pas non plus à voir évoluer le Venom du film. Car en 2006, l’hôte du symbiote n’est pas Eddie Brock, mais MacDonald Gargan (alias le Scorpion). Quant aux autres personnages, on retrouve certes des figures connues (la Guêpe, Hank Pym) mais surtout d’autres beaucoupmoins. Firebird a pendant un temps fait partie des Avengers, mais pas sûr que les lecteurs actuels sachent qui elle est. Idem pour Hood, un antihéros, mafieux au bon cœur. Enfin, Kraven n’est pas le chasseur bien connu des lecteurs des aventures de Spider-Man. Non, il s’agit de son fils, Alyosha Kravinoff. Et puis il y a Gravity, un personnage fraîchement créé et éphémère qui a eu le droit pendant un temps à sa propre série, et qui prend ici une importance inattendue. Un casting bis, donc ? Pas tout à fait non plus. Car Dwayne McDuffie gère les interactions entre les personnages de manière amusante et sait mettre en avant certains traits de caractère (il faut voir la Guêpe prendre le commandement, par exemple, ou ses discussions avec Hank Pym, son ex-époux).

 

Beyond ! (image © Marvel Comics)

 

De l’action fracassante pour une Guerre Secrète qui n’en est pas vraiment une

Si Beyond ! nous est vendu comme une suite indirecte aux Guerres Secrètes, en réalité, il s’agit de reprendre un principe (les confrontations) et un lieu (Battleworld). Ne vous attendez à aucune révélation fracassante, Beyond ! est un récit tout à fait annexe et dispensable. Reste le plaisir de voir ces personnages interagir. Beyond ! réserve quelque petites surprise, comme le destin de « Spider-Man », par exemple, qui a le bon gout d’évoquer de très vieilles histoires. Et puis Dwayne MacDuffie n’est pas avare en bastons ! De ce côté, Beyond ! fonce pied au plancher. Ne cherchez pas autre chose dans cette mini-série. Mieux : Scott Kolins met au service de ces bastons son style si particulier immédiatement reconnaissable. Son dessin est bourré de petits détails et dégage une énergie incroyable (faut-il rappeler qu’il a longtemps dessiné la série Flash sur la période Geoff Johns ?). Alors oui, Beyond ! doit beaucoup à Scott Kolins dans le plaisir de lecture, pour peu qu’on ne soit pas réfractaire à son style atypique. ■

Couverture de Beyond ! dans la collection Marvel Deluxe (image © Panini Comics)

 




A propos Stéphane Le Troëdec 628 Articles
Stéphane Le Troëdec est spécialiste des comics, traducteur et conférencier. En 2015, il s'occupe de la rubrique BD du Salon Littéraire. Ses autres hobbys sont le cinéma fantastique et les jeux. Enfin, et c'est le plus important : son chiffre porte-bonheur est le cinq, sa couleur préférée le bleu, et il n’aime pas les chats.